4 anciens légionnaires renvoyés aux assises pour la mort d’un de leurs camarades à Djibouti

Le 5 mai 2008, au cours d’un exercice de reconnaissance mené par des hommes du 2e Régiment Etranger Parachutiste (REP) à Djibouti, le légionnaire Jozef Tvarusko fut victime « d’un arrêt cardiaque causé par un coup de chaleur. »

Se sentant diminué physiquement, ce légionnaire avait refusé d’avancer, ce qui donna lieu à une réaction rugueuse des cadres de la section, estimant qu’il « simulait ». Ayant reçu des coups pour le contraindre à reprendre la marche, il s’était même vu refuser l’eau qu’il réclamait, une gourde ayant même été vidée devant lui. Seulement, après s’être écroulé une deuxième fois, Jozef Tvarusko ne se relèvera pas et les soins prodigués pour tenter de le ranimer seront vains.

Suite à cela, le lieutenant M. B., fraîchement sorti de Saint-Cyr au moment des faits, un sergent et deux caporaux furent tenus pour responsables du décès du légionnaire Tvarusko.

Ils « ont eu un comportement contraire aux valeurs de l’armée de Terre et de la Légion étrangère » avaient affirmé le lieutenant-colonel Le Testu, alors au Sirpa Terre à l’époque. Quelques mois plus tard, et suite à une décision du général Irastorza, le sergent et les deux caporaux furent radiés des cadres. Le lieutenant B. connaîtra ultérieurement le même sort.

Mais l’affaire n’en est évidemment pas restée là puisque les quatre hommes devront répondre de leurs actes devant la justice. C’est ainsi que le parquet de Paris a demandé, le 7 novembre, leur renvoi devant les assises pour « violences volontaires ayant entraîné la mort sans intention de la donner, commises en réunion », alors qu’ils avaient été mis en examen pour « actes de torture et de barbarie. » A noter que les deux caporaux sont en fuite et qu’ils font l’objet d’un mandat d’arrêt.

Le parquet a par ailleurs estimé que « la responsabilité » du lieutenant B.  est « prépondérante » dans ce dossier.

En décembre 2008, son avocat, Me Pierre-Olivier Lambert, avait insisté, dans les colonnes du Point, sur le fait que le jeune officier ne contestait « pas avoir commis une lourde faute » et qu’il devait « rendre des comptes et être punis. » Et d’ajouter que son client avait « commis des erreurs de jugement et  mal conduit sa mission. » Et pour cause.

En effet, ayant rejoint le 2ème REP en octobre 2007, soit quelques mois avant le drame, le lieutenant B. était inexpérimenté. Et pour cette mission, il n’avait pas pu compter sur son sous-officier adjoint (SOA), ce dernier ayant été retenu pour d’autres tâches.

D’ailleurs, cela sera relevé par l’enquête de commandement, selon laquelle « le lieutenant n’a pu bénéficier de l’expérience d’un cadre expérimenté et s’appuyer sur ses conseils. Il convient à l’avenir de rendre impérative lors d’activités terrain la présence du SOA lorsque le chef de section est un jeune lieutenant sortant d’école. »

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