L’hélicoptère Caïman Marine entame sa vie opérationnelle au sein de la Flottille 33F

Il est rare, en ces temps de réformes et autres contraintes budgétaires, qu’une unité soit recréée. Et c’est pourtant ce qui est arrivé sur la base aéronavale de Lanvéoc-Poulmic, avec la réactivation de la Flottille 33F, qui avait été mise en sommeil en 1999, après avoir effectué plus de 100.000 heures de vol en près de 40 ans d’opérations.

Ainsi, le 8 décembre, cette unité a officiellement revu le jour à l’occasion de l’entrée en service opérationnel de l’hélicoptère NH90 « Caïman Marine ». Sous le commandement du capitaine de frégate Nicolas Couder, la 33F aura pour missions le combat naval (lutte anti-sous-marine et anti-surface), le sauvetage en mer et l’assistance aux bâtiments en détresse ainsi que le transport.

Quant au Caïman Marine (ou NH90 NFH, Naval Frigate Helicopter), il s’agit d’un appareil issu d’un programme européen lancé dans les années 1990 et développé par le consortium NH Industries, qui réunit Eurocopter, Agusta-Westland et Fokker-Stork.

D’une longueur de 19,56 m pour 3,63 m de largeur, le Caïman Marine, qui fait partie des hélicoptères de la classe des 10 tonnes, est propulsé par deux turbines RTM-322 Rolls Royce/Turbomeca de 2.500 cv. Pouvant emporter 3 tonnes de charges externe (4,4 tonnes en interne), il peut évoluer à une vitesse de 260 km/h en croisière, pour une autonomie de 4 heures (+30 mn de réserve).

Son armement se compose de torpilles MU-90 et d’une mitrailleuse de portière. Il sera équipé du missile anti-navires léger (ANL), dont la mise en service opérationnelle est prévue pour 2021. Cet hélicoptère est mis en oeuvre par un équipage de 3 personnes : 1 pilote, 1 coordinateur tactique (TACCO) et 1 opérateur multi-senseurs (SENSO).

Le premier Caïman Marine a été livré à la Marine nationale en mai 2010, avec 5 ans de retard sur le calendrier initial. Il a été dans un premier temps affecté au Centre d’expérimentations pratiques et de réception de l’aéronautique navale (CEPA) d’Hyères, dans le Var.

Au total, la Marine nationale diposera, d’ici 2020, de 27 Caïman, lesquels remplaceront les Super Frelon – déjà retirés du service – et les Lynx. Les premiers embarquement de cet appareil sur des frégates de défense aérienne (FDA) et multimissions (FREMM) sont prévus pour le second semestre 2012. Il pourra également être à bord du porte-avions Charles de Gaulle, des Bâtiments de projection et de commandement (BPC) et des Transports de chalands de débarquement (TCD).

L’arrivée du Caïman Marine va obliger l’aéronautique navale à revoir son dispositif. Ainsi, le détachement de la 35F jusque-là présent sur la BAN de Lanvéoc Poulmic avec un hélicoptère Dauphin sera redéployé, à partir de la mi-décembre, à Hyères.

De même que celui actuellement basé à Maupertus, près de Cherbourg, où il sera remplacé par un EC225 de la 32F acquis par la Marine nationale pour assurer la transition avec le Super Frelon. Ces changements permettront de remplacer les deux Dauphin loués jusqu’en 2012 à la société belge NHV.

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