Royaume-Uni : Le GCHQ recrute des hackers

Plus les réseaux informatiques prennent de l’importance, plus ils sont sujets à des attaques numériques, le nombre de ces dernières ne cessant de progresser depuis quelques années. Qui plus est, les systèmes numériques font une cible de choix dans le cadre d’une guerre : l’on parle désormais de capacités offensives dans le cyberespace, lesquelles peuvent consister à envoyer un virus pour perturber la distribution d’électricité ou empêcher le bon fonctionnement d’un logiciel industriel.

Qui dit menace, dit protection et, par conséquent, experts en sécurité. Récemment, un directeur de recherche à l’Ecole supérieure d’informatique, électronique et automatique (ESIEA) a estimé que ces derniers « sont devenus une denrée rate et courtisée au niveau mondial ». En clair, il n’y en a pas assez pour couvrir tous les besoins, lesquels sont estimés en France à 1.250 spécialistes pour le seul ministère de la Défense dans les 5 ans à venir.

Aussi, Eric Filiol a lancé l’idée d’avoir recours à des profils atypiques, c’est à dire à des gens ne sortant pas des grandes écoles. En clair, il s’agit « d’aller chercher les ressources là où elles sont », c’est à dire « chez les hackers qu’on a tendance à diaboliser à l’excès ». Et de déplorer qu’en France, « on est encore, hélas, dans un monde d’anciens qui administrent mais ne comprennent rien à la technique et les jeunes hackers qui maîtrisent mais n’administrent pas ».

Toutefois, au Royaume-Uni, l’on semble montrer moins de défiance à l’égard des hackers car le très sérieux GCHQ (Government Communications Headquarters), le service qui s’occupe du renseignement électronique et de la sécurité des systèmes informatiques outre-Manche, a lancé une initiative pour tenter d’en recruter quelques uns.

A cette fin, et sur proposition de l’agence de communication Ebuzzing, le GCHQ a mis en service, le 3 novembre dernier, un site Internet où il est demandé à des recrues potentielles de craquer des lignes de code. En cas de réussite, le candidat aura droit à un entretien d’embauche pour intégrer la « Joint Cyber Unit », chargée de contrer les cyberattaques émanant d’organisations criminelles et d’Etats tiers.

Le service explique qu’en agissant de la sorte, il espère se faire connaître au sein d’une communauté « généralement difficile à atteindre » et « pas forcément au courant que le GCHQ recrute pour ce type de poste ». « Leurs compétences pourraient totalement correspondre à ce que nous recherchons alors qu’ils pourraient ne pas comprendre comment les appliquer dans un environnement professionnel, ni à quel point leur contribution serait importante » a précisé l’un de ses porte-paroles.

Plus : http://www.canyoucrackit.co.uk/

Conformément à l'article 38 de la Loi 78-17 du 6 janvier 1978 modifiée, vous disposez d'un droit d'accès, de modification, de rectification et de suppression des données vous concernant. [Voir les règles de confidentialité]