Les F-35 canadiens seront moins performants que les CF-18 pour communiquer dans le Grand Nord

« Ce sont les meilleurs avions que nous puissions fournir à nos hommes et femmes en uniforme » avait déclaré Peter MacKay, le ministre canadien de la Défense, au moment de l’annonce, en juillet 2010, de l’achat par son pays de 65 F-35 Lightning II.

Ces nouveaux appareils, qui doivent remplacer les 80 CF-18 actuellement en service au sein de l’Aviation royale canadienne à partir de 2016, ne font pas l’unanimité parmi la classe politique du pays, à cause de leur prix, jugé trop élevé, et des conditions de leur achat, la commande passée auprès de Lockheed-Martin d’un montant compris, avec l’entretien, entre 16 et 30 milliards de dollars, n’ayant pas l’objet d’un appel d’offres. Qui plus est, le développement du F-35, dont le Canada est partie prenante, est marqué par des retards et des dépassements de coûts.

Et la mise en oeuvre de cet avion par l’Aviation royale canadienne ne sera pas sans poser de problèmes, ce qui donnera du grain à moudre aux opposants de son achat. Ainsi, la question de la formation des pilotes va se poser car le nombre d’appareils commandés ne permettra pas d’assurer leur qualification sur ce nouvel avion. D’où le projet de confier l’entraînement des aviateurs canadiens soit à un entrepreneur privé, soit à l’US Air Force.

Mais là n’est pas le problème le plus important. L’achat des F-35 avait été justifié par le Premier ministre canadien, Stephen Harper, par la nécessité de défendre l’Arctique, une région du globe qui fera l’objet de tensions militaires dans un avenir proche, en raison des ressources en hydrocarbures de son sous-sol et de l’ouverture de nouvelles routes maritimes grâce au changement climatique.

Seulement, les F-35 canadiens devraient être livrés sans les équipements nécessaires devant leur permettre de communiquer lorsqu’ils survoleront les régions du Grand Nord les plus éloignées. En fait, il apparait que leur matériel de communications par radio et satellite sera, du moins pour le moment, moins performant que celui dont sont dotés les CF-18, lesquels ont récemment été modernisés.

La cause en est due aux retards dans le développement du logiciel qui permet de gérer les communications par satellite. Ce dernier devrait être prêt en 2019, c’est à dire lors de la quatrième phase de production du F-35. Et encore, cette date n’est pas assurée.

« Le Canada collabore étroitement avec les autres pays partenaires afin d’assurer que ses besoins opérationnels pour les communications dans l’Arctique sont remplies » a expliqué Evan Koronewski, un porte-parole du ministère canadien de la Défense

Pour le moment, une étude a été lancée pour voir s’il est possible d’adapter sur les F-35 le système qui équipe les CF-18. Mais ce ne serait qu’une option parmi d’autres, a assuré Evan Korovewski, qui ne les a cependant pas détaillées.

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