La situation se complique pour les otages français au Mali
C’est inédit pour une affaire d’otages. En effet, Abdelmalek Droukdel, le chef d’al-Qaïda au Maghreb islamique, l’organisation qui détient 7 employés (dont 5 français) des groupes Areva et Satom, enlevés au Niger le 16 septembre dernier, a désigné Oussama ben Laden comme étant l’unique interlocuteur pour négocier leur libération.
« Toute forme de négociation sur ce sujet à l’avenir sera conduite avec personne d’autre que notre Sheikh Oussama ben Laden et selon ses conditions » a ainsi affirmé Droukdel, dans un message diffusé par la chaîne d’informations al-Jazira. « Si vous voulez que vos citoyens qui sont prisonniers chez nous soient sains et saufs, alors vous devez vous dépêcher et retirer vos soldats d’Afghanistan selon un calendrier précis que vous rendrez public » a-t-il ajouté.
C’est la première fois qu’un groupe ayant fait allégeance à al-Qaïda fait référence à Oussama ben Laden pour ce genre d’affaires. Et comme le chef de la nébuleuse terroriste est introuvable, il sera bien évidemment impossible de discuter quoi que ce soit avec lui. Autant dire qu’Abdelmalek Droukdel n’a pas l’intention de négocier, du moins pour le moment, le sort des otages, au sujet desquels le président Sarkozy s’était dit « spécialement inquiet » lors de sa dernière intervention télévisée.
A moins que ce message du chef d’AQMI, sous réserve de son authentification, soit avant tout adressé à ses troupes. C’est l’opinion exprimée par le spécialiste Jean-Claude Brisard sur Itélé. Ou alors, si on le prend au premier degré, il traduirait une emprise directe de ben Laden sur les actions du groupe terroriste maghrébin.
Quoi qu’il en soit, le Quai d’Orsay n’a pas tardé à réagir à ce message. « La France ne peut accepter que sa politique soit dictée à l’extérieur par qui que ce soit » a déclaré Michèle Alliot-Marie, le ministre des Affaires étrangères. « La France fait tout ce qui est en son pouvoir pour que tous les otages, où qu’ils soient, soient libérés sains et saufs » a-t-elle ajouté.
