Un AWACS, ça sert aussi à lutter contre la piraterie maritime

Malgré la présence de forces navales militaires au large de la Corne de l’Afrique et dans l’océan Indien, les pirates somaliens ne désarment pas. Ainsi, la frégate de Grasse, navire amiral de l’opération européenne Atalante, est intervenue, le 17 novembre au matin, pour intercepter une embarcation suspecte, préalablement repérée par l’hélicoptère Alouette III du pétrolier-ravitailleur la Meuse.

Sur la base du compte-rendu établi à la suite, le bâtiment français a fait décoller son hélicoptère Lynx pour localiser et identifier plus précisément le bateau pirate. Afin de l’intercepter, le commandant de la frégate décide de mettre à l’eau une Embarcation de transports des commandos (ETRACO).

Quelques minutes plus tard, le skiff est intercepté après un tir de semonce du Lynx. Une fois à bord de l’embarcation, à bord de laquelle se trouvaient 7 personnes, les commandos français ont trouvé deux roquettes RPG7, des munitions de 7,62 mm et un un fusil d’assaut AK-47. Emmenés à bord de la frégate de Grasse, les pirates ont été interrogés puis examinés par un médecin, avant d’être remis en liberté, compte tenu du fait qu’ils n’avaient pas été interpellés en flagrant délit. Toutefois, leur matériel et leurs armes ont été confisqués.

Le même jour, le thonier-senneur français Talenduic, accompagné d’un autre bâtiment du même type, le Cap Sainte-Marie, a été la cible de tirs provenant de deux skiffs pirates, non loin des Seychelles.

Mais, manifestement, les bandits des mers ont du mal à retenir les leçons du passé puisque le Talenduic avait déjà été victime d’une attaque en mars dernier. L’assaut avait été repoussé grâce à la présence à bord du thonier d’une Equipe de protection embarquée (EPE) fournie par la Marine nationale. Et cette fois encore, les fusiliers-marins ont riposté aux tirs, ce qui a mis en fuite les pirates.

Seulement, l’histoire n’en est pas resté là. Le lendemain, la présence des pirates ayant été signalée à l’état-major embarquée d’Atalante, des moyens sont mis en oeuvre pour tenter de les retrouver. C’est ainsi qu’un avion de surveillance Merlin III fourni par un détachement luxembourgeois aux Seychelles a pris l’air.

Ce scénario est quasiment identique à celui de l’attaque, il y a un peu plus d’un an, des thoniers Drennec et Glenan, avec l’arrestation, au final, des assaillants par les garde-côtes des Seychelles, guidés par un Merlin III.

Cette fois, l’appareil luxembourgeois ainsi que la vedette des gardes-côtes ont retrouvé les pirates grâce à des indications fournies… par un E3-F AWACS de l’armée de l’Air, déployé depuis le 8 novembre à Djibouti, afin d’épauler les Mirage 2000 C et D des forces françaises stationnés dans ce pays africain.

Cette mise à la disposition de l’opération Atalante d’un E3-F AWACS n’est pas inédite. Cela avait déjà le cas en août 2009. L’avantage de ce type d’appareil, utilisé pour la défense aérienne, est qu’il peut surveiller une zone beaucoup plus vaste que les avions de patrouille maritime, tel que les Atlantique 2 ou autre P3 Orion.

Conformément à l'article 38 de la Loi 78-17 du 6 janvier 1978 modifiée, vous disposez d'un droit d'accès, de modification, de rectification et de suppression des données vous concernant. [Voir les règles de confidentialité]