Le nouveau projet de bouclier antimissile US passera par la Roumanie

Initialement, les éléments du bouclier antimissile américain devaient être implantés en Pologne et en République tchèque. Seulement, cela avait posé au moins deux problèmes : d’une part, la Russie ne voulait pas de ce dispositif si près de ses frontières et le percevait comme une menace à ses propres intérêts et d’autre part, le flanc sud de l’Europe n’était pas aussi bien protégé face à d’éventuels tirs de missiles iraniens de moyenne portée.

Du coup, en septembre dernier, la disposition du bouclier antimissile avait été profondément remaniée. « La meilleure façon d’améliorer de manière responsable notre sécurité et la sécurité de nos alliés est de déployer un système de défense antimissile qui réponde mieux aux menaces auxquelles nous sommes confrontés et qui utilise une technologie éprouvée et efficace en terme de coût » avait alors expliqué Barack Obama.

Le nouveau dispositif qui va se mettre progressivement en place n’aura plus besoin de la Pologne et de la République tchèque, ce qui a été de nature, jusqu’à présent, à réchauffer les relations russo-américaines. Seulement, et même si l’essentiel de ce bouclier antimissile repose sur le déploiement en Mediterranée de navires équipés du système de détection AEGIS et de missiles intercepteurs SM-3, il est néanmoins encore nécessaire de disposer d’installations terrestres.

D’où l’intérêt américain pour la Roumanie, qui va mettre en oeuvre depuis son territoire, des missiles intercepteurs, à la demande de Washington. Ce pays a en effet été « officiellement invité par le président Barack Obama à participer au système de défense antimissile » a fait valoir Traian Basescu, le chef d’Etat roumain, à l’issue d’une réunion du Conseil suprême de défense, le 4 février dernier.

Conformément à ce qu’avait annoncé le Pentagone, les missiles intercepteurs – des SM-3 améliorés – devraient être déployés à partir de 2015. « Ce système de défense n’est pas dirigé contre la Russie » a rappelé le président Basescu, qui a par ailleurs précisé qu’il « s’inscrit dans le principe de l’indivisibilité de la sécurité » des membres de l’Otan et « protégera l’ensemble du territoire roumain ».

Il reste maintenant, pour Bucarest et Washington, à négocier les accords portant sur ce déploiement, lesquels devront être ratifiés par le Parlement roumain. Et ce dernier point ne sera sans doute pas la partie la plus facile. Pour le président du Sénat, Mircha Joanem, il s’agit ni plus ni moins de « la plus importante décision de politique étrangère de ces dernières années ». D’où la volonté de bien mesurer les avantages, mais surtout les désavantages.

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