L’Otan attend le retour de la France

En 1966, la France, devenue une puissance nucléaire à part entière, avait quitté le commandement intégré de l’Otan sous l’impulsion du général de Gaulle. En 1995, Paris et l’Alliance atlantique se sont rapprochés, sans pour autant revenir à la position antérieure qui prévalait dans les années 1960.

Ainsi, l’armée française participe aux opérations de l’Otan (comme celles menées au Kosovo depuis 1999 et, actuellement, en Afghanistan), sans pour autant jouir de la même position que son homologue britannique, par exemple, au sein de l’Alliance.

Le retour de l’Hexagone à la structure militaire intégrée de l’Otan est un tabou pour la classe politique française qui y voit, pour une partie d’entre elle, une éventuelle soumission aux volontés américaines.

Or, depuis l’élection de Nicolas Sarkozy à l’Elysée, l’éventualité d’un retour plein et entier au sein de l’Alliance atlantique pourrait devenir une réalité lors du 60e anniversaire de l’Organisation qui se tiendra en avril prochain lors du sommet de Strasbourg-Kehl. C’est en tous les cas le souhait qu’a exprimé Jaap de Hoop Scheffer, le secrétaire général de l’Otan.

« J’espère qu’à Strasbourg-Kehl, nous pourrons saluer l’initiative de la France de reprendre toute sa place dans l’Alliance, en particulier dans sa structure militaire » a-t-il déclaré au cours de ses voeux à la presse. « Je pense que pour un sommet tenu au coeur de l’Europe, cela serait adéquat » a-t-il ajouté.

Seulement, le président Sarkozy avait lié le retour total de la France au sein de l’Otan aux progrès de l’Europe de la défense. Or, à l’issue du sommet européen du 12 décembre, il s’était réjoui du « nouvel élan » donné à la politique européenne de sécurité et de défense (PESD) au cours des six mois de la présidence française de l’UE.

Pour l’instant, on ignore si ce « nouvel élan » est suffisant pour que Paris retrouve la place qui était la sienne à la naissance de l’Otan, en 1949. Par ailleurs, des discussions sont en cours pour déterminer, le cas échéant, les commandements susceptibles d’être attribués aux officiers français. Le résultat de ces dernières pourraient également influencer la décision de la France.

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