Le ministère des Armées confirme son intention de commander de 42 avions Rafale en 2023

Selon la Loi de programmation militaire [LPM] 2019-25, l’armée de l’Air & de l’Espace [AAE] devait recevoir 28 Rafale F3R entre 2022 et 2024, l’objectif étant alors qu’elle puisse en aligner 129 exemplaires en 2025. Seulement, la vente de 24 appareils d’occasion à la Grèce et la Croatie ont bouleversé ce plan.

Si une commande de 12 Rafale F4 a rapidement été passée après la signature du contrat grec afin de compenser ceux prélevés sur la flotte de l’AAE [ce qui portait donc à 40 le nombre d’appareils commandés auprès de Dassault Aviation], le ministère des Armées se montra plus confus au sujet du remplacement des avions d’occasion destinés à la Croatie.

D’abord, il fut question d’utiliser le produit de la vente de ces 12 Rafale pour doter ceux de l’AAE d’équipements de mission « encore plus performants », comme l’indiqua Joël Barre, alors Délégué général pour l’armement [DGA], lors d’une audition parlementaire. Et celui-ci expliqua que remplacer les appareils cédés à la Croatie nécessiterait de « dégager un milliard d’euros supplémentaire sur la Loi de programmation militaire, alors que la recette de cession [était] estimée entre 400 et 500 millions d’euros ».

Puis, en novembre dernier, et alors que, quelques semaines plus tôt, le chef d’état-major de l’AAE, qui était encore le général Philippe Lavigne à l’époque, s’était dit favorable à la solution évoquée par le DGA, la ministre des Armées, Florence Parly, assura que les 12 Rafale destinés à la Croatie seraient « remplacés par des avions neufs, commandés dès 2023 ».

Cela étant, la LPM prévoyait la commande d’une nouvelle tranche de 30 Rafale en 2023, ces appareils devant être livrés à l’AAE d’ici à 2030, de même que l’achat de « nouveaux pods de désignation laser ».

Quoi qu’il en soit, il restait donc à voir si l’annonce faite par Mme Parly allait se concrétiser… d’autant plus que, pour l’état-major de l’AAE, la compensation des 12 Rafale cédés à la Croatie était devenue une nécessité absolue, comme le soutint son numéro deux, le général Frédéric Parisot, lors d’une audition à l’Assemblée nationale, en juillet.

Nous devons être « à la recherche du bon équilibre entre quantité et qualité du matériel, en tirant toutes les leçons des engagements en cours, en particulier de la guerre en Ukraine. Tout d’abord, il nous faut absolument affermir la commande des douze Rafale cédés à la Croatie par une commande plus globale prévue en 2023, qui portait sur trente appareils et qu’il convient de porter à quarante-deux Rafale Air, qui seront livrés entre 2027 et 2030 », avait en effet expliqué le général Parisot.

Les incertitudes liées à cette compensation [et dues au contexte budgétaire, au changement de gouvernement, etc] sont désormais levées. Dans le projet de finances initial 2023, qui prévoit d’ajouter 3 milliards d’euros de plus à sa dotation budgétaire, le ministère des Armées a confirmé qu’il commanderait 42 Rafale supplémentaires l’an prochain. Et probablement que ces avions seront portés au standard F4, qui est en cours de développement.

Reste que l’AAE devra faire avec un nombre de Rafale moins important que prévu dans l’attente des livraisons à venir [13 appareils lui seront cependant livrés en 2023, selon le PLF 2023, ndlr].

« Les conséquences de la légère baisse du format Rafale dans les deux années à venir concerneront moins les contrats opérationnels que les capacités d’entraînement des pilotes : cette année, 164 heures par pilote de chasse contre environ 147 heures pour les deux ans à venir. Notre potentiel technique est moindre puisque nous disposons de moins d’avions et que le nombre de pilotes est le même », avait souligné le général Parisot devant les députés. Une situation « acceptable », à la condition que les Rafale commandés soient livrés dans les temps.

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