Ukraine : Des milliers de « volontaires » nord-coréens pourraient bientôt venir dans le Donbass

Le 13 juillet, et après la Russie et la Syrie, la Corée du Nord a officiellement reconnu comme étant des pays indépendants les républiques populaires de Donetsk et de Louhansk, c’est à dire les deux régions séparatistes pro-russes situées dans le sud-est de l’Ukraine et actuellement occupées par les forces russes. En réponse, Kiev a immédiatement rompu ses relations diplomatiques avec Pyongyang.

Puis, une semaine plus tard, l’ambassadeur de Russie en Corée du Nord, Alexander Matsegora, a déclaré au journal Izvestia que Pyongyang pourrait envoyer des « travailleurs » dans le Donbass afin de participer à la reconstruction de cette région [qui couvre celles de Donetsk et de Louhansk, ndlr]. « Hautement qualifiés, travailleurs et prêts à travailler dans les conditions les plus difficiles, les ouvriers coréens seront un atout dans la tâche sérieuse de restaurer les installations sociales, infrastructurelles et industrielles détruites », a-t-il fait valoir.

Il faut dire que les relations entre Moscou et Pyongyang sont bonnes… En 2012, la Russie annula 90% de la dette nord-coréenne [soit 11 milliards de dollars] et prit des mesures pour renforcer la coopération économique et scientifique avec la Corée du Nord.

Cependant, au Conseil de sécurité des Nations unies, la Russie a aussi voté les sanctions visant le programme nucléaire nord-coréen… Sanctions qui, au passage, n’ont nullement empêché la Corée du Nord de développer ses activités… étant donné qu’elles sont allègrement contournées.

D’ailleurs, stricto sensu, le projet évoqué par M. Matsegora ne renierait pas les engagements pris par la Russie à l’égard de ces sanctions. Ainsi, la résolution 2397, qu’elle a votée après le tir d’un missile intercontinental nord-coréen Hwasong-15, précise que les « États membres doivent rapatrier tous les ressortissants de ce pays [la Corée du Nord, ndlr] qui travaillent sur les territoires relevant de leur juridiction dans un délai de 24 mois à compter du 22 décembre 2017 ».

Comme elles ne sont pas membres des Nations unies et qu’elles ne sont officiellement pas sous la juridiction de la Russie, les républiques de Donetsk et de Louhansk pourraient donc considérer qu’elles ne sont théoriquement pas tenues de respecter cette résolution…

Quoi qu’il en soit, selon le site NK News, qui se concentre sur l’actualité nord-coréenne, Pyongyang aurait approuvé un plan pour envoyer des « travailleurs volontaires » dans le Donbass. Mais il se pourrait que cette aide aille plus loin.

En effet, Igor Korotchenko, un expert militaire russe officiant à l’antenne de la chaîne  » Rossiya 1″, a suggéré que la Corée du Nord pourrait aussi déployer des combattants pour se battre aux côtés des forces russes, parmi les « 100’000 volontaires » [selon lui, ndlr] que Pyongyang prévoirait d’envoyer dans le Donbass. Le chiffre qu’il a donné avait été précédemment avancé par l’agence de presse russe « Regnum ».

« Si la Corée du Nord veut participer au conflit, eh bien, donnons lui le feu vert », a affirmé M. Korotchenko.

En échange de son aide militaire, la Corée du Nord obtiendrait des céréales et de l’énergie de la part de la Russie. Ce qui, pour le coup, constituerait une violation des sanctions de l’ONU. En outre, elle serait un moyen de renvoyer l’ascenseur à Moscou qui, durant la guerre de Corée [1950-53] avait envoyé 26’000 soldats de l’Armée rouge dans la péninsule coréenne.

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