Des obusiers automoteurs 2S7M Malka de 203 mm ont été déployés par l’armée russe près de l’Ukraine
Ce 9 février, le chancelier allemand, Olaf Scholz, a fait était de « progrès » en vue d’une désescalade dans la crise entre la Russie et l’Ukraine, après les efforts diplomatiques de ces derniers jours. « La mission est d’assurer la sécurité en Europe, et je crois que nous y parviendrons », a-t-il dit, lors d’une conférence de presse au côté de Mette Frederiksen, la cheffe du gouvernement danois.
« Si vous comparez avec la situation il y a quelques semaines, il y a désormais des discussions bilatérales entre les États-Unis et la Russie, il y a le format de discussion Otan-Russie […] il y a aussi des discussions sur l’OSCE, qui est à nouveau une plateforme d’échange sur la sécurité en Europe », a ensuite énuméré M. Scholz, jusqu’alors critiqué pour sa discrétion dans cette affaire… ainsi que pour l’attitude de Berlin, qui a bloqué le transfert d’armes vers l’Ukraine [en l’occurrence, des obusiers D-30 cédés par l’Estonie].
En outre, le chancelier allemand a fait valoir que « nous sommes d’accord sur le fait que nous allons agir ensemble en ce qui concerne les sanctions qui doivent être prises [en cas d’offensive] et qui sont très bien préparées ».
Le gazoduc Nord Stream 2, qui relie la Russie à l’Allemagne, fera-t-il partie de ces sanctions, alors que le ministère allemand de l’Économie et du Climat vient d’indiquer que le niveau des réserves de gaz est descendu à un « niveau inquiétant », celui-ci étant tombé à 35-36%, alors qu’il était de 80% en 2020.
Aussi, à Washington, le 7 février, et alors qu’il se trouvait au côté du président américain, Joe Biden, M. Scholz a pris soin de ne pas le nommer, assurant seulement que l’Allemagne et les États-Unis seraient « absolument unis » sur les sanctions à prendre contre la Russie en cas d’attaque contre l’Ukraine.
Quoi qu’il en soit, en matière de désescalade, on est encore loin du compte… Après l’arrivée de MiG-31K dotés de missiles hypersoniques Kinjal à Kaliningrad, il est apparu, le 8 février, que les forces russes ont déployé des canons automoteurs 2S7 Pion [ou Malka] de 203 mm dans les environs de Vesela Lopan, localité située à seulement 17 km de la frontière ukrainienne. C’est en effet ce que suggèrent des vidéos diffusées via les réseaux sociaux.
2S7M Malka 203mm heavy artillery pieces. They are district-level assets reportedly near the Ukrainian border. I would expect to see 2S4 Tyulpan mortars as well. https://t.co/IljdQbsYIw pic.twitter.com/OSR1U2sOvE
— Rob Lee (@RALee85) February 8, 2022
Produit dans les années 1970, les 2S7 Pion furent d’abord conçus pour tirer des obus dotés d’une charge nucléaire. Ce qui n’est – a priori – plus le cas actuellement. Après avoir été modernisés et pris la nouvelle appellation de « Malka » au cours de la décennie suivante, ces canons furent mis en réserve après l’effondrement de l’Union soviétique. De leur côté, les États-Unis, qui disposaient d’une pièce d’artillerie similaire [le M110] en firent autant et dotèrent l’US Army de lance-roquettes multiples M270 pour les remplacer.
Cela étant, ces dernières années, ces 2S7 « Malka » ont été sortis de leur réserve pour être à nouveau modernisés par Uraltransmash, l’une des filiales du conglomérat Rostec. Ce programme a consisté à traiter leurs obsolescences et à leur intégrer de nouveaux équipments, notamment d’observation et de communication. Le premier engin a été remis à l’armée russe en avril 2020.
« Il s’agit de l’un des canons automoteurs les plus puissants au monde, conçu pour frapper des cibles et des installations ennemies vitales, situées derrière la ligne de front », avait lors résumé, à l’époque, Dmitri Semizorov, le Pdg d’Uraltransmash.
Désormais, le 2S7 Malka est en mesure de tirer plus de 2 coups à la minute, pour une portée efficace de 37 km.
Par ailleurs, l’an passé, des 2S4 « Tulpan », c’est à dire des mortiers lourds de 240 mm montés sur un châssis automoteur chenillé et protégés par un blindage de 20mm, avaient été repérés en direction de la Crimée, alors que les force russes se renforçaient [déjà] près de l’Ukraine. Développé à la fin des années 1960, cet engin de 30 tonnes pouvait tirer des obus de mortier classiques, incendiaires ou à sous-munitions, voire des obus « atomiques » ZBV4.
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