Mali : Premier accrochage entre des jihadistes et des « instructeurs militaires » russes?

Le 23 décembre, quinze pays, dont la France, ont signé un communiqué pour dénoncer l’arrivée du groupe paramilitaire russe Wagner [proche du Kremlin] au Mali. Et, une source gouvernementale française, citée par l’AFP, a ensuite expliqué qu’il avait été constaté des « rotations aériennes répétées » entre Moscou et Bamako avec des « avions de transport militaires appartenant à l’armée russe ». Ce que les sites de suivi du trafic aérien ont permis d’accréditer.

Évidemment, le recours aux services de Wagner par les autorités maliennes de transition mettrait la France devant un dilemme : laisser le champ libre au groupe paramilitaire russe en mettant un terme à ses opérations de contre-terrorisme ou bien prendre le risque de placer ses troupes dans des situations impossibles? En outre, la présence au Mali du groupement européen de forces spéciales « Takuba » pourrait être de facto compromise. De même que la mission de formation des forces maliennes EUTM Mali.

Quoi qu’il en soit, le gouvernement malien a démenti, plus tard, toute présence du groupe Wagner sur son sol… tout en admettant, cependant, celle de « formateurs russes », au titre du « renforcement des capacités opérationnelles des Forces de défense et de Sécurité nationales ».

Et, effectivement, selon des témoignages « concordants » recueillis par RFI, des convois ont quitté Bamako en direction de Ségou et de Sévaré [centre du Mali] avec « plusieurs » hommes blancs en treillis à bord des véhicules. Mais il n’est possible d’affirmer qu’il s’agit de ressortissants russes. « Nous avons les mêmes informations. . Et nous pensons que ce sont des hommes de Wagner, mais nous n’avons pas de preuve irréfutable », a en effet admis un officier français. En revanche, a-t-il continué, « nous avons aussi des informations sur la présence d’un ou plusieurs géologues proches de Wagner à Ségou, Kayes et Sikasso ».

En tout cas, et d’après plusieurs témoignages recueillis par Wassim Nasr [France24] et RFI, un convoi des Forces armées maliennes [FAMa], accompagné par des « éléments » a priori russes, est tombé dans une embuscade, probablement mené par le Groupe de soutien à l’islam et aux musulmans [GSIM ou JNIM, lié à al-Qaïda] après l’explosion d’un engin explosif improvisé [EEI] à son passage, alors qu’il circulait près de la localité de Mandoli, dans le centre du Mali.

Durant cet accrochage, qui a eu lieu 3 janvier, l’un des « formateurs » russes présumés aurait été blessé. Selon France24, il aurait ensuite été évacué vers Sévaré.

Du côté malien, rien n’a filtré, pour le moment, au sujet de cette embuscade. D’habitude, en pareilles circonstances, les FAMa ne tardent pas à faire état de leurs pertes, ainsi que de celles infligées aux terroristes. Ce qui, d’après Wassim Nasr, semble être le cas, le journaliste de France24 ayant fait état de « plusieurs morts » des deux côtés.

« Les jihadistes du JNIM se sont probablement attaqué aux FAMa pendant un cours d’instruction donné en présence d’instructeurs russes. La réponse des forces armées maliennes était en conséquence et n’a pas fait dans le détail selon des témoignages locaux », a-t-il ainsi affirmé via Twitter.

Photo : FAMa

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