Dassault Aviation a obtenu un contrat « verticalisé » pour assurer l’entretien des Mirage 2000 jusqu’à leur retrait du service
Dans les années 1960, à la demande de l’état-major de l’armée de l’Air, Dassault Aviation mena des travaux en vue de mettre au point un avion de combat supersonique à décollage et atterrissage verticaux. Ce qui aboutit au Balzac V 001, premier appareil français à être doté de commandes de vol électriques et de la capacité à transmettre au sol par télémesures les données de vol. Malheureusement, et malgré ses avancées technologiques, ce projet n’eut pas de suite, en raison de son coût, de sa faible capacité d’emport et de la lourde logistique qu’il exigeait.
Est-ce en référence à cet appareil novateur que le contrat « verticalisé » relatif au Maintien en condition opérationnel [MCO] des Mirage 2000 de l’armée de l’Air & de l’Espace [AAE] a été appelé « Balzac »? C’est fort possible…
En effet, après avoir obtenu le contrat RAVEL [Rafale Verticalisé] pour assurer le MCO des Rafale, Dassault Aviation s’est vu notifier, fin décembre 2021, le marché « Balzac » pour les Mirage 2000 encore en service au sein de l’armée de l’Air. L’annonce en a été faite par le ministère des Armées, ce 6 janvier.
« La ministre des Armées [Florence Parly] a validé la stratégie contractuelle de la Direction de la maintenance aéronautique [DMAé] pour le soutien des Mirage 2000 de l’armée de l’Air et de l’Espace, lors d’un comité ministériel d’investissement. Ce marché responsabilise l’industriel sur l’intégralité du parc et des versions, en intégrant la rénovation à mi-vie, grâce à des engagements de performance de haut niveau », avance le ministère. Et de préciser que Dassault Aviation aura à assurer de « manière adaptative et réactive la pérennité de cette flotte [entretien de l’outil industriel, veille des obsolescences] pendant quatorze ans, jusqu’à son retrait de service ».
Le montant du marché « Balzac » n’a pas été communiqué. Cependant, pour donner un ordre d’idée, le contrat verticalisé concernant le MCO des Rafale de l’AAE et de la Marine nationale avait été attribué en 2019 à Dassault Aviation pour 3,5 milliards d’euros. Il a été complété en août dernier par le contrat « BOLERO », notifié à Safran Aircraft Engines pour la maintenance des moteurs M88.
Actuellement, l’AAE dispose de 67 Mirage 2000D [appui feu et renseignement avec la nacelle ASTAC], 7 Mirage 2000B pour la formation des pilotes ainsi que 28 Mirage 2000-5F et 12 Mirage 2000C pour la défense aérienne [et, éventuellement, des frappes au sol].
La composition de cette flotte va évidemment évoluer dans les années à venir étant donné que seulement 55 Mirage 2000D seront « rénovés » et que, d’ici juin prochain, les 12 Mirage 2000C de l’escadron de chasse 2/5 « Île-de-France » seront retirés du service, cette unité historique de l’AAE devant être mise en sommeil en juin 2022, afin de préparer sa « transformation » sur Rafale.
Photo : EMA
