La commande de trois E-2D Hawkeye destinés à la Marine nationale notifiée à Northrop Grumman par le Pentagone

En novembre 2020, la ministre des Armées, Florence Parly, avait confirmé l’intention d’acquérir trois avions embarqués de guet aérien E-2D Hawkeye pour la Marine nationale, via la procédure américaine dite des Foreign Military Sales [FMS]. Deux mois plus tard, le constructeur de ce type d’appareil, Northrop Grumman, fit savoir que, à cette fin, Paris venait de signer une lettre d’offre et d’acceptation [LOA – Letter of Offer and Acceptance]. Et de préciser alors que la notification du contrat était prévue en 2022.

Finalement, elle aura eu lieu un peu plus tôt… En effet, le 22 décembre, le Pentagone a indiqué avoir attribué à Northrop Grumman un contrat de près de 354 millions de dollars [environ 312 millions d’euros] pour la « production et la livraison » de trois E-2D Advanced Hawkeye pour le compte du gouvernement français d’ici avril 2027.

À noter que dans la liste des sites industriels mobilisés pour cette commande, celui d’Aire-sur-l’Adour [France] est cité. Or, c’est là qu’est installé Potez Aéronautique, qui avait produit les empennages des trois E-2C Hawkeye actuellement en service au sein de la Flottille 4F et que les Advanced Hawkeye commandés vont remplacer.

Précédemment, Northrop Grumman avait déjà obtenu, en avril, de la part du Pentagone, un contrat de 80 millions d’euros afin de lui donner la « possibilité de se procurer des articles sur le long terme ainsi que des services associés à l’appui de la production et de la livraison » de ces trois avions de guet aérien de nouvelle génération à la Marine nationale.

Pour rappel, en juillet 2020, la Defense Security Cooperation Agency [DSCA], chargé des FMS, avait recommandé au Congrès d’autoriser la vente à la France de trois E-2D Advanced Hawkeye pour un montant maximal de 1,77 milliard d’euros. Outre la production des trois avions, cette somme comprenait également 10 turbopropulseurs Rolls Royce T-56-427A , 3 radars à balayage mécanique et électronique AN/APY-9, 4 systèmes de mesure de soutien électronique [MSE] AN/ALQ-217, 5 systèmes de communications L-16 [Liaison 16] et des dispositifs IFF [identification amis/ennemis].

Par rapport au E-2C Hawkeye, l’Advanced Hawkeye pourra être ravitaillé en vol, ce qui offrira de nouvelles perspectives opérationnelles pour le groupe aérien embarqué [GAé] du porte-avions Charles de Gaulle [et celui du porte-avions de nouvelle génération – PA NG – quand celui-ci sera en service]. Grâce à son radar AN/APY-9, il est en mesure de suivre simultanément un plus grand nombre de pistes [aériennes et navales] à 360° et sur de plus longues distances. Enfin, il sera équipé d’un calculateur spécifique développé par le Service industriel de l’aéronautique [SIAé], ce qui a été présenté par le minsitère des Armées comme étant une « garantie d’une capacité d’évolution du système ».

L’attribution de ce contrat à Northrop Grumman par le Pentagone est survenue quelques heures après que la DSCA a recommandé au Congrès d’autoriser la vente à la France de deux catapultes électromagnétiques [EMALS] et d’un dispositif AAG [Advanced Arresting Gear] pour un montant maximal de 1,17 milliard d’euros. Ces systèmes seront intégrés au PA NG.

Photo : US Navy

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