Le chef de la diplomatie américaine accuse la Russie de se préparer à envahir l’Ukraine

Si le secrétaire général de l’Otan, Jens Stoltenberg, a déploré, à plusieurs reprise, le manque de transparence de la Russie au sujet des mouvements de ses troupes aux abords de l’Ukraine, le chef de la diplomatie américaine, Antony Blinken, a affirmé connaître les intentions de Moscou.

En effet, ce 1er décembre, lors d’une réunion des ministres des Affaires étrangères des pays membres de l’Otan organisée à Riga [Lettonie], M. Blinken a assuré disposer de « preuves » montrant que la Russie envisagerait des « d’importants actes agressifs contre l’Ukraine ». Et de la prévenir qu’elle aurait à payer un « prix élevé » si jamais elle mettait en pratique ses intentions.

« Nous sommes profondément préoccupés par les preuves que la Russie a fait des plans pour des actions agressives significatives contre l’Ukraine, plans [qui] incluent des efforts en vue de déstabiliser l’Ukraine de l’intérieur ainsi que des opérations militaires à grande échelle », a en effet affirmé le responsable américain, à l’issue de la réunion avec ses homologues de l’Otan.

Toujours selon ce dernier, « des dizaines de milliers [de soldats ruisses] supplémentaires » auraient été déployés près de la frontière avec l’Ukraine. « Nous ne savons pas si le président Poutine a pris la décision d’une l’invasion. Nous savons qu’il est en train de mettre en place la capacité de le faire rapidement, s’il le décide », a-t-il continué.

Et, comme il l’a déjà fait à plusieurs reprises lors de ces dernières semaines, M. Blinken a de nouveau prévenu le Kremlin que toute agression contre le territoire ukrainien aurait des « conséquences profondes et durables ».

Seulement, l’Ukraine ne faisant pas partie de l’Otan, la clause de défense collective prévue par l’article 5 du Traité de l’Atlantique-Nord ne saurait évidemment lui être appliquée. Cependant, a précisé M. Blinken, « nous avons clairement dit au Kremlin que nous riposterions, notamment par une série de mesures économiques à impact élevé que nous nous sommes retenus d’utiliser par le passé ». Et d’ajouter que les alliés « veillent » à ce que Kiev ait « des moyens de se défendre ».

L’Alliance « examinera ce qu’elle doit faire en cas d’une nouvelle agression russe, pour renforcer ses propres défenses », dans le cadre de sa présence avancée réhaussée [eFP] dans les pays baltes et de sa présence avancée adaptée dans la région de la mer Noire, a ajouté M. Blinken, qui aura l’occasion d’aborder ce sujet avec son homologue russe, Sergueï Lavrov, lors d’une rencontre prévue à Stockholm, le 2 décembre.

Justement, la diplomatie russe a accusé, les forces ukrainiennes de renforcer significativement leur présence aux abords du Donbass, région où elles affrontent des séparatistes pro-russes depuis 2014. « Selon certaines informations, le nombre de soldats dans la zone de conflit a déjà atteint 125’000 personnes, ce qui représente la moitié de ses effectifs », a affirmé Maria Zakharova, sa porte-parole, ce 1er décembre.

Cela étant, M. Blinken a également estimé que la « diplomatie restait la seule manière responsable de résoudre cette crise potentielle » entre l’Ukraine et la Russie. D’où l’enjeu de sa rencontre avec M. Lavrov…

Pour rappel, Moscou voit la possible adhésion de l’Ukraine à l’Otan d’un mauvais oeil. « Nous ne permettrons jamais que nos territoires historiques et les personnes proches de nous qui y vivent soient utilisés contre la Russie. Et à ceux qui entreprendront une telle tentative, je voudrais dire que, de cette façon, ils détruiront leur propre pays », avait encore prévenu le président russe, Vladimir Poutine, dans un texte publié en juillet dernier.

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