L’ONERA et la société TRAAK ont finalisé un projet de de géolocalisation du fantassin en zone urbaine

Les combats livrés contre l’État islamique [EI ou Daesh] à Mossoul 2016-17] ont illustré une tendance qui ne pourra que s’affirmer de plus en plus dans les années à venir, à savoir que la zone urbaine constituera « l’ultime champ de bataille« . Ce qui suppose de prendre en compte plusieurs facteurs, dont la densité de la population civile, une liberté de manoeuvre limitée [cloisonnement] ainsi que la « tridimensionnalité », laquelle va des immeubles aux souterrains [égoûts, tunnels, etc].

Le combat en milieu urbain exige non seulement des savoir-faire spécifiques mais également des équipements adaptés. Ainsi, il faut par exemple que les combattants puissent se déplacer [et donc s’orienter] et se reconnaître dans des espaces clos. Et sans recourir aux systèmes de géolocalisation par satellite, lesquels sont susceptibles d’être brouillés par l’adversaire, quand les signaux qu’ils envoient ne peuvent tout simplement pas être reçus dans un souterrain.

En 2017, la Direction générale de l’armement [DGA] avait donc lancé le défi « MALIN » [MAîtrise de la Localisation INdoor] afin de trouver une solution satisfaisante à de telles difficultés. Puis l’Agence européenne de la Défense [AED] s’est emparée du sujet, avec le programme APOS-UE [Advanced Position and Orientation System for Urban Environment].

C’est le cadre de celui-ci que l’Office national d’études et de recherches aérospatiales [ONERA] et la société d’ingénierie TRAAK, créée en février 2020, ont évalué plusieurs technologies devant permettre de localiser un fantassin évoluant à l’intérieur de bâtiments sans recours au GPS, lors de deux campagnes d’essais effectuées au Centre d’entrainement aux actions en zone urbaine de l’armée de Terre [CENZUB] et sous la supervision de la DGA, la seconde s’étant terminée en septembre dernier.

« Pour mener à bien ces essais, l’ONERA s’est appuyé sur l’expertise de la start-up TRAAK spécialisée dans la R&D de capteurs de géolocalisation innovants sur mesure. TRAAK a ainsi fourni un système de référence qui permet de caractériser les performances de chaque senseur développé par les partenaires du projet APOS-UE. TRAAK s’est basé sur une version sur mesure de son produit TRAAK HPv2 pour fournir un système temps réel de suivi haute précision [précision décimétrique] », explique l’ONERA, via un communiqué.

Lors de ces évaluations, six technologies différentes [inertielles, fusion de données, optiques, etc] ont été testées en situation opérationnelle. Et cela, souligne l’ONERA, avec des « résultats très prometteurs ». En outre, ces essais ont aussi permis de « favoriser et dynamiser les échanges entre unités opérationnelles et contributeurs technologiques européens [italiens, espagnols et français notamment] ».

« La combinaison des technologies choisies permettant un excellent niveau de précision en 3D, l’adaptabilité à tout environnement ainsi que la rapidité de mise en place d’une solution fiable ont été autant d’atouts qui ont conforté l’ONERA dans son choix de faire confiance à nos équipes », a commenté Thomas Duroyon, le Pdg de TRAAK.

Les travaux issus du programme APOS-UE pourraient éventuellement trouver des applications civiles, comme par exemple dans le domaine des secours.

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