Les forces spéciales britanniques mettent en échec une tentative présumée de détournement d’un pétrolier

Le 25 octobre, vers 10h00, le Nave Andromeda, un pétrolier battant pavillon du Liberia et appartenant à une compagnie grecque, a émis un message pour signaler le comportement menaçant de sept passagers clandestins à l’égard des 22 membres de l’équipage, au point d’obliger ces derniers a trouvé refuge dans la zone sécurisée du navire.

Au moment des faits, le Nave Andromeda, parti de Lagos [Nigeria], se trouvait à environ six nautiques de l’île de Wight [Sud de l’Angleterre], en route vers Southampton. Alertée, la police du Hampshire a sollicité les services de la garde-côtière britannique, laquelle a envoyé un hélicoptère en reconnaissance sur les lieux tandis qu’une zone de sécurité est mis en place autour du navire.

Alors que les mutins tentaient de forcer l’accès de la « citadelle » du pétrolier, une intervention militaire pour en reprendre le contrôle a commencé à se mettre en place, après une sollicitation adressée au ministère de la Défense [MoD]. Étant donné la nature de l’incident, le Special Boat Service [SBS], l’unité de forces spéciales de la Royal Navy, a naturellement été mise en alerte.

Pour cette opération, a indiqué Sky News, un hélicoptère de transport lourd CH-47D Chinook a été mobilisé pour acheminer, dans la zone de sécurité, des embarcations rapides avec des commandos, ces derniers devant monter à bord du pétrolier par les flancs.

D’autres commandos ont embarqué à bord de deux hélicoptères Merlin pour ensuite descendre en rappel à bord du Nave Andromedia, jusqu’alors placé sous la surveillance constante de la police et des gardes-côtes. En outre, une frégate – le HMS Richmond – a été envoyée sur place. De même que deux hélicoptères Wildcat pour couvrir la progression des hommes du SBS.

Lancée neuf heures après l’alerte, soit à la nuit tombante, l’opération du SBS, qui a impliqué deux autres hélicoptères Wildcat, aura duré moins de dix minutes, selon la presse britannique. En effet, les sept passagers clandestins ont rapidement été maîtrisés et interpellés. Quant aux 22 marins du bord, ils ont tous été retrouvés sains et saufs.

Selon Ben Wallace, le ministre britannique de la Défense, l’intervention du SBS s’est faite « sous un ciel sombre et une météo qui se dégradait ». Et de féliciter le courage des commandos. « Les gens sont en sécurité ce soir grâce à leurs efforts. »

Son homologue à l’Intérieur, Priti Patel, a salué l’action « rapide et décisive de notre police et de nos forces armées qui ont pu reprendre le contrôle de la situation, garantissant la sécurité de tous ceux qui se trouvaient à bord. »

« En réponse à une demande de la police, le ministère de la Défense et le ministère de l’Intérieur ont autorisé des membres des forces armées à monter à bord d’un navire dans la Manche pour assurer la sécurité des vies et d’un navire qui faisait l’objet d’une suspicion de piratage », a ensuite résumé le MoD. « Les forces armées ont repris le contrôle du bateau et sept personnes ont été arrêtées. […] Les investigations de la police vont maintenant se poursuivre », a-t-il ajouté.

Ce type d’opération – l’assaut en mer, qui relève, en France, des commandos Jaubert et Trépel – est toujours compliqué et risqué. Il faut d’abord pouvoir approcher un navire avec le maximum de discrétion possible puis agir avec célérité. En outre, un bâtiment comme le Nave Andromeda est vaste, avec une myriade de compartiments qui sont autant de caches possibles.

Cela étant, cet incident est le second du genre au Royaume-Uni. En décembre 2018, le SBS était déjà intervenu à bord du cargo « Grande Tema », pour maîtriser quatre passagers clandestins de nationalité nigériane ayant menacé l’équipage avec des barres de fer.

« Nous voyons de plus en plus d’incidents de ce type se produire dans le monde et c’est le deuxième dans nos propres eaux en quelques années maintenant », a relevé le contre-amiral Chris Parry, dans l’émission Good Morning Britain. « La prochaine fois, ce ne sera peut-être pas que des passagers clandestins. Ce pourrait être des terroristes », a-t-il prévenu.

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