Deux des quatre drones RQ-4 Global Hawk livrés à la Corée du Sud ont des défauts

En 2014, la Corée du Sud a finalisé une commande portant sur quatre drones HALE [Haute Altitude Longue Endurance] MQ-4 Global Hawk Block 30 du groupe américain Northrop Grumma pour un montant de 657,4 millions de dollars. Mais il aura fallu attendre cinq ans – soit fin 2019 – pour voir le premier appareil être livré à la force aérienne sud-coréenne [RoKAF]. Le dernier a été réceptionné le 15 octobre dernier.

Pour rappel, d’une envergure de près de 40 mètres pour une longueur de 14,4 mètres et une masse au décollage de plus de 14 tonnes, le RQ-4 Global Hawk Block a un rayon d’action de 22.780 km pour une endurance de 36 heures. Il peut évoluer à 60.000 pieds d’altitude. Propulsé par un turboréacteur Rolls-Royce F137-RR-100, sa charge utile de 1.360 kg se compose notamment d’un radar à ouverture synthétique [SAR], d’une suite de capteurs intégrés améliorés [EIS] et antennes SATCOM à ultra-hautes fréquences et à large bande de fréquence Ku.

Pouvant surveiller une zone de 100.000 kilomètres carrés [soit à peu près la superficie de la Corée du Sud], cet appareil doit servir à surveiller les mouvements des troupes nord-coréennes. Leur achat étant considéré comme étant un sujet « sensible » par Séoul, les autorités sud-coréennes ont toujours été discrètes à leur sujet.

D’où l’impair diplomatique commis par Harry Harris, l’ambassadeur américain en Corée du Sud, qui a annoncé, pour s’en féliciter, la livraison du premier RQ-4 Global Hawk à la RoKAF. En effet, une source militaire sud-corénne a par la suite confié à l’agence Yonhap que la « position de la Corée du Sud consiste à ne pas annoncer de telles choses pour des raisons de sécurité. » Et d’ajouter : « Le Global Hawk est un atout clé dans le domaine de la surviellance, même si nous comprenons le grand intérêt du public à son égard ».

Et cet intérêt risque encore de croître après les informations publiées le 21 octobre par Yohnap. En effet, sur les quatre RQ-4 Global Hawk livrés, deux présentent des défauts : l’un a une fuite hydraulique au niveau du train d’atterrissage quand l’autre présente « capteur de commande de base » défectueux.

La source de l’agence de presse sud-coréenne n’a pas été en mesure de préciser s’il s’agit de défauts de fabrication ou si ces problèmes sont apparus lors de vols en Corée du Sud. En tout cas, les « autorités militaires sont en consultation avec Northrop Grumman à ce sujet », a-t-elle dit.

Normalement, ces drones RQ-4 Global Hawk doivent entrer en service durant le second semestre de l’année prochaine, à la suite de « procédures préparatoires ». Ce calendrier risque donc d’être compromis.

Photo : State Department

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