La vidéo d’un bombardier chinois doté d’une possible arme anti-navire hypersonique circule sur les réseaux sociaux

Dans la course aux armes hypersoniques, la Russie et le Chine semble avoir pris de l’avance. La première a ainsi récemment mis en service le système Avanguard, un planeur hypersonique [HGV pour Hypersonic Glide Vehicle] lancé par un missile balistique intercontinental RS-18/SS-19, et développe le Zirkon, destiné aux navires de surface et aux sous-marins ainsi que le Kinjal, un missile aérobalistique air-sol appelé à être mis oeuvre par des MiG-31.

Quant à la Chine, elle dispose du DF-17, dont le fonctionnement est le même que l’Avanguard russe, et travaille sur deux projets de missiles aérobalistiques air-sol, dont un aurait une capacité nucléaire. C’est, en tout cas, ce qu’avait affirmé le général Robert Ashley, alors directeur de la Defense Intelligence Agency [DIA], c’est à dire le renseignement militaire américain, lors d’une audition parlementaire, en mars 2018.

Dans le même temps, pour utiliser de tels missiles, l’Armée populaire de libération [APL] a lancé le développement du H-6N, une évolution de son bombardier stratégique H-6K, lui-même dérivé du Tupolev Tu-16 d’origine soviétique. Cette nouvelle version affiche un rayon d’action considérablement augmenté [de l’ordre de 50%] grâce à une capacité de ravitaillement en vol.

S’agissant des missiles balistiques à lancement aérien [ALBM] évoqués par la DIA, celui qui serait doté d’une charge conventionnelle serait le CH-AS-X-13 [tel est le nom que lui a donné le renseignement américain, ndlr]. Il s’agirait d’une variante du missile balistique à moyenne portée DF-21, destinée à la lutte anti-navire. Ce qui serait de nature à donner à l’APL une capacité de frappe contre les groupes aéronavals américains.

Jusqu’à présent, l’existence d’une telle arme anti-navire faisait l’objet de spéculations et de rumeurs. Mais des images diffusées le 17 octobre via les réseaux sociaux tendent à démontrer que l’APL diposerait bel et bien d’une telle capacité.

Ainsi, sur une vidéo diffusée via Twitter, on voit un bombardier H-6N [identifiable par sa perche de ravitaillement en vol] en train d’atterrir probablement dans la région de Neijiang. Et on peut constater qu’il transporte, sous le fuselage, un missile ayant un profil ressemblant à celui du DF-17.

La « fuite » de cette vidéo n’est sans doute pas fortuite, à l’heure où les tensions dans la région Indo-Pacifique se multiplient actuellement. En août dernier, l’APL a d’ailleurs procédé au tir de missiles DF-21D et DF-26B, qu’elle présente comme étant des « tueurs » de porte-avions. « C’est la réponse de la Chine aux risques potentiels posés par l’envoi de plus en plus fréquent d’avions et de navires militaires américains en la mer de Chine méridionale », avait commenté un source militaire dans les colonnes du South China Morning Post.

En septembre, la Chine a adressé une menace à peine voilée aux États-Unis en diffusant une vidéo montrant la simulation d’une attaque, par des bombardiers H-6K, d’une base ressemblant à s’y méprendre à celle de Guam. « Nous sommes les défenseurs de la sécurité aérienne de la patrie. Nous avons la mission et la capacité de toujours défendre la sécurité du ciel de la patrie », avait ainsi prévenu l’APL.

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