Guyane : Légionnaires et gendarmes du GIGN ont démantelé cinq chantiers illégaux d’orpaillage

Selon des chiffres arrêtés au 30 avril, la Guyane compte 128 cas confirmés de Covid-19, dont 98 patients guéris. Et deux personnes affectées sont en réanimation. Même si l’épidémie n’a pas pris l’ampleur que l’on a pu observer ailleurs, il n’empêche que ce département est entré, comme tous les autres, en confinement le 17 mars dernier. Les commerces non alimentaires ont ainsi été fermés, de même que les frontières avec le Brésil et le Surinam. Et d’autres mesures ont été prises, comme la mise en quatorzaine de toute personne arrivant de métropole.

En outre, la Gendarmerie est sollicitée pour faire respecter le confinement quand les Forces armées en Guyane [FAG] prennent part à l’opération Résilience, afin d’apporter leur concours à des populations souvent isolées. Cela étant, Covid-19 ou pas, les activités des orpailleurs clandestins [les garimpeiros] continuent.

« Ce qui est sûr, c’est que l’activité d’orpaillage n’a évidemment pas cessé dans le cadre de la crise du coronavirus. Pour autant, elle n’a pas augmenté et notre intention n’a jamais été de nous désengager de cette mission », confiait ainsi récemment le général Stéphane Bras, le commandant de la Gendarmerie en Guyane, à La 1ère.

Effectivement, les FAG et la Gendarmerie ont maintenu leur effort contre l’orpaillage clandestin dans le cadre de l’opération Harpie, comme en témoignent plusieurs actions récemment réalisées. En outre, des postes avancés ont été mis en place, comme par exemple vers le village de Taluen [où les règles du confinement s’appliquent aussi], près du Surinam, avec trois gendarmes et huit militaires. L’objectif est triple : il s’agit de surveiller la frontière, de perturber la logistique des orpailleurs illégaux et de soutenir la population.

Quoi qu’il en soit, durant la première semaine d’avril, et grâce au maintien d’une présence régulière dans les secteurs connus pour abriter des activités liées à l’orpaillage clandestin et à la mise en pace de dispositifs de surveillance et d’interception, les militaires du 9e Régiment d’Infanterie de Marine [RIMa] et de la Gendarmerie ont maintenu une présence ont réalisé plusieurs saisies de matériels et de pirogues utilisées pour la logistique des garimpeiros dans la région de l’Alawa, entre Maripasoula et Twenké.

« L’action conjuguée du 9e RIMa et de la gendarmerie de Guyane a permis de porter un coup significatif à l’orpaillage illégal, contenant l’exploitation aurifère clandestine dans la région et perturbant encore davantage les flux logistiques nécessaires aux garimpeiros », ont ainsi fait valoir les FAG, le 7 avril.

De leur côté, les légionnaires du 3e Régiment Étranger d’Infanterie [REI] ont également perturbé les activités des Garimpeiros. Début avril, ayant constitué un détachement autonome en forêt [DAF] avec des gendarmes de Cayenne, et avec le concours d’un hélicoptère de l’armée de l’Air, ils ont détruit un important camp d’orpailleurs clandestins dans le nord de Saül. Et ils ont remis ça le 25 avril, cette fois dans le secteur de la Crique Nationale, située sur l’extrême amont du fleuve Kourou.

Quelques jours plus tôt, un opérateur minier s’était plaint de la présence d’orpailleurs illégaux dans ce secteur, de même que dans celui de la Crique Bagot. Ce qui a été confirmé par des observations réalisées par un hélicoptère de la Gendarmerie. Observations qui ont permis d’identifier avec précision les sites suspects via marquage GPS.

C’est ainsi que, durant cinq jours, des légionnaires du 3e REI et des gendarmes de l’antenne GIGN de Cayenne [10 militaires en tout], ont été déposés par corde lisse depuis un hélicoptère de l’escadron 68 « Antilles-Guyane » dans le secteur de la Crique Nationale. Au total, ils ont découvert cinq site illégaux d’orpaillage ainsi qu’un campement de garimpeiros, qui avaient pris la poudre d’escampette à leur arrivée.

Cette opération a permis la saisie d’une pirogue avec son moteur hors-bord, d’un pistolet automatique, de nombreux appareils multimédias et de 18 grammes d’or [voir photo ci-dessus]. « Et 6 motopompes destinées à l’orpaillage alluvionnaire, plusieurs centaines de litres de carburant et environ 500 kg de matériels divers, ont été également détruits au cours de cette opération de 5 jours », a précisé la gendarmerie de Guyane.

S’agissant de Crique Bagot, où un poste de contrôle fluvial a été établi, les FAG et la gendarmerie y ont effectué une patrouille durant deux jours, ce qui a abouti à la « saisie de 2 pirogues, de 3 moteurs hors-bord et à la destruction de 200kg de matériels divers. »

« Dans les circonstances exceptionnelles de la crise liée au coronavirus, la force Harpie poursuit sa lutte contre le fléau écologique, sécuritaire et sanitaire qu’est l’exploitation aurifère illégale. Tout en respectant strictement les consignes du ministère des Solidarités et de la Santé, elle maintient la pression sur les orpailleurs illégaux et contribue ainsi à la protection des richesses naturelles de la Guyane », firent valoir les FAG, le mois dernier.

Photo : #1 – Forces armées en Guyane (archive) #2 – Gendarmerie nationale

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