Légionnaires et gendarmes ont détruit un important camp d’orpailleurs clandestins en Guyane

Étant donné que la valeur de seulement 30 grammes d’or représente 3 fois le salaire minimum au Brésil, on comprend l’intérêt qu’ont les orpailleurs brésiliens [les garimpeiros] et surinamais à venir exploiter des filons de ce métal précieux en Guyane. Et les actions entreprises pour juguler ce phénomène [à défaut de l’éliminer] sont vouées à être reproduites sans cesse, surtout si, par la force des choses, la vigilance vient à se relâcher.

Ainsi, après une coordination plus importante des administrations concernées et une implication très forte des Forces armées en Guyane [FAG], l’orpaillage illégal avait reculé en 2018. Seulement, l’année suivante, et malgré les efforts réalisés dans le cadre de l’opération Harpie,  il est reparti à la hausse [+10%], avec 145 sites illégaux recensés en septembre 2019, dont deux tiers dans le Haut-Maroni, 33 sur le territoire de Camopi et 5 sur la commune de Saül, qui passait lors pour « relativement épargnée ».

Justement, c’est dans ce secteur que les FAG et la Gendarmerie nationale ont mené une opération « coup de poing » contre les orpailleurs clandestins. Cette dernière a été évoquée dans le dernier « point de situation » de l’État-major des armées [EMA] pour la période du 27 mars au 2 avril. Mais, a priori, elle a été conduite vers la fin février/début mars… Ce qui n’est plus tout « frais ». Mais son bilan est assez éloquent.

Ainsi, un hélicoptère Puma de l’escadron de transport [ET] 68 « Antilles-Guyane » de l’armée de l’Air a déployé un « Détachement autonome en forêt » [DAF] armé par des légionnaires du 3e Régiment Étranger d’Infanterie [REI] ainsi que par des gendarmes de Cayenne. Les militaires ont été déployés « par corde lisse » depuis l’appareil, sous la protection appui-feu d’un EC-145 de la Gendarmerie.

Ce mode opératoire a surpris les garimpeiros. « Sur place, une soixantaine de personnes travaillaient avec quatorze moteurs et motopompes reliés par environ 1000 mètres de tuyaux », indique l’EMA. La même source précise que la « destruction complète » du site a été assurée par les gendarmes, pendant que le DAF débutait une « fouille approfondie » du secteur.

« La persévérance et la fine connaissance du terrain des légionnaires ont permis de lever certains sites. C’est au cours de cette phase que le débarcadère principal situé sur la Mana a pu être localisé », raconte l’EMA, qui ne dit pas si des interpellations ont été effectués parmi les orpailleurs clandestins.

En revanche, cette opération a permi de saisir un concasseur, 7 téléphones [dont 3 satellitaires et 4 GSM], 250 grammes d’or, « quelques cristaux » d’un produit stupéfiant, du mercure et des munitions. À cette liste, il faut ajouter 16 moteurs avec leurs corps de pompe, 10 tables de levée, 2 groupes électrogènes, 1.100 mètres de tuyau, 220 litres de carburant, 30 litres d’huile, 1.370 m2 de bâche, 128 kg de nourriture et, surtout 540 kg d’outillage. Enfin, 14 carbets ont été détruits.

« Le matériel nécessaire à l’orpaillage illégal a été transporté par élingage sous l’hélicoptère Puma jusqu’à une zone où il a pu être détruit. Une opération coup de poing qui porte un frein à l’orpaillage illégal dans la zone Nord de Saül », a précisé, de son côté, le 3e REI, via les réseaux sociaux.

Photo : Forces armées en Guyane

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