Un chef jihadiste somalien de premier plan a été éliminé par une frappe américaine

Depuis janvier, les forces américaines multiplient les raids aériens contre les jihadistes somaliens appartenant aux milices shebab, liées à al-Qaïda. En 2019, 51 frappes avaient été effectuées, contre déjà plus d’une trentaine cette année. Et, depuis le début du mois, il ne se passe pratiquement pas un jour sans qu’une nouvelle soit effectuée.

Cette tendance s’est accentuée depuis l’attaque abritant des éléments de l’US Air Force et des prestataires militaires privés à Lamu [Baie de Manda, au sud-est du Kenya], le 5 janvier. D’ailleurs, Bashir Mohamed Mahamoud [alias Bashir Qorgab], l’un des commanditaires de cet assaut, qui fit trois tués [1 militaire et deux sous-traitants américains], a été visé par l’un de ces raids, effectué le 22 février.

Selon l’US Africom, le commandement militaire américain pour l’Afrique, Qorgab était « un dirigeant opérationnel de premier ordre » ainsi qu’un « membre important des shebab pendant plus d’une décennie. »

Cependant, la plupart de ces frappes ne visent pas seulement des chefs de premier plan, l’US Africom ayant fait état, dans ses communiqués, d’un ou deux jihadistes tués. Or, les effectifs des shebab étant évalués à au moins 5.000 combattants, ces raids ne sont pas de nature à réduire significativement la menace qu’ils représentent…

« C’est ce qu’on appelle ‘tondre la pelouse' », a récemment expliqué Mark Esper, le chef du Pentagone, au sujet de la fréquence de ces frappes aériennes. « Et ça veut dire que, de temps en temps, il faut faire ce genre de choses pour garder un certain contrôle et éviter que ça ne ressurgisse », a-t-il précisé.

Commandant des forces terrestres de l’US Africom, le général Roger Cloutier a souligné que les « shebab représentent l’une des meances les plus sérieuses » en Afrique. Et, qu’en conséquence, ils devaient petre « pris très au sérieux ». Aussi, a-t-il dit, « c’est pourquoi nous nous focalisons sur eux. »

Quoi qu’il en soit, le 2 avril, une nouvelle frappe américaine aura été fatale à un certain Yusuf Jiis, présenté par l’US Africom comme ayant été un « dirigeant [fondateur] fondamental » des shebab, qui a « conduit attaques meurtrières contre le gouvernement somalien et des cibles civiles pendant des années ».

Le chef de l’US Africom, le général Stephen Townsend, a même estimé que Yusuf Jiis était un « leader clé » des shebab. « Il était violent, impitoyable et responsable de la perte de nombreuses vies innocentes », a-t-il dit. Ce qu’a confirmé le ministère somalien de l’Information, pour qui son élimination est une « défaite majeure » pour les shebabs.

La frappe contre ce cadre jihadiste a été effectuée à Bush Madina, à 217 km à l’ouest de Mogadiscio, « en coordination avec le gouvernement somalien ». Les moyens utilisés pour la mener n’ont pas été précisés. Mais, généralement, des drones MALE [Moyenne Altitude Longue Endurance] sont sollicités pour ce type d’opération.

Cela étant, depuis que les forces américaines visent la tête des milices shebab, ces dernières sont encore loin de s’avouer vaincues. En février, un rapport de l’Inspection générale du Pentagone avait rappelé que l’objectif était de dégrader les capacités de l’organisation jihadiste afin de la mettre à la portée des forces somaliennes. Or, a-t-il fait valoir, « malgré des frappes américaines continues et l’assistance américaine aux forces africaines partenaires, les shebab apparaissent comme une menace croissante qui aspire à frapper le sol américain. »

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