Covid-19/ Résilience : L’armée de Terre demande à ses réservistes de se tenir prêts

Fort logiquement étant donné qu’il est en première ligne face à l’épidémie de Covid-19, le Service de santé des Armées [SSA] a lancé un appel à ses réservistes opérationnels, le 29 mars, via le site interarmées des réserves militaires, même si, déjà, beaucoup d’entre-eux ont répondu aux sollications des hôpitaux d’instruction des armées [HIA].

En outre, le SSA s’est aussi adressé à ses réservistes « hors affectation hospitalière » pour que, s’ils s’inscrivent dans le « SIROCO ‘SSA-RESERVE-CRISE' » afin qu’ils aient accès à ses demandes, ainsi qu’aux « personnels civils du domaine santé » qui, sans passé militaire, désirent s’engager. Ces derniers sont ainsi invités à envoyer leur CV au Centre Expert d’administration des ressources humaines du SSA [CEARH-SSA].

Pour rappel, le Service de santé des Armées a aussi mobilisé les internes des HIA ainsi que les élèves de l’École du Val-de-Grâce et une partie de ceux des Écoles militaires de santé de Lyon-Bron [EMSLB].

Dans le cadre de l’opération Résilience, lancée le 25 mars par le président Macron, les missions du SSA visent à soulager les structures médicales civiles, à assurer le convoyage des patients évacués vers des hôpitaux dont les capacités d’accueil en réanimation ne sont pas saturées et, bien évidemment, de veiller à la santé des militaires. La semaine passée, et selon la ministre des Armées, Florence Parly, 400 d’entre-eux étaient contaminés par le SARS-Cov-2, le virus responsable de la maladie Covid-19.

L’opération Résilience concerne trois domaines : la santé, la logistique et la protection. Ainsi, outre les actions du SSA, les armées peuvent être sollicités pour transférer des patients [comme l’Aviation légère de l’armée de Terre l’a fait ces dernières 48 heures avec des hélicoptères NH-90 Caïman], acheminer du matériel médical à la demande des préfets et assurer la sécurité de sites devenus sensibles parce qu’abritant des stocks d’équipements et de médicaments nécessaires pour lutter contre l’épidémie.

Alors que, dans le même temps, les armées doivent assurer la continuité de leurs opérations [Barkhane, Chammal, Daman, Sentinelle, etc] et de leurs missions [dissuasion, protection des approches, etc], l’opération Résilience pourrait mobiliser « plusieurs milliers de militaires« , d’après Mme Parly. Or, ces derniers n’étant pas plus immunisés que les civils, si les cas de Covid-19 parmi eux tendent à augmenter, avec les mises en quarantaine qui s’imposent, il risque y avoir des complications au niveau des d’effectifs, surtout si la situation actuelle se dégrade encore davantage.

D’où l’appel lancé par le général Thierry Burkhard, le chef d’état-major de l’armée de Terre [CEMAT], aux réservistes.

« L’armée de Terre reste engagée sur plusieurs fronts, à l’extérieur comme à l’intérieur de notre pays, le Covid-19 n’ayant pas fait diminuer les autres menaces. Aujourd’hui, notre rôle, aux côtés du Service de santé des Armées, est de tout mettre en oeuvre pour apporter l’aide dont nos concitoyens et notre pays ont besoin et, dans la durée, pour rendre la nation plus résiliente, capable de se relever aux mieux et au plus vite après cette crise », a fait valoir le CEMAT, dans un message daté du 26 mars.

Aussi, a-t-il ajouté, à l’adresse des réservistes, « pour remplir toutes les missions qui seront assignées à l’armée de Terre, pendant toute la durée de la crise, en métropole comme dans les outre-mer, je pourrais avoir besoin de vous tous, de votre engagement sans faille et de votre détermination ».

Si certains ne pourront pas répondre à cet appel en raison de leur emploi au sein d’un opérateur d’importance vitale, les réservistes de l’armée de Terre doivent se « tenir prêts ».

« L’opération Résilience […] exigera probablement de la part des armées un effort conséquent. Nous aurons sans doute besoin de toutes les énergies disponibles. Mettez donc à jour votre situation militaire et prenez toutes les mesures préparatoires au plan personnel. Il est important qu’en cette période de crise, toute l’armée de Terre serre les rangs, qu’elle soit d’active ou de réserve », a fait valoir le général Burkhard.

Le 29 mars, l’armée de Terre a d’ailleurs indiqué que 20 réservistes opérationnels « sont officiellement venus gonfler les rangs du 2e RPIMa [Régiment de parachutistes de l’Infanterie de Marine] après leur formation militaire initiale ». Et d’ajouter : « Ils seront une part intégrante lors des missions prioritaires que le régiment continue d’assurer pendant la période de crise sanitaire. »

Disposant de 30.000 réservistes, la Gendarmerie nationale n’a pas décidé, pour le moment, de les solliciter, étant donné qu’elle a mobilisé ses élèves gendarmes.

Le général Olivier Kim, qui dirige le Commandement des réserves de la Gendarmerie [CRG], cité par l’Essor, en a donné les raisons dans un message aux réservistes, diffusé la semaine dernière. « Vous êtes totalement intégrés dans la manœuvre, mais pour l‘heure, le respect du confinement est une priorité […] et une contrainte que nous nous imposons dans l’intérêt de la Nation », a assuré l’officier.

Selon des informations l’Essor, la Gendarmerie envisagerait de recourir à ses réservistes dans le cas où la situation sanitaire viendrait « venait à toucher trop fortement le maintien des missions essentielles » ou à l’issue du confinement, afin de « participer à la reprise des activités de la Gendarmerie après plusieurs semaines de forte sollicitation des effectifs d’active. »

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