L’entretien des toilettes à bord des portes-avions USS George HW Bush et USS Gerald Ford coûte une fortune

Dernier porte-avions de la classe Nimitz à avoir été construit pour 6 milliards de dollars et mis en service en 2009, l’USS George HW Bush fit parler de lui en novembre 2011 pour un problème gênant, révélé par la mère d’un marin qui servait à son bord : son système d’évacuation des eaux usés tombait fréquemment en panne, ce qui rendait ses 423 toilettes indisponibles pendant plusieurs heures pour ses 5.000 membres d’équipage.

Depuis, et selon un rapport [.pdf] du Government Accountability Office [GAO, l’équivalent américain de la Cour des comptes], ces problèmes de tuyauterie n’ont pas été définitivement réglés. Pire : l’USS Gerald Ford, qui inaugure une nouvelle classe de porte-avions et dont le coût avoisine les 13 milliards de dollars, connaît des soucis similaires.

Pour ces deux navires, les ingénieurs ont « innové » en leur installant un système d’évacuation des eaux usés [qui suppose 400 km de tuyaux…] dont le fonctionnement repose sur celui des avions commerciaux. Seulement, les toilettes sont régulièrement « bouchées », de sorte, écrit le GAO, que « des actions de maintenance imprévues » seront nécessaires « pendant toute la durée de vie » de ces bâtiments.

Et la solution pour remédier à ce problème est d’y injecter des acides, ce qui coûte 400.000 dollars par an pour chacun de deux porte-avions. Et comme il n’est pas possible de déterminer la fréquence de ce type d’opération, il est difficile d’en mesurer le coût budgétaire sur la durée de vie de ces navires.

« Les tuyaux sont trop étroits et quand il y a un tas de marins qui tirent la chasse d’eau en même temps, comme le matin, l’aspiration ne fonctionne pas. Les déchets s’accumulent parce qu’ils ne sont pas aspirés et vous avez ensuite besoin d’un lavage à l’acide. L’US Navy n’avait pas prévu ce problème », a expliqué Shelby Oakley, directrice de l’équipe de passation des marchés et d’acquisitions de sécurité nationale. Cela est « révélateur des types de problèmes que nous soulignons dans notre rapport. Ils nécessitent plus d’argent, de temps et d’efforts pour les résoudre par rapport à ce qui a été initialement prévu », a-t-elle confié à l’agence Bloomberg.

Ce souci de tuyauterie qui affecte les USS George HW Bush et USS Gerald Ford n’est que l’un des « 150 exemples de problèmes de maintenance systémique » constatés à bord de navires de l’US Navy. Or, ces derniers n’ont jamais été pris en compte sur le plan budgétaire… alors qu’ils pourraient gonfler la facture du maintien en condition opérationnelle de 130 milliards de dollars durant la carrière opérationnelle des bâtiments en question.

Ainsi, le coût d’exploitation et de maintenance de l’USS Gerald Ford, conçu pour être moins cher à exploiter que ses prédécesseurs, a été estimé à 77,3 milliards de dollars sur 50 ans. Or, selon le GAO, il faudra compter 123 milliards de dollars durant la même période, soit 2,46 milliards par an.

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