Le pilier formation de la force française Chammal va se réorganiser en Irak

Après l’élimination du général Qassem Soleimani, le chef des opérations extérieures des Gardiens de la révolution iranien et celle d’Abou Mehdi al-Mouhandis, le chef opérationnel du Hachd al-Chaabi [coalition de milices chiites, ndlr] et avant les tirs de missiles iraniens contre deux bases en Irak, la coalition anti-jihadiste dirigée par les États-Unis avait décidé de suspendre ses missions de formation, menées au profit des forces de sécurité irakiennes.

En outre, et alors que plusieurs membres de cette coalition annoncèrent leur intention de retirer « provisoirement » une partie de leurs troupes déployées en Irak et que le députés chiites du Parlement irakien venaient d’adopter une résolution non contraignante visant à demander le départ des « troupes étrangères » du pays, la France fit savoir qu’elle comptait y maintenir les siennes [160 militaires,ndlr], réparties au sein des Task Force Monsabert et Narvik, qui assurent la formation des forces irakiennes depuis 2015.

« La France, depuis le début, avec constance […], elle, est restée avec détermination, avec courage », et « ceux qui se battent contre la menace terroriste, ceux qui la subissent, dans cette région, savent qui est là et qui reste », a d’ailleurs lancé le président Macron, lors de ses voeux aux armées, le 16 janvier.

Reste que la situation demeure confuse… Ainsi, citant deux responsables militaires, le New York Times a indiqué que les activités de la coalition avaient repris en Irak. Ce qu’a démenti, plus tard, Jonathan Hoffman, un porte-parole du Pentagone. « Nous continuons de nous organiser ensemble. Mais aucune opération […] n’a lieu sur le terrain », a-t-il confié auprès de l’AFP.

De son côté, le gouvernement [démissionnaire] irakien a également démenti toute reprise des opérations des troupes américaines en Irak. « Les opérations communes, dont l’utilisation de l’espace aérien irakien, ont été interdites », a en outre précisé Abdulkarim Khalaf, le porte-parole du Premier ministre irakien pour les affaires militaires.

Seulement, à Paris, l’État-major des armées [EMA] a fait savoir, le même jour, que les activités du pilier « formation » de l’opération Chammal [c’est à dire de la contribution française à la coalition anti-jihadiste] avaient repris « cette semaine ». Et cela, « à un rythme adapté aux besoins des forces de sécurité irakiennes ». En outre, a-t-il ajouté, les « avions français poursuivent leurs missions sur la zone d’opération Chammal », laquelle couvre une partie de la Syrie et de l’Irak.

Cependant, les TF Monsabert et Narvik, dont les effectifs sont fournis par l’armée de Terre, vont être réorganisées afin de s’adapter à la situation actuelle.

Ainsi, a expliqué l’État-major des armées [EMA], les deux détachements vont fusionner et formeront, à partir du 20 janvier, la « Task Force Monsabert nouvelle génération ». Et de préciser que « cette restructuration est le fruit d’une planification initiée depuis plusieurs semaines » et qu’elle se justifie par le fait que la TF Narvik a atteint les objectifs qui lui avaient été assignés, les deux premières écoles de l’Iraqi Counter Terrorism Service [ICTS] ayant acquis « leur autonomie » ainsi qu’un « niveau statisfaisant ».

En outre, cette réorganisation apportera une « vision élargie sur les stages à proposer et sur leur contenu » et permettra de se focaliser sur les formations « à forte valeur ajoutée ».

En cinq ans, la TF Narvik aura contribué à la formation de 13.800 soldats irakiens, appartenant en grande partie à l’ICTS, appelé aussi la « Golden Division ». Pour rappel, cette unité a été première ligne contre Daesh, notamment lors de la bataille de Mossoul.

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