Sahel : Depuis janvier, les Mirage 2000 de la force Barkhane ont tiré plus de 60 munitions

Ce n’est qu’en mars prochain que le Commandement de la Défense Aérienne et des Opérations Aériennes [CDAOA] publiera le bilan des activités conduites par l’armée de l’Air durant l’année 2019. Mais lors d’une journée de présentation des capacités de cette dernière sur la base d’Évreux au profit de l’Institut des Hautes Études de la Défense nationale [IHEDN], le 4 décembre, le général Olivier Taprest, son major-général, a livré quelques chiffres concernant, notamment, l’opération Barkhane.

Ainsi, entre janvier et novembre 2019, les 7 Mirage 2000C/D engagés au Sahel depuis Niamey et N’Djamena ont délivré plus de 60 bombes, soit autant qu’en 2018, d’après le bilan que le CDAOA a publié cette année, et assuré 4.000 heures de vol en 11 mois [contre 5.471 heures pour 1.650 sorties l’an passé].

En 2017, le CDAOA avait indiqué que les Mirage 2000C/D avait effectué « 189 interventions sur des groupes armés terroristes », sans préciser le nombre de munitions tirées. D’après le général Taprest, les avions de combat de l’armée de l’Air ont assuré « quelques 500 passages à basse altitude [show of force/presence] en protection de convois de l’armée de Terre » depuis le début de cette année.

Pour rappel, un « show of presence » consiste à survoler les positions de l’ennemi afin de le dissuader de lancer une attaque contre une force amie. Quant au « show of force » vise à adresser un ultime avertissement en volant à quelques dizaines de mètres d’altitude.

S’agissant du volet « ISR », c’est à dire les missions de reconnaissance, de surveillance et de renseignement, les trois drones MQ-9 Reaper basés à Niamey, renforcés par au moins un ALSR [avion léger de surveillance et de reconnaissance], c’est à dire un Beechcraft 350 Extended loué auprès de la société CAE Aviation [contrat n° 2018-1550 000 395, notifié le 17 décembre 2018], ont assuré 7.000 heures de vol depuis janvier. Soit 2.000 heures de moins, environ, par rapport à l’an passé.

À noter que les moyens ISR français sont ponctuellement renforcés par les forces américaines.

« L’armée de l’Air s’insère également dans des dispositifs interarmées et interalliés, comme l’illustre l’opération Ocelot en juillet 2019 où trois Mirage 2000, un C-135, deux Reaper, un américain et un français, deux hélicoptères de combat Tigre, une section de commando, deux ALSR ont neutralisé un dispositif de véhicules et de personnels armés ennemis », avait ainsi indiqué le général Philippe Lavigne, son chef d’état-major [CEMAA], lors d’une audition parlementaire. « Cet exemple démontre la cohérence du dispositif français en interarmées et en coopération multinationale », avait-il souligné.

Enfin, concernant le volet « logistique », les avions-ravitailleurs C-135FR « ont délivré quelques 5.600 tonnes de carburant et nos avions de transport ont acheminé 20.000 militaires et plus de 3 000 tonnes de fret depuis la France ou sur le théâtre même », a indiqué le général Taprest. Et d’ajouter : « Je soulignerai qu’une partie de ces missions est menée dans le cadre d’opérations spéciales, démontrant les savoir-faire de l’Armée de l’air en la matière, qu’il s’agisse des unités navigantes ou des commandos parachutistes de l’air. »

Pour le transport aérien et le ravitaillement en vol, la force Barkhane peut compter sur des moyens américains et européens [et espagnols en particulier]. « Plus du tiers du transport aérien est réalisé, pour le compte de Barkhane, par l’Espagne au sein du théâtre sahélien », a en effet récemment indiqué Florence Parly, la ministre des Armées, aux députés de la commission des Affaires étrangères.

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