Un drone tactique Patroller destiné à l’armée de Terre s’est écrasé lors d’un vol de réception industrielle

Le Système de drone tactique [SDT] Patroller, développé par Safran Electronics & Defense, est très attendu par l’armée de Terre, et plus particulièrement par le 61e Régiment d’Artillerie de Chaumont. Et, après plusieurs retards, dus à des difficultés rencontrées par l’industriel, le projet de loi de finances [PLF] 2020 prévoit la livraison d’un premier système de cinq appareils l’an prochain, avec la perspective d’un engagement en opération extérieure [OPEX] au sein d’un module SCORPION pour l’année suivante.

Seulement, ce calendrier devrait être encore une fois remis en cause. Alors que le premier appareil était attendu par l’armée de Terre pour le début de ce mois, Safran a indiqué, le 6 décembre, qu’un drone Patroller s’était écrasé à 15h58 sur la commune de Saint Mitre les Rempars, près de la base aérienne 125 d’Istres, lors d’un « vol de réception industrielle » réalisé dans le cadre du programme de Système de Drone Tactique.

« Aucune victime n’est à déplorer » et « la zone où s’est écrasé l’engin a été immédiatement mise en sécurité par les unités spécialisées de la base aérienne 125 », a laconiquement précisé l’industriel. « Des investigations sont en cours pour déterminer les causes de cet incident », a-t-il ajouté.

« L’appareil s’est abîmé à quelques dizaines de mètres d’habitations, en pleine colline, sans faire de victimes ni de dégâts. Il se serait disloqué lors de l’impact. Seule une aile posée à la verticale était encore visible, d’après l’un des rares témoins ayant pu s’approcher des lieux de l’accident », a rapporté le quotidien La Provence.

Pour rappel, conçu à partir du motoplanneur allemand Stemme S15, le Patroller a été commandé à 14 exemplaires [avec 6 stations au sol] en 2016. Destinés à remplacer les actuels drones tactiques Sperwer [Système de drone tactique intérimaire – SDTI], ces appareils peuvent emporter emporter une charge utile de 250 kg [dont une boule optronique gyrostabilisée pour l’observation et l’identification jour/nuit à grande distance et un radar SAR/GMTI pour détecter les cibles mobiles] et voler à une altitude de 20.000 pieds pendant au moins 14 heures.

Dotés d’une liaison de données de données haut débit pour assurer leur contrôle, ces drones Patroller seront en outre armés, comme l’a encore confirmé le général Thierry Burkhard, le chef d’état-major de l’armée de Terre, lors d’une récente audition parlementaire.

En juin dernier, Safran avait souligné que, à l’époqie, le Patroller comptait « de 220 vols à son actif » et qu’il répondait « pleinement » aux critères attendus [décollage et atterrissage automatique, conduite de mission, exploitation simultanée et en temps réel de ses capteurs, qualité de ses charges optronique et radar, discrétion sonore, endurance, facilité de mise en oeuvre et disponibilité].

Maintenant, il reste à voir les conséquences qu’aura cet accident sur le programme SDT.

Conformément à l'article 38 de la Loi 78-17 du 6 janvier 1978 modifiée, vous disposez d'un droit d'accès, de modification, de rectification et de suppression des données vous concernant. [Voir les règles de confidentialité]