La cyberattaque d’Europol contre les sites jihadistes a perturbé des opérations du renseignement français
Le 25 novembre, l’Office européen de police [EUROPOL] se félicitait d’avoir mené à bien une cyberattaque massive ayant permis de désactiver 26.000 comptes, sites et canaux utilisés par la mouvance jihadiste pour faire sa propagande. Même l’agence Amaq, qui relaie les messages de l’État islamique [EI ou Daesh] avait été affectée.
L’opération d’Europol, conduite avec le soutien du procureur fédéral belge, s’était notamment concentrée sur l’application de messagerie chiffrée Telegram, très prisée des jihadistes.
Cela étant, elle n’a a priori pas eu de conséquence pour l’État islamique en Afrique de l’Ouest [ISWAP] puisque cette organisation a utilisé, trois jours plus tard, Telegram pour diffuser un communiqué revendiquant la collision des deux hélicoptères qui coûta la vie à 13 militaires français, au Mali.
Quoi qu’il en soit, selon une information d’Europe 1, cette cyberattaque d’Europol, qui a pourtant été menée en coordination avec 12 États membres et le concours de 9 fournisseurs de services en ligne [dont Telegram], aurait perturbé les actions du renseignement français. Voire anéanti des mois de travail.
En effet, l’opération d’Europol a désactivé plusieurs comptes infiltrés utilisés par les agents français, notamment ceux de la Direction générale de la sécurité intérieure [DGSI], afin d’avoir un oeil sur les activités jihadistes.
« Un rouleau compresseur, une action digne d’un éléphant dans un magasin de porcelaine », a commenté un membre de la communauté du renseignement auprès d’Europe1.
En outre, et alors que les services français avaient réussi à « percer » les codes de chiffrement utilisés par Telegram [l’Institut de recherche criminelle de la Gendarmerie nationale avait ainsi développé le logiciel « Telegram Decoder », permettant d’extraire des messages échangés via cette application, ndlr], les jihadistes ont « migré » vers d’autres services, comme Hoop, Riotchat ou la messagerie russe TamTam. Ce qui complique encore le travail de suivi des militants de Daesh que les agents français ont dans le collimateur. Et certains d’entre-eux se trouvent encore en zone irako-syrienne.
« Ils ont donné un coup de pied dans la fourmilière, maintenant il y a des fourmis partout », a résumé une source « proche du dossier » sollicitée par Europe1.
Infiltrer les comptes jihadistes sur les réseaux sociaux permet, par exemple, de mener des actions d’intoxication, comme l’avait récemment expliqué le directeur de l’Australian Signals Directorate [ASD], chargé de mener la lutte informatique offensive contre Daesh. Ainsi, l’une des opérations conduite par le service australien consistait à se faire passer pour un combattant aguerri de l’organisation terroriste pour entrer en contact avec des candidats au jihad. Et glaner ainsi des renseignements.
Ah encore une démonstration que l’Europe fait tout mieux ….
Heu.. la France est membre d’Europol, cette opération a eu lieu avec l’approbation de notre gouvernement et de nos services de police.
S’il y a eu un problème, c’est dans la communication entre services en France.
Merci l’Europe !
Heu.. la France est membre d’Europol, cette opération a eu lieu avec l’approbation de notre gouvernement et de nos services de police.
S’il y a eu un problème, c’est dans la communication entre services en France.
Lagaffe, je crois plutôt que tout ce qui est « européen » (i.e. UE) est psychologiquement dépassé par toute notion de souveraineté nationale.
C’est amusant de voir qu’on ne mentionne la nationalité d’un système utilisé par les « terroristes » que lorsqu’il est russe (ce n’est pas propre à opex, la presse occidentale fait de même).
Mais, à peine publié, cette info est déjà un peu datée: si on en croit la réf suivante, les groupes sont déjà partis ailleurs que tamtam:
https://www.insider.com/isis-sympathisers-telegram-tamtam-london-bridge-2019-12
Autre point, la phrase « Et certains d’entre-eux se trouvent encore en zone irako-syrienne ». Pas très clair ce que ça veut dire. Que des terroristes se trouvent dans la région ce n’est quand même pas un scoop.
Le plus surprenant, c’est encore que les services disent ouvertement que l’opération les a gênés…
Bel exemple de coopération internationale et interservices….. mais au fait que fait la dgsi sur du renseignement extérieur ? N ont ils donc pas confiance dans les services militaires ? Vu notre capacité à jouer à qui aura la plus grosse ( oreille bien sûr…..) le terrorisme a de beaux jours devant lui…..
La communication extérieure de terroristes vers de potentiels soutiens ou terroristes intérieurs ainsi que la propagande terroriste visant nos citoyens relèvent de la DGSI.
Alors là bravo, c’est le genre d’information à ne pas divulguer. Expliquer le mode opératoire de nos services c’est faciliter la tache de l’ennemi , quand bien même cela serait su.
A moins que la communication de la DGSI vise à intoxiquer encore plus notre ennemi en lui faisant croire à une faille qui n’existe pas…
Je suis pas d’accord, c’est comme les affaires criminelles, les journalistes expliquent qu’onna retrouve untel grâce aux bornage de son telephone etc… et on dit que ça va aider les prochains mais en fait on est dans le même cas que ici, on ne dévoile pas des secrets d’état, c’est de notoriété publique qu’on peut retracer notre itinéraire avec notre téléphone et c’est pareil avec les comptes jihadistes infiltrés.
Veuillez m’excuser pour les fautes d’orthographe, ce n’est pas facile de rédiger avec un téléphone
Comme c’est un domaine important, nous n’en avons pas été spécialement informés par les médias à grande audience:
https://securiteinterieurefr.blogspot.com/2019/10/accord-dit-tftp-la-collaboration-ue-usa.html