L’US Air Force veut connecter le drone spatial X-37B à ses avions de combat de 5e génération

Fin octobre, le drone spatial X-37B, mis en oeuvre par l’US Air Force, se posait sur une piste du Centre spatial Kennedy après avoir passé 780 jours dans l’espace. Un record pour ce type d’appareil.

Développé par la division « Phantom Works » de Boeing, le X-37B est une sorte de mini-navette spatiale [9 mètres de long pour 4,5 mètres d’envergure] conçue officiellement pour faire de « la réduction de risque, des expériences et des opérations conceptuelles pour développer l’usage de véhicules spatiaux réutilisables. » Au total, et depuis 2010 les engins construits pour les besoins de ce programme ont accumulé 2.685 jours à tourner autour de la Terre.

Cependant, la confidentialité qui entoure les missions du X-37B donne lieu à bien des spéculations. On sait que ce drone spatial a la capacité de manoeuvrer, ce qui rend compliqué son suivi quand il est en orbite. Selon les députés Olivier Becht et Stéphane Trompille, auteurs d’un rapport sur les capacités spatiales de défense publié en 2018, cet appareil pourrait être utilisé comme « arme anti-satellite, engin de renseignement spatial ou de plateforme d’emport et de lancement de charges militaires. » Voire encore pour autre chose.

En effet, la semaine passée, le chef d’état-major de l’US Air Force, le général David Goldfein, a confié qu’il était intéressé de voir comment le X-37B et les avions de combat de 5e génération F-22 Raptor et F-35 Lightning II pourraient communiquer entre eux pour partager des informations.

Connecter le X-37B aux F-22 et F-35 donnerait « la capacité d’opérer dans tous les domaines », a ensuite confirmé le général David Kumashiro, un responsable de l’US Air Force. « Cela inclut le partage d’informations pendant les missions de guerre », a-t-il ajouté, sans préciser le type de charges utiles ou de capteurs ces appareils seraient susceptibles d’utiliser.

Cela étant, avant d’envisager cette évolution, encore faudrait-il que le F-22 et le F-35 soient en mesure d’échanger des informations. Ce qui n’est pas encore le cas.

En effet, étant donné que ces deux appareils sont furtifs, il n’est pas question qu’ils utiliser des radios classiques pour communiquer dans une phase de combat étant donné que les transmissions pourraient être facilement interceptées par l’adversaire. Donc ils utilisent des systèmes de communications « LPD/LPI » [Low Probability of Detection/Low Probability of Interception]. Sauf que celui utilisé par le F-22, appelé IDFL [Intra-Flight Data Link], n’est pas compatible avec celui du F-35, c’est à dire le Multi-Function Advanced Datalink system [MADL].

Ainsi, un F-22 peut recevoir des informations communiquées par un F-35 ou un avion de 4e génération uniquement via la Liaison 16, qui le système standard de l’Otan. Mais il ne peut pas partager ses données avec ces appareils.

Cependant, l’US Air Force a indiqué qu’elle allait tester une solution pour remédier à ce problème d’ici la fin de cette année.

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