Futur drone tactique de l’armée de Terre, le Patroller a effectué son premier vol de qualification à Istres

Désigné en 2016 pour être le futur drone tactique de l’armée de Terre, aux dépens du Watchkeeper de Thales UK, le Patroller, développé par Sagem/Safran, a effecté son premier vol de qualification le 13 juin dernier, depuis le site de la Direction générale de l’armement [DGA] « Essais en vol » d’Istres.

« Ces vols se dérouleront selon un programme d’essais partagé entre l’industrie et la DGA. Ils ont pour objectif de compléter les éléments de démonstration des performances du système, en particulier de sa boule optronique, et d’alimenter les preuves en vue de sa certification », a expliqué la DGA, via un communiqué.

De son côté, Safran rappelle que le Patroller a déjà « plus de 220 vols à son actif » et qu’il répond « pleinement » aux critères attendus [décollage et atterrissage automatique, conduite de mission, exploitation simultanée et en temps réel de ses capteurs, qualité de ses charges optronique et radar, discrétion sonore, endurance, facilité de mise en oeuvre et disponibilité].

Et d’ajouter que pendant ces vols de qualifications comme pour tous les essais précédents, « le système Patroller s’est révélé à la hauteur des défis qui lui avaient été assignés pour garantir la supériorité technologique de l’Armée de Terre sur les théâtres d’opération tout en préservant des coûts d’exploitation faibles. »

Les performances du Patroller en font un drone qui pourrait entrer dans la catégorie des appareils dits MALE [Moyenne Altitude Longue Endurance]. Conçu à partir du motoplanneur allemand Stemme S15, il peut emporter une charge utile de 250 kg et voler à une altitude de 20.000 pieds pendant près de 20 heures. En outre, et d’après ce qu’avait laissé entendre Florence Parly, la ministre des Armées, lors d’une audition parlementaire, il pourrait être armé.

Quant à sa « station sol », souligne Safran, elle « assure de multiples fonctions ; préparation et conduite de mission, reconnaissance, localisation, poursuite automatique de cibles, fusion et dissémination en temps réel du renseignement et simulation embarquée pour l’entraînement. »

« Le Patroller sera […] un des tous premiers systèmes de drone de cette catégorie à répondre aux normes OTAN de certification aéronautique », souligne la DGA.

Le Patroller va en effet apporter des capacités sans commune mesure avec celles du système de drones tactiques interimaire [SDTI] qui, basé sur le Sperwer, est actuellement mis en oeuvre par le 61e Régiment d’Artillerie [RA]. Aussi, la formation des télépilotes, assurée à Dax, a été revue en conséquence.

En effet, les stagiaires apprennent les bases de l’aéronautique [mécanique du vol, météorologie, circulation aérienne, réglementation, etc…] en vue de les préparer à la licence de pilote privé « avion », un « examen qui conditionne leur passage à la formation pratique réalisée sur un petit avion monomoteur de tourisme », expliquait, en juin 2018, Terre Infos Magazine. Se déroulant sur 8 semaines, cette phase comprend 40 heures de vol.

Et, au sein de leur unité, les télé-pilotes devront obligatoirement, chaque année, effectuer une quinzaine d’heures de vol aux commandes d’un avion de conserver leur qualification sur Patroller.

Pour rappel, la Loi de programmation militaire [LPM] 2019-25 prévoit que le 61e RA soit doté de 5 Patroller en 2019, de 14 en 2020 et de deux systèmes supplémentaires en 2024.

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