Airbus inaugure un site pour la production en série du drone stratosphérique Zephyr
En 2014, un rapport parlementaire incitait le ministère des Armées (ou de la Défense à l’époque) à regarder de près les applications militaires potentielles des drones stratosphériques, comme le Zephyr, un appareil initialement imaginé par le britannique Qinetiq, avant d’être repris à son compte par Airbus.
« Une réflexion pourrait être lancée pour évaluer le besoin militaire et déterminer si un drone de ce type est utile à l’optimisation des dépenses et à l’amélioration du service rendu », estimait alors Jean-Yves Le Déaut, l’auteur de ce rapport. « Bien que que toutes les difficultés technologiques soient loin d’être résolues aujourd’hui, la France aurait ainsi l’opportunité de devenir leader sur ce secteur innovant, et de ne pas être en retard une fois encore », avait-il ajouté.
En outre, le pôle de compétitivité « Pégase », implanté à Aix-en-Provence, voyait en ces drones stratosphérique le « chaînon manquant entre l’aéronautique et le spatial ». Et d’avaluer à « 2 milliards d’euros par an » le marché potentiel qu’ils pouvaient représenter.
Les applications militaires de tels appareils sont nombreuses : relai de communications, surveillance pendant une longue période, renseignement électromagnétique, etc… Pour faire simple, il serait ainsi possible, à moindre coût, de disposer de capacités offertes par les drones et les satellites.
Plusieurs projets de drones stratosphériques [ou High Altitude Platform System, HAPS] ont été lancés ces dernières années, comme par exemple le Solar Eagle de la division Phantom Works de Boeing. Ou encore le Stratobus de Thales Alenia Space qui, bien que devant être un dirigeable autonome, peut être considéré comme tel. Mais c’est visiblement Airbus qui pris un peu d’avance.
En effet, le groupe aéronautique a annoncé, le 16 juillet, l’inauguration, à Farborough [Royaume-Uni], de l’usine « Chris Kelleher », laquelle assurera la production en série de son « pseudolite à haute altitude Zephyr S », présenté comme étant le « premier drone stratosphérique solaire-électrique au monde. »
Cette annonce a coïncidé avec celle du premier vol d’un appareil de série, lequel a lieu aux États-Unis, plus précisément au-dessus de l’Arizona. Les prototypes du Zephyr ont déjà à leur actif quelques records mondiaux, dont celui du plus long vol sans ravitaillement (14 jours, soit près de 340 heures) et celui d’altitude (70 740 pieds, soit plus de 21 kilomètres).
D’une envergure de 25 mètres pour une masse de 75 kg, le Zephyr a la « persistance d’un satellite et la flexibilité d’un drone ». Conçu en fibres de carbone et doté de panneaux solaires ainsi que d’une batterie Li-S (lithium et soufre), il évolue au-dessus du trafic aérien et des intempéries.
Cet appareil « a pour vocation première de fournir une persistance locale à un coût abordable destinée à un vaste éventail d’applications, telles que la surveillance et les services maritimes, le contrôle des frontières, les communications, la détection et la surveillance des incendies de forêt ou la navigation » souligne Airbus.
« Le Zephyr est capable de se concentrer sur une zone d’intérêt spécifique (d’une superficie de plusieurs centaines de kilomètres, le cas échéant), tout en fournissant des communications pseudo-satellitaires et des services d’observation de la Terre (avec une meilleure granularité) sur de longues périodes et sans interruption », insiste l’industriel.
« Cette journée constitue un jalon majeur pour le programme Zephyr. Le Zephyr S a manifestement plusieurs années d’avance sur les autres systèmes comparables et je suis extrêmement fier de l’équipe Airbus pour cette réussite inégalée. Nous entrons aujourd’hui dans une nouvelle ère du vol stratosphérique », s’est félicité déclaré Dirk Hoke, le Pdg d’Airbus Defence and Space.
Le ministère britannique de la Défense, via son agence « Defence Equipment & Support », a commandé trois exemplaires du Zephyr à des fins d’évaluation pour environ 13 millions de livres sterling. Le Pentagone est également intéressé par cet appareil.
À noter que BAE Systems s’est également lancé dans le développement d’un drone stratosphérique, le PHASA-35, en coopération avec l’entreprise Prismatic. Un premier vol de cet appareil est prévu en 2019.
5 kg de charge utile……cela risque d’être un peu léger pour des capteurs électroniques autres que vidéo.
ne soyons pas en retard !
Quand on voit ce que les cubesat emportent maintenant finalement 5 kg cela peut faire déjà beaucoup de choses
Ca à l’air d’etre le but, scruter le ciel avec des super lunettes volantes et autonomes.
Félicitation,en espérant que cette avance se concrétise en développement industriel.
Donc malgré le Breixit Airbus investit du stratégique en Grande Bretagne…
c’était avant le Brexit
En même temps le projet vient d’une société anglaise avec des compétences qui sont basé là bas. Avec le Brexit les compétences vont y rester les cout d’ingénierie (frais de personnel) vont baisser…
Je pense que le Portugal bien qu’en zone Euro serait incapable de porter un tel projet.
75 kg ? Impressionnant mais cela limite vraiment l’emport de charge utile.
Ca permet d’y permet une boulle optronique ou un radar d’ATL2.
C’est plus un concept de satellite libéré des contraintes orbitales qu’un drone armé.
C’est vraiment gaspiller de l’argent pour rien car il n’est pas protégé, y compris par des vrais ou faux rayons cosmiques. Airbus ferait mieux de se concentrer sur des projets d’hélicoptères fiables et des avions de transport au lieu de vouloir couvrir tout le spectre aéro-spatial..
À 70000 pieds, le drone est encore dans l’atmosphère. Les rayons ionisants spatiaux ne sont pas un problème.
Faite donc part de vos éclairages avisés aux ingenieurs et scientifiques d‘airbus. Ainsi qu’au directeur de la stratégie, puisqu’en plus d’etre visiblement un scientifique émérite, vous êtes également un brillant investisseur.
Ben les Suisses ont fait mieux avec solar stratosphère 600 kg de matos pour une altitude de 25 km
Pendant seulement 24h et avec un pilote…ce qui donc est totalement hors sujet ici
Ils essayent de faire mieux mais sur leur site c’est encore les phases d’éssais, d’ailleurs ils ont pété une aile en atelier en faisant des test de charge;
il est pas encore dans la stratosphère, et durée de vol réduite..Bref, c’est pas la panacée
Le SolarStatos?
Il est prévu pour 24h de vol avec pilote et il n’a pas d’utilité militaire puisque que l’équipe vise le vol commercial et scientifique donc ce n’est pas mieux mais différent. Leur projet drone est prévu pour 2019.
D’après ce que j’ai vu sur les différents sites ils n’ont pas encore fait le vol test avec la combinaison stratosphérique.
Ceci dit c’est un beau projet et merci pour eux de le mettre en avant!
Seul, pendant 24 h à 25kms d’altitude dans un avion à panneau solaire !… On doit  » trouver le temps long  » !…
Que la France en commande déjà un, on pourra ensuite en parler…
Question un peu naïve: Si le projet est initié en France pour la R&D pourquoi délocaliser sa production a Royaume Uni ?
Quelqu’un y a déjà répondus.
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« de EchoDelta
En même temps le projet vient d’une société anglaise avec des compétences qui sont basé là bas. Avec le Brexit les compétences vont y rester les cout d’ingénierie (frais de personnel) vont baisser… »
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Comme dit par Delta le projet de base vient des anglais et d’une société anglaise donc normal que ça soit aux R-U.
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Quand à la R&D je ne connais pas les détails donc je ne vais rien dire.