Les hélicoptères AH-64E Apache Guardian taïwanais sont prêts à contrer une opération amphibie chinoise

Le 17 juillet, désormais dotée de 29 hélicoptères d’attaque AH-64E Apache Guardian, la 601e Brigade de cavalerie aérienne [Air Cavalry Brigade] de la force terrestre taïwanaise a officiellement été déclarée opérationnelle lors d’une cérémonie organisée à Taoyuan, dans le nord-ouest de Taiwan.

À cette occasion, la présidente taïwanaise, Tsai Ing-wen, a déclaré que la mise en service de ces nouveaux hélicoptères constituait une « étape importante » dans la stratégie de « dissuasion multiple et de défense résolue » de l’île. Et d’ajouter que la mise en service des AH-64E Apache Guardian « stimulera la préparation au combat » des forces armées taïwanaises. En outre, elle également affirmé que son gouvernement ferait le nécessaire pour s’assurer du suivi et de l’amélioration des capacités de ces hélicoptères.

La base de Taoyuan qui accueille ces 29 appareils n’a évidemment pas été choisie au hasard. Comme l’a expliqué une source militaire taïwanaise au quotidien South Morning China Post, les deux escadrons d’AH-64E Apache Guardian seront en mesure de contrer un éventuel débarquement ennemi dans le nord de l’île, tout en assurant la défense de Taïpeh.

L’éventualité d’une opération amphibie chinoise a d’ailleurs été le scénario privilégié lors des dernières manoeuvres Han Kuang, organisée en deux temps par Taïwan.

Ces derniers temps, la tension entre Pékin et Taïpeh est monté d’un cran. Considérant Taïwan comme une province rebelle, la Chine a en effet accentué ses pressions diplomatiques et militaires, avec plusieurs « vols d’entraînement » de bombardiers et l’envoi de plusieurs navires (dont le porte-avions Liaoning) à proximité de l’île.

La mise en service de ces nouveaux hélicoptères n’aura pas été simple. Commandés à 30 exemplaires en 2008 auprès des États-Unis dans le cadre d’un contrat d’armement global de 6,5 milliards de dollars (comprenant des missiles et des systèmes Patriot), ces appareils ont été livrés entre novembre 2013 et octobre 2014.

Ces derniers font partie de la version la plus moderne du AH-64 Apache de Boeing, avec une connectivité améliorée avec le Joint Tactical Information Distribution System, une motorisation plus puissante, une capacité de contrôler des drones et un radar d’acquisition de cibles AN/ APG-78 Longbow. Ces hélicoptères sont armés d’un canon de 30 mm, de roquettes Hydra, de missiles Hellfire (air-sol) et Sidewinder (air-air).

Seulement, l’armée taïwanaise a du mal à entretenir ces AH-64E Apache Guardian en raison du climat humide. En 2015, 8 appareils étaient disponibles, les autres ayant été immobilisés pour des problèmes de corrosion ou à à cause d’un manque de pièces détachées. L’un d’eux s’est par ailleurs écrasé en avril 2014, en raison de mauvaises conditions météorologiques.

Pour la petite histoire, l’armée taïwanaise a également profité de l’occasion pour présenter Yang Yun-hsuan, qui est la première femme à piloter un AH-64E.

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