La Direction générale de l’armement veut une solution pour la localisation sans GPS dans les espaces clos

Se déplacer et se repérer dans un milieu clos, comme un bâtiment ou un souterrain, pose un problème quand les signaux satellites de géolocalisation ne passent pas – comme c’est généralement le cas en pareille situation – ou quand ils sont brouillés par l’adversaire.

Cependant, pour y remédier, il existe des systèmes de positionnement en intérieur (IPS pour Indoor positionning System), dont le principe repose sur la triangulation de la position d’un smartphone par rapport à une réseau d’antennes Wi-Fi. Toutefois, les solutions de ce type ne sont pas satisfaisantes pour des applications militaires, surtout s’il s’agit d’évoluer dans une zone urbaine dévastée.

Une autre solution, basée sur les centrales inertielles, pourrait convenir. Mais elle n’est pas non plus idéale, dans la mesure où ces dispositifs perdent en précision sur le long terme. D’où le défi « MALIN » [MAîtrise de la Localisation INdoor], lancé par la Direction générale de l’armement [DGA] et l’Agence nationale de la recherche (ANR) en 2017.

Doté de trois millions d’euros et devant durer trois ans, ce défi prévoit une épreuve annuelle de difficulté croissante imposée à cinq équipes sélectionnées après avoir proposer une solution « innovante » au problème de la localisation dans les espaces clos. « Il s’agit de les faire progresser en mesurant précisément leurs performances et en identifiant leurs points forts et leurs points
faibles », précise la DGA.

Parmi les projets sélectionnés, l’on trouve CyborgLOC, (solution adaptative multi-capteurs de géolocalisation indoor/outdoor), LOCA-3D (Localisation Orientation et CArtographie 3D), RIVOLI (Recherches Inertie – Vision pour Optimiser la Localisation Indoor), SMART-ILOC (Système de localisation portable indoor/outdoor) et TMI-REDY (Navigation par hybridation Magnéto-inertie et recalage dynamique).

Après avoir été « briéfées » par les experts de la DGA et de l’ANR, ces cinq équipes concurrentes, qui réunissent une douzaine de partenaires, dont des PME et des laboratoires de recherche publics, peuvent entrer dans le vif du sujet et commencer à développer leurs projets, a annoncé un communiqué diffusé ce 29 mai.

Du côté de la DGA, l’on note que les technologies évoluent rapidement, comme les centrales inertielles miniatures à base de MEMS (micro electro-mechanical systems) et l’apparition de nouvelles techniques de localisation telles que la magnétométrie (détection des variations du champ magnétique terrestre) ou de SLAM (technologie de cartographie et de localisation simultanées, utilisée par les véhicules autonomes. Ce qui laisse espérer des solutions satisfaisantes dans 5 à 10 ans.

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