Les États-Unis débloquent près de 13 millions de dollars pour former l’armée centrafricaine

 

L’année 2017 s’était terminée par un feu vert tacitement donné par le Conseil de sécurité des Nations unies à la Russie pour livrer des armes aux Forces armées centrafricaines (FACa), malgré l’embargo appliqué à la Centrafrique. Pour rappel, il était question d’équiper deux bataillons, avec 900 pistolets Makarov, 5.200 fusils d’assaut, 140 armes de précision, 840 fusils mitrailleurs, 270 lance-roquettes et 20 armes anti-aériennes.

Visiblement, les États-Unis tiennent à ne pas être en reste puisque, le 6 janvier, ils ont annoncé, via leur ambassade à Bangui, un don de 12,6 millions de dollars (7 milliards de francs CFA) pour financer, entre autres, des programmes de formation destinés aux FACa.

« Nous croyons en l’aptitude de la RCA et croyons que les Faca ont un rôle central à jouer pour l’avenir » de la Centrafrique, a expliqué David Brownstein, chargé d’affaires à l’ambassade des Etats-Unis à Bangui.

Cette aide américaine sera investie « dans des programmes de formation, de l’équipement, des véhicules, du matériel de communication et des premiers soins », a précisé le communiqué de l’ambassade. Des cours de langue anglaise seront proposés aux cadres des FACa afin leur permettre de suivre d’autres formations aux Etats-Unis.

« Le succès d’une nation exige une armée professionnelle formée, disciplinée, loyale et courageuse. Nous travaillons collectivement pour reconstruire une armée Centrafricaine qui sera en mesure d’assurer la sécurité et la sûreté de ses citoyens à travers le pays sans avoir besoin de l’assistance d’autres forces », souligne encore ce texte, lequel annonce d’autres initiatives du même genre dans les domaines de la santé et de la justice.

La formation des forces africaines est principalement assurée par la mission européenne EUTM RCA. Cette dernière a déjà terminé l’instruction de deux bataillons d’infanterie qui seront prochainement envoyés sur le terrain, aux côtés des casques bleus de la MINUSCA [Mission multidimensionnelle intégrée des Nations unies pour la stabilité de la République centrafricaine, ndlr], dont les effectifs ont d’ailleurs été récemment renforcés, avec 900 hommes de plus.

La situation sécuritaire centrafricaine demeure toujours compliquée, avec des groupes armés aux alliances fluctuantes. La semaine passée, des combats ont été signalées dans l’Ouham-Pendé, plus précisément dans les environs de la localité de Paoua (nord-ouest).

Ces affrontement opposent le « Mouvement national pour la libération de la Centrafrique » (MNLC), créé deux mois plus tôt par le « général » autoproclamé Ahamat Bahar, au groupe Révolution et Justice (RJ).

Les combats « n’ont pas eu lieu proche de notre commune mais nous sommes surpris de voir les hommes armés et à dos de cheval massacrer les habitants de notre commune. Nous avons fui sans bagage pour juste sauver nos vies. Si le gouvernement ne réagit pas vite, ce sera le pire. Beaucoup de personnes sont déjà mortes et aucune réaction ni une intervention de la part du gouvernement », a dit un témoin ayant fui son village.

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