Le nombre de tentatives d’intrusion dans des enceintes militaires a explosé en 2016

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En juillet 2015, le ministère de la Défense lança un plan d’urgence visant à renforcer la surveillance des dépôts du Service Inter-armées des Munitions (SIMu), suite à un vol d’explosifs constatés dans celui de Miramas (Bouches-du-Rhône).

En outre, après les attentats commis six mois plus tôt à Paris, le plan « Cuirasse », destiné à renforcer la protection des emprises militaires, fut activé parallèlement à l’opération intérieure Sentinelle. Une nécessité étant donné qu’au moins deux projets d’attentat contre des bases de la Marine nationale (le sémaphore du Cap Béar et la base de Toulon) furent déjoués à temps.

Cependant, en 2015, 6 intrusions (ou tentatives d’intrusions), dont celle de Miramas, furent constatées. L’on aurait pu penser que le renforcement de la surveillance et de la protection des sites militaires allait avoir un effet dissuasif sur d’éventuels intrus.

Visiblement, il n’en a rien été : dans le rapport pour avis sur le « soutien et la politique de défense », publié par les sénateurs Gilbert Roger et Rober del Picchia, l’on apprend que, en 2016, il y a eu 31 intrusions (ou tentatives) dans des enceintes militaires, dont 2 aériennes et 12 survols de drone. Soit cinq fois plus par rapport à l’année passée.

Cependant, le rapport ne précise pas les suites juidiciaires qui ont été données à ces incidents et encore moins les motivations de leurs auteurs. Pour rappel, selon la loi, pénétrer à l’interieur d’une enceinte militaire peut donner lieu une contravention ou être considéré comme un délit si l’intrusion est « frauduleuse ».

« À la suite de ces incidents, on a déployé un plan d’urgence, propre aux dépôts de munitions, et un schéma directeur fonctionnel ‘Sécurité, protection’, réactualisé en novembre 2015 puis en juillet 2016, qui s’attache à améliorer les dispositifs de protection des emprises de la défense au travers d’un plan d’équipement échelonné sur la période 2017-2022. Hors dissuasion, les besoins estimés sur cette période sont évalués à 445 millions d’euros », a rappelé le sénateur Gilbert Roger, lors de l’examen du rapport en commission.

Dans leur rapport, les deux sénateurs rappellent que la protection des sites militaires repose sur un PCP (poste central de protection ) qui « coordonne et conduit les activités de protection concernant le site principal d’implantation et les éventuels sites extérieurs rattachés », un poste d’accueil filtrage (PAF) qui contrôle les accès, du matériel de surveillance et un « dispositif humain statique et dynamique capable de détecter d’éventuels intrus, de transmettre l’alerte et d’intervenir ».

Mais lors de son passage devant les députés de la commission « Défense » dans le cadre de l’examen du projet de loi de finances 2017, le chef d’état-major des armées (CEMA), le général Pierre de Villiers, avait souligné la nécessité de « prendre toutes les mesures nécessaires pour renforcer la sécurité de nos installations, de nos militaires et de leurs familles » étant donné la menace terroriste. « Nous devons notamment nous interroger sur la pertinence de l’externalisation de certaines fonctions, comme celle du gardiennage », avait-il alors estimé.

 

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