Syrie : Les capacités militaires russes restent importantes

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Suite à l’annonce de la décision de Vladimir Poutine de retirer le gros des troupes russes de Syrie, entre 8 et 10 bombardiers tactiques, dont des Su-34 « Fullback » ont rejoint leurs bases en Russie. Pour autant, d’après le colonel Steve Warren, le porte-parole de la coalition anti-État islamique (EI ou Daesh) dirigée par les États-Unis, la capacité de combat russe « n’a guère été modifiée pour l’instant » après le retrait de ces quelques appareils.

Ainsi, des avions russes « ont effectué plusieurs sorties » depuis l’annonce du Kremlin, sans pour autant effectuer de frappes, aux dires du colonel Warren. « Les unités d’artillerie russes soutenant l’armée syrienne dans son offensive contre le groupe État islamique près de Palmyre sont toujours déployées sur le terrain », a-t-il ajouté.

« Honnêtement, nous n’avons pas observé une réduction significative de leur force de combat », a poursuivi le colonel Warren, pour qui il est « difficile de connaître les intentions de la Russie. » Cela étant, le gros du contingent russe doit être désengagé de Syrie dans les 48 heures à venir.

Pour autant, Moscou entend bien garder un oeil sur la situation en Syrie. Le vice-ministre russe de la Défense, le général Nikolaï Pankov, a en effet prévenu que les forces aérospatiales russes ont toujours la mission de poursuivre ses frappes contre des objectifs terroristes, ce qu’a confirmé, ce 17 mars, le président Poutine.

« Si nécessaire, la Russie peut accroître juste en quelques heures sa présence dans la région jusqu’à un niveau adapté à la situation qui s’y développe », a affirmé le maître du Kremlin, lors d’une cérémonie où il a décoré plusieurs militaires ayant servi en Syrie.

« Ce n’est pas ce que nous voulons. Une escalade militaire n’est pas dans notre intérêt. C’est pourquoi nous plaçons nos espoirs dans le bon sens de tous les belligérants en faveur du processus de paix entamé à Genève », a continué le président russe. Et ce dernier d’avertir : « Si nous constatons des cas de violation de la trêve par n’importe quel groupe, ils seront automatiquement exclus de la liste qui nous a été fournie par les États-Unis. C’est-à-dire, avec toutes les conséquences qui en découlent ».

En tout cas, le cessez-le-feu instauré le 27 février ne concerne ni l’État islamique ni le Front al-Nosra, lié à al-Qaïda. D’ailleurs, ce dernier en a récemment profité pour attaquer et défaire, dans la nuit du 12 au 13 mars, la 13e division de l’Armée syrienne libre (ASL) dans la région d’Idlib.

Quoi qu’il en soit, le retrait des avions Su-30 et Su-35, plus tournés vers des missions de supériorité aérienne, n’a pas été constaté. Et le président Poutine a confirmé le maintien en Syrie des systèmes de défense aérienne S-400 et Pantsir S-1.

En clair, il n’est pas question pour Moscou de retirer ses capacités A2/AD (anti-access, area denial) qui forme une « bulle de protection » en Méditerranée orientale. La Russie a déployé des moyens identiques en mer Noire et dans son enclave de Kaliningrad, en mer Baltique.

Par ailleurs, M. Poutine a donné une évalution du coût des opérations en Syrie, entamées le 30 septembre 2015. À ce jour, son montant serait de 33 milliards de roubles (425 millions d’euros), en grande partie financé par le budget du ministère russe de la Défense.

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