L’Islande retrouve un intérêt stratégique et militaire

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Ceux qui ont lu « Tempête rouge » de Tom Clancy le savent bien : l’Islande occupe une position stratégique dans le nord de l’Europe. D’où la formule du général et géopoliticien allemand Karl Haushofer, disant que « celui qui contrôle l’Islande a dans les mains un revolver pointé sur l’Angleterre, les Etats-Unis et le Canada. »

C’est pour cette raison que, au cours de la Seconde Guerre Mondiale, les forces britanniques s’y déployèrent afin de préserver l’île d’une éventuelle invasion allemande. Puis, les Britanniques cédèrent la place à une importante présence militaire américaine alors que le monde entrait dans l’époque de la Guerre froide.

Après la chute du mur du Berlin et l’effondrement de l’Union soviétique, l’intérêt que représentait l’Islande tomba en désuétude. Et la base américaine de Keflavik fut fermée, obligeant par la suite les pays de l’Otan à s’occuper, à tour de rôle de la surveillance aérienne de l’île.

Seulement, avec les tensions entre les puissances occidentales et la Russie, suite à l’annexion de la Crimée et du conflit dans l’est de l’Ukraine, où Moscou soutient les séparatistes pro-russes, l’Islande pourrait retrouver un intérêt stratégique.

Et cela d’autant plus que l’activité militaire russe dans l’Atlantique Nord retrouve un niveau proche de celui constaté lors de la Guerre Froide. C’est notamment le cas des sous-marins, comme l’a récemment souligné le vice-amiral britannique Clive Johnstone, le chef du Maritime Command de l’Otan.

En effet, dans le projet de budget du Pentagone pour l’année fiscale 2017, l’US Navy prévoit de remettre à niveau des installations abandonnées de l’ex-base de Keflavik afin de pouvoir y déployer, dans la durée, des avions de patrouille maritime P-8 Poseidon. Pour cela, une enveloppe de 19 millions de dollars (16,9 millions d’euros) a été demandée.

Pour rappel, le P-8A Poseidon est un appareil développé par Boeing à partir du B-737. D’un rayon d’action de plus de 2.200 km, il est doté d’un radar multi-cibles de surface an/APY-10 conçu par Raytheon, d’un radar ouverture synthétique AN/APS-128 et d’un système de détection passif AN/ALR-73. Il peut être armé par des torpilles Mk-50, des charges de profondeur Mk-57 et Mk-101, des mines Mk-55 et Mk-56 et des missiles AGM-84 Harpoon.

« Il n’y a pas de discussions en cours entre l’Islande et les États-Unis sur un stationnement permanent de militaires américains en Islande », a commenté la diplomatie islandaise, dans un communiqué.

Mais « d’autre part, il est évident que l’environnement sécuritaire européen a connu de grands changements ces dernières années et cela conduit à des discussions sur la possibilité d’une présence accrue des États-Unis et d’autres alliés de l’Otan dans l’Atlantique Nord et en Islande, sur la base de nos engagements mutuels en matière de défense », précise le texte du minstère islandais des Affaires étrangères.

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