L’US Air Force a frappé des positions tenues par les Gardiens de la révolution iraniens en Syrie

Depuis la fin du califat autoproclamé par l’État islamique [EI ou Daesh], les forces américaines déployées en Irak [2500 soldats] et en Syrie [900] dans le cadre de l’opération anti-jihadiste « Inherent Resolve » ont été, à plusieurs reprises, la cible d’attaques menées par des groupes armés affiliés à l’Iran, lesquelles ont, pour la plupart, donné lieu à une riposte, via des frappes aériennes effectuées par l’US Air Force.

Seulement, depuis les attaques terroristes lancées par le Hamas dans le sud d’Israël [1400 tués, dont 35 ressortissants français, selon un dernier bilan], le 7 octobre, la situation au Levant risque de devenir hors de contrôle, l’un des dangers étant que le Hezbollah libanais ouvre un second front durant l’offensive que prévoit actuellement de mener Tsahal dans la bande de Gaza.

Pour éviter un tel scénario, les États-Unis ont significativement renforcé leur posture militaire dans la région, avec l’envoi de deux porte-avions [les USS Gerald R. Ford et USS Dwight D. Eisenhower], du navire d’assaut amphibie USS Bataan [avec 2500 soldats de l’US Marine Corps à bord] et de l’USS Mount Whitney. Le déploiement de moyens de défense aérienne, dont un système THAAD, et celui d’avions de combat supplémentaires, dont des F-16 du 119e Escadron de chasse de la Garde nationale du New Jersey sont également prévus.

Ces annonces ont coïncidé avec une recrudescence des attaques de drones et de roquettes contre les emprises militaires américaines. Ainsi, depuis le 17 octobre, au moins 16 ont été signalées par le Pentagone. Celles-ci ont fait un mort [un employé civil américain a succombé à une crise cardiaque alors qu’il cherchait à se mettre à l’abri] et 21 blessés.

Cependant, Washington n’a pas réagi dès la première attaque… Et ce n’est que le 26 octobre que l’US Air Force a reçu l’ordre de riposter, des F-16 ayant mené des frappes contre des dépôts d’armes et de munitions situés dans l’est de la Syrie [notamment à Boukamal] et utilisés par la force al-Qods du corps iranien des Gardiens de la révolution ainsi que par des milices qui lui sont affiliées.

« Ces frappes de légitime défense et de précision sont une riposte à une série d’attaques en cours, et pour la plupart manquées, contre le personnel américain en Irak et en Syrie par des milices soutenues par l’Iran », a ainsi commenté Lloyd Austin, le secrétaire américain de la Défense, via un communiqué.

« Les États-Unis ne recherchent pas le conflit et n’ont ni l’intention ni le désir de s’engager dans de nouvelles hostilités, mais ces attaques soutenues par l’Iran contre les forces américaines sont inacceptables et doivent cesser », a pousuivi le chef du Pentagone, avant d’assurer que ces « frappes d’autodéfense » étaient « destinées uniquement à protéger et à défendre » les troupes américaines en Irak et en Syrie. Et de conclure : « Elles sont distinctes du conflit en cours entre Israël et le Hamas et ne constituent pas un changement dans notre approche du conflit entre Israël et le Hamas ».

Pour la Maison Blanche, ces frappes sont avant tout un « message direct » adressé à l’Iran. « Mon avertissement aux ayatollahs [iraniens] est que s’ils continuent à agir contre nos troupes, nous réagirons. Cela n’a rien à voir avec Israël », a insisté Joe Biden, le président américain.

Selon le porte-parole du Pentagone, Pat Ryder, les attaques contre les troupes américaines ont été menées par une « variété de groupes » armés.

« Ils portent un nom un jour, puis un autre nom un autre jour… Mais encore une fois, tout remonte vers Téhéran, où les hauts dirigeants financent, arment, équipent, entraînent et dirigent à travers la région une pléthore de milices qui ont intensifié leurs attaques contre nos forces depuis le 17 octobre. C’est pourquoi nous avons pris des mesures d’autodéfense », a expliqué le général Ryder.

Par ailleurs, si ces frappes américaines n’ont pas été coordonnées avec l’état-major israélien, il n’en reste pas moins qu’elles ont été effectuées à la suite de plusieurs raids aériens menés par Tsahal en Syrie depuis le 7 octobre, en particulier contre les aéroports de Damas et d’Alep, probablement afin d’empêcher la livraison d’armes iraniennes au Hezbollah.

Photo : US CENTCOM

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