Le programme polonais de construction de sous-marins intéresse 11 industriels, dont le français Naval Group

Le mois dernier, Varsovie a officiellement relancé le programme Orka, lequel vise à acquérir trois nouveaux sous-marins, en ouvrant un processus de « consultations préliminaires » auprès des industriels potentiellement intéressés par un tel marché. Et, visiblement, les candidats ne manqueront pas puisque 11 se sont déjà déclarés, selon une liste communiquée par l’agence polonaise de l’armement, ce 7 août.

Cependant, certains d’entre-eux n’ont aucune chance de se voir confier un tel contrat… Soit parce que, habituellement, ils ont un rôle de sous-traitant dans la construction de sous-marins [comme les britanniques Babcock et JFD], soit parce qu’ils n’ont qu’une expérience limitée – quand ils en ont une – dans ce domaine [tel est le cas du polonais Aycomm et du norvégien Volue Industrial IoT].

Cela étant, parmi les autres candidats, on relève une surprise, avec la présence du constructeur naval Fincantieri, celui-ci ayant très certainement l’intention de soumettre le sous-marin U212 FNS [Near Future Submarine], construit sous licence allemande pour les besoins de la Marina Militare mais intégrant des sous-systèmes de facture italienne.

Comme on pouvait s’y attendre, les industriels sud-coréens, à savoir Hyundai Heavy Industries et Hanwha Ocean, ont répondu présents. Ces deux entités sont impliquées dans le programme de sous-marins de type « Dosan Ahn Changho » [ou KSS III], après s’être fait la main avec la construction – sous licence – de U209/214 de conception allemande. Étant donné le renforcement significatif de la coopération entre Varsovie et Séoul en matière de défense, ces deux industriels ont sans doute une bonne carte à jouer. À moins que le gouvernement sud-coréen ne rechigne à faire de nouveau crédit à son homologue polonais…

Enfin, les quatres autres candidats étaient attendus. On trouve ainsi le suédois Kockums [avec le A26], l’allemand ThyssenKrupp Marine Systems [avec probablement le U212CD], l’espagnol Navantia [avec le S80] et le français Naval Group, dont l’offre pourrait reposer soit sur le Scorpène, soit sur le Shortfin Barracuda.

Pour rappel, le cahier des charges polonais est très ambitieux. En effet, s’ils ont surtout vocation à patrouiller dans les eaux de la Baltique, ces futurs sous-marins devront avoir une capacité océanique.

Et, selon les détails livrés par l’agence polonaise de l’armement, ces sous-marins devront avoir la capacité de plonger à plus de 200 mètres de profondeur, d’embarquer différents types de missiles [croisière, anti-navire, surface-air], d’accueillir des commandos marine [ce qui suppose un hangar de pont amovible – ou Dry Dock Shelter – associé à un propulseur sous-marin] et de mettre en oeuvre des véhicules sous-marins télécommandés ou autonomes. Enfin, leur mode de propulsion devra leur permettre de réaliser des immersions de longue durée et d’avoir une autonomie supérieure à 30 jours.

Par ailleurs, le ministre polonais de la Défense, Mariusz Błaszczak, a également insisté sur le « transfert des technologies nécessaires » qui devra être réalisé par le biais de « compensations industrielles ».

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