La Marine nationale va aider les pays du golfe de Guinée à lutter contre la pêche illégale

L’une des plus anciennes opérations militaires françaises en Afrique n’est pas terrestre… mais navale. En effet, depuis 1990, dans le cadre de l’opération Corymbe, la France déploie régulièrement un ou deux navires dans le golfe de Guinée afin de contribuer à la sécurisation de cette zone, en lien avec la plupart des marines des dix-neuf pays riverains.

« La France s’appuie sur les liens qu’elle a su tisser et entretenir depuis plus de 30 ans avec les partenaires de la région, notamment grâce aux différents mandats de l’opération Corymbe, ainsi que
sur son expertise et son modèle national en matière d’Action de l’État en mer [AEM]. Elle accompagne ainsi la montée en puissance des marines riveraines et, dans le même temps, partage ses savoir-faire afin de permettre aux États riverains d’assurer eux-mêmes la sécurisation de leurs espaces maritimes », explique en effet le ministère des Armées.

En 2013, et notamment afin de faire face à une piraterie maritime alors en plein essor, les pays riverains ont adopté une stratégie régionale commune de sécurité maritime qui, appelée « architecture de Yaoundé », vise à renforcer la coopération entre leurs forces navales respectives. Et, depuis, l’une des tâches « prioritaires » de l’opération Corymbe est justement de soutenir cette architecture de sécurité maritime.

Traversé par de nombreux flux maritimes, le golfe de Guinée ne manque pas d’enjeux sécuritaires… Mais c’est surtout de piraterie maritime qu’il a été question au cours de ces dernières années, dans la mesure où ce phénomème a eu tendance à prendre de plus en plus d’ampleur, selon les rapports régulièrement établis par le Bureau maritime international [BMI] et, plus récemment, par le Centre d’analyse et d’évaluation de la situation de sûreté maritime mondiale [MICA Center] de la Marine nationale, installé à Brest.

Face à cette situation, les armateurs mirent la pression sur les États européens en appelant à une « coalition » contre la piraterie. Le plus important d’entre eux étant le danois Maersk, le Danemark y répondit favorablement, en mai 2021. « Si nous voulons vraiment maîtriser la sécurité dans le golfe de Guinée, une présence militaire internationale est nécessaire. Du côté danois, nous essayons de faire en sorte que davantage de pays prennent leurs responsabilités », avait ainsi expliqué Copenhague.

Cela étant, le phénomène de la piraterie maritime a masqué d’autres enjeux sécuritaires sans doute encore plus importants [et qui en étaient probablement la cause…], comme la pêche illégale, notamment pratiquée à grande échelle par la Chine.

Quoi qu’il en soit, et d’une façon assez étonnante, les actes de piraterie et de brigandage maritimes ont chuté significativement, passée de 115 incidents en 2020 à seulement 16 entre entre javier et juin 2022. Si les actions de sécurisation maritime ont sans doute eu un rôle dans cette évolution, elles n’expliquent pas tout, comme l’ont relevé les sénateurs Bernard Fournier et François Bonneau, dans un rapport sur le golfe de Guinée qu’ils viennent de remettre.

Ainsi, selon les spécialistes de la région, le « facteur déterminant » de cette diminution sensible des actes de piraterie serait « plutôt à rechercher à l’intérieur du Nigeria », les « les troubles politiques et sociaux majeurs dans le delta du Niger [ayant] sans doute joué un rôle essentiel dans le développement de la piraterie dans les années 2010 », a expliqué M. Fournier, lors de l’examen du rapport en commission. « Inversement, l’approche des élections présidentielles au Nigeria a probablement un lien avec la diminution des attaques, tout comme, à l’inverse, l’augmentation massive du pillage des oléoducs à terre, 80% de la production étant volée! », a-t-il ajouté.

S’ils ne préconisent pas de baisser la garde en matière de lutte contre la piraterie, les deux rapporteurs estiment en revanche que davantage d’efforts sont à faire pour contre « deux autres menaces peut-être encore plus grave », dont la pêche illégale et les trafics illicites, en particulier de drogues, à destination de l’Europe.

S’agissant de la pêche illégale, elle est le fait de « bateaux souvent chinois ou russes, qui prélèvent des quantités dépassant les capacités de reconstitution des stocks ». Et cela alors que plus de sept millions de personnes dans la région vivent des ressources de la mer, qui plus est à un moment où « le nombre de personnes en situation d’insécurité alimentaire en Afrique de l’Ouest et dans le golfe de Guinée a doublé en deux ans ».

Selon le MICA Center, la pêche illégale, non déclarée et non réglementée [INN], qui s’accompagne par ailleurs de « multiples trafics », en particulier de pétrole, « demeure le facteur prédominant d’instabilité économique dans le golfe de Guinée car elle maintient une forte pression sur les stocks halieutiques au détriment des populations locales. Le développement des usines de farine et d’huile de poisson accentue encore le phénomène » dans la mesure où celle-ci « ne cible plus les espèces lucratives démersales mais au contraire les petits pélagiques migrateurs […] qui représentent pourtant la pêche privilégiée des pêcheurs artisanaux et les espèces les plus consommées par les populations ouest africaines ».

Cette question a d’ailleurs été au menu d’une réunion organisée cette semaine à Brest, dans le cadre de l’architecture de Yaoundé. Ainsi, les représentants de la Marine nationale et des forces navales des pays riverains sont convenues de faire désormais porter les efforts sur la lutte contre la pêche illégale et le trafic de drogues.

« Depuis un certain temps, l’accent a été mis sur la piraterie. Il est temps que nous concentrions notre action sur la lutte contre la pêche illégale », a en effet déclaré le contre-amiral nigérian Istifanus Albara, le directeur du centre régional de sécurité maritime de l’Afrique de l’Ouest. « S’attaquer à la pêche illégale est une de nos principales priorités actuellement à cause des bénéfices que cela peut avoir pour nos économies et pour la sécurité alimentaire », a-t-il insisté.

Ce qu’a confirmé l’amiral Olivier Lebas, le commandant de la zone maritime Atlantique, dont relève l’opération Corymbe. « On ne va pas se focaliser sur la lutte contre la piraterie qui est très à la mode chez nous », a-t-il dit. « Notre coopération s’attache à traiter de manière égale toutes les difficultés de la sécurité maritime dans la zone, vu du prisme africain et non pas européen seulement », a-t-il précisé, citant la lutte contre la pêche illégale, les trafics et les pollutions.

Selon l’amiral Lebas, « entre 40 et 50% des captures de pêches seraient faites illégalement » dans le golfe de Guinée, ce qui représente un à deux milliards de dollars de « ressources perdues » chaque année. « Les pêcheurs locaux ont de plus en plus de mal à vivre de leur pêche. Ils prennent de plus en plus de risques, sont obligés d’aller plus loin car la ressource se tarit, avec des bateaux pas forcément adaptés », ce qui provoque ds « morts en mer », a-t-il expliqué.

Photo : Opération Corymbe – Marine nationale

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40 contributions

  1. fabrice dit :

    Je ne vois pas en quoi cela va au delà de l’opération Corymbe, un navire sous armé français qui se balade quelques mois par an dans une superficie égale à la moitié de l’Europe…
    Nous avons moins de frégates que de zones géographiques à surveiller…
    On est dans de la com là.

  2. LaMeuse dit :

    Typiquement une mission de police administrative destinée à un corps de gardes côtes civils. Nous dilapidons notre capital Défense dans ces missions, en y employant des moyens surdimensionnés et des équipages pointus.
    Et que l’on ne ressorte pas l’argument des missions duales. Les chinois étendent leur influence avec des moyens déclassés vers le civil, et ça marche très bien, surtout en Afrique où les mots « militaires français » hérissent les poils.

    Largement temps que l’on recentre nos moyens militaires sur les missions de combat en Atlantique Nord et Méditerranée. Sinon, c’est qu’il y a du rab…

  3. Daniel " Haddock " BESSON dit :

    Cit :[ un à deux milliards de dollars de « ressources perdues »]

    Pour les pêcheurs Européens ou les sociétés contrôlées par des Européens !
    La déclaration de monamiral porte un nom  » Hypocri-sea ! « 

    • Chocolatine dit :

      @Besson

      Effectivement, il est bien connu que les flottes de pêche européenne sont celles qui se font le plus souvent attrapées en train de chaluter la ou il faudrait pas …

      Bravo!!! Vous avez vu que l’amiral était aux ordres du Captain Iglo en fait … On vous l’a fait pas à vous !!

      Et dire qu’on accuse, une fois de plus et si injustement, les gentils petits bateaux chinois si respectueux de la législation et qui pratiquent seulement une pêche familiale de subsistance…

      • précision dit :

        Votre réponse est un peu un faux procès:
        – D.Besson semble indiquer que la pêche illégale dans ces eaux pénalise les européens et non seulement les africains. C’est indéniable: une grande partie des ressources pêchées légalement au large de ces pays l’est par des européens, et l’Europe est un des grands importateurs de poisson, avec une flotte de pêche qui va aussi pêcher au large de l’Afrique, comme les Chinois (peut-être un peu moins, et avec un peu plus de respect des règles mais ce n’était pas le sujet de la discussion du post que vous critiquez). Et en fait le parlement européen est tout à fait d’accord sur ce point avec D. Besson:

        https://www.europarl.europa.eu/thinktank/en/document/IPOL_STU(2022)733101

        • précision dit :

          En fait si vous voulez critiquer le post de D.Besson il faut analyser « à qui profite de la pêche dans les eaux territoriales au large de l’Afrique de l’Ouest ».

          Quelques éléments de réponse: la pêche effectuée directement par les locaux (donc hors droits d’accès) représentait 20% du secteur primaire dans l’économie des pays d’Afrique de l’Ouest. Mais les exportations vers l’Europe et autre réduisent fortement la part de ces poissons consommés localement. Concernant les droits d’accès, en 2015, la flotte chinoise (en croissance) pêchait dans ce coin un petit peu peu plus que l’UE, et rétrocédait 4% de la valeur de vente du poisson pêché légalement au pays propriétaire des eaux, là où l’UE rétrocédait 8% (le taux officiel de rétrocession chinois est de 40%; mais descend à 4% lorsque l’on inclut la pêche illégale). La tendance était en 2015 au transfert des navires sous pavillon local : moins de droits d’accès à payer, mais pas forcément de changement sur qui bénéficie au final de la pêche.

          https://journals.plos.org/plosone/article?id=10.1371/journal.pone.0118351

          • Daniel " Lagosta " BESSON dit :

            OUPS ! Je ne requiers pas ! Sinon je vais – encore – me faire coxer par la task-force Bescherelle™ …

          • Chocolatine dit :

            @précision

            Dans ce cas là, le sieur Besson devrait être ravi que les bâtiments de la Royale visant à limiter la pêche illégale, servent à épargner les milliards autant pour les bateaux de St Jean de Luz qu’à la flotte de pêche chinoise qui a bénéficié de ces « droits d’accès » …
            Tout autant que les pays accordant ces « droits d’accès » moyennant compensation.

      • Daniel " Lagosta " BESSON dit :

        Cit :[ Effectivement, il est bien connu que les flottes de pêche européenne sont celles qui se font le plus souvent attrapées en train de chaluter la ou il faudrait pas …]

        Je n’ai pas l’habitude de me cacher derrière des liens , mais si cela vous intéresse :

        https://www.rtbf.be/article/y-a-t-il-un-conflit-dinterets-cache-dans-nos-boites-de-thon-11144825
        https://www.lavanguardia.com/economia/20181115/452926425259/artimanas-empresas-atuneras-burlar-cuotas-pesca-golfo-guinea.html#linkcomments

        Cit :[ Bravo!!! Vous avez vu que l’amiral était aux ordres du Captain Iglo en fait … On vous l’a fait pas à vous !!]
        Ben non ! La preuve …

        Cit :[ Et dire qu’on accuse, une fois de plus et si injustement, les gentils petits bateaux chinois si respectueux de la législation et qui pratiquent seulement une pêche familiale de subsistance ]

        Je ne me souviens pas d’avoir écrit ceci mais si vous voulez évoquer la taille des chalutiers , pas besoin de barlus . Il suffit qu’il puisse économiquement pil.. Pêcher suffisamment de poiscaille pour en faire le transbordement sur un  » reefer  » ( navire frigorifique ) et retourner pil.. Pêcher !
        Maintenant si vous pensez comme monamiral que seuls les Pékinois sont à culpabiliser , c’est votre avis !
        Sauf que la réalité c’est que Mesdames Michuglü , Michovsalkaya , Mi-Xu , Michuja , … Ont autant le droit que Mme. Michu à pouvoir acheter du poiscaille 1er prix dans un  » hard discount  » pour leurs marmailles . Par ce que le fond du problème c’est ça : L’accès à une ressource qui n’est pas inépuisable pour satisfaire les besoins de consommation de centaines de millions de personnes . Et pour thésauriser cette ressource il faut soustraire son accès à d’autres préda.. Acteurs économiques !
        Le reste c’est du pipotin …. Ne vous en déplaise et n’en déplaise à monamiral .
        Je l’écrit avec d’autant plus de détachement que je fais parti désormais des hyper-privilègiés qui ont accès à volonté à du poisson et produits de la mer frais et sourcés .

        Pour terminer ma tirade , je constate juste que monamiral Lebas ne fait le job correctement comme mongénéral Burkhard : Celui-ci a évoqué la menace de l’immigration tsunami en cas de départ des troupes Françaises du Mali et des  » esstêmes et du pôpôlisme  » Nous sommes au pied du mur !
        monamiral devra rajouter la prochaine fois  » Nous devons mettre fin au pillage des Chinois et des Russes dans le Golfe de Guinée car sinon les pêcheurs locaux vont migrer en masse dans notre pays et alimenter les extrêmes et le populisme  »
        Pour une telle faute , car c’est une faute , je ne requière pas  » la cale mouillée  » mais 15 jours au pain sec et à l’eau à fond de cale ! C’est un minimum minimorum ! ;0)
        Je profite aussi de ce post pour rendre hommage à Mme Ségolène ROYAL , SI ! SI ! , qui a été attaquée et moquée par les  » sachants  » à propos de son intervention sur le prix des boîtes de poisson au Portugal : Elle n’avait pas raison mais trois-quatre fois raison !… Pour le poiscaille , pour l’huile , pour la boîte et même pour les piments …

         » Quand quelqu’un vous raconte une histoire que vous pensez connaitre , ne l’interrompez pas ! D’abord c’est très impoli et elle ne vous sera jamais raconté deux fois de la même façon !  »
        Général Golbery do Couto e Silva

        https://www.youtube.com/watch?v=Q9KRBtVoNZ8

        • Chocolatine dit :

          @Besson
          Non, toutes les flottes de pêche du monde s’en contrefoutent du lendemain pourvu que la criée du jour soit la plus rentable possible.
          Cela va du petit fileyeur sur le Bassin jusqu’au plus gros des bateaux usines.
          Vous tirez sur « monamiral » sous entendant qu’il ne ferait que servir le lobby de la pêche national, alors certes il y a peut-être un fond de vérité mais les bateaux chinois « légaux » tout autant que ceux battant pavillon suisse en tireront les mêmes profits, étant donné qu’ils ont eux négocié les droits d’accès à ces zones.
          Tout autant que les distributeurs des ces « droits d’accès » seront eux aussi bénéficiaires de cette présence.
          Quant aux flux migratoires, il est plutôt question dans l’article de piraterie… l’une des raisons avancées (entre autres) est la sur pêche dans les eaux de la Corne de l’Afrique pour expliquer la flambée de piraterie des années 2000.
          Contre le trafic de drogue, la pêche illégale ou la piraterie, nous avons tout intérêt à faire ce que les marines autochtones ne peuvent/veulent pas faire.
          Et les garde-côte chinois sont les bienvenus aussi pour lutter contre la pêche illégale, il me semble qu’ils ont une certaine expérience quant à évoluer de concert avec ce genre de flottes.

      • Conjugaison dit :

        Celles qui se font attraper.

    • Félix GARCIA dit :

      « BLOOM et Corporate Europe Observatory portent plainte contre les lobbies thoniers Orthongel et Europêche »
      https://bloomassociation.org/bloom-et-corporate-europe-observatory-portent-plainte-contre-les-lobbies-thoniers-orthongel-et-europeche/
      « Conflit d’intérêts dans la pêche thonière : le Parquet national financier ouvre une enquête »
      https://bloomassociation.org/conflit-dinterets-dans-la-peche-thoniere-le-parquet-national-financier-ouvre-une-enquete/

      Mais il y a moyen de rendre tout le monde content :
      « Bonne page : Pêcher plus, en impactant moins ?

      Peut-on pêcher toujours autant avec un impact plus faible ? La réponse est oui, sans ambiguïté. Il suffit pour cela de jouer simultanément sur deux paramètres. D’une part sur l’effort de pêche, c’est-à-dire sur le nombre de bateaux ou de kilowatt-heures présents dans la pêcherie. Et d’autre part sur l’âge de première capture, c’est-à-dire sur la taille réglementaire minimale que doivent avoir tous les poissons capturés, ou sur le maillage des engins de pêche. (…)

      Dans la plupart de pêcheries, il faudrait augmenter l’âge de première capture très fortement. Avec des collègues allemands et canadiens, nous avons publié en 2016 un article scientifique intitulé “Minimising the impact of fishing”. Nous y proposons une formule mathématique, déduite des lois de croissance et de mortalité des poissons, qui permet de calculer une taille réglementaire de capture considérée comme optimale. Par construction, respecter cette taille légale permettrait de maximiser les captures, tout en conservant dans l’eau la plus forte abondance possible. C’est le meilleur compromis possible entre une taille trop faible, qui impacterait la ressource à l’excès, et une taille trop grande, qui verrait les captures se raréfier.

      L’application de la formule montre que la taille réglementaire devrait passer : de 35 à 70 centimètres dans le cas de la morue de mer du Nord, de 27 à 58 centimètres pour le merlu, de 34 à 73 centimètres pour la baudroie, ou de 24 à 30 centimètres pour la sole. Cette optimisation des tailles de première capture changerait complètement la donne. Dans le cas de la morue de mer du Nord, il serait possible d’augmenter les captures de 30 %, tout en laissant dans l’eau une biomasse 2,6 fois plus forte que celle d’aujourd’hui.
      Le gain ne serait pas immédiat, car dans un premier temps les pêcheurs laisseraient s’échapper les petits poissons, et verraient donc leurs captures diminuer. C’est d’ailleurs pourquoi beaucoup d’entre eux sont réticents à ces augmentations de taille. Ils voient les pertes de court terme et ne croient pas aux gains de long terme. Pourtant, il n’y a aucun doute. Les poissons épargnés poursuivraient leur croissance, et feraient de la biomasse en plus. Au bout de quelques années, les pêcheurs les retrouveraient – plus vieux et plus gros – dans leurs filets. Et ils seraient gagnants. Les marges de progression sont même considérables.

      Rappelons les chiffres évoqués au chapitre 4. Du fait de la surpêche, l’abondance de très nombreux stocks a été divisée par cinq ou dix, comparativement à la situation à l’état vierge. Autrement dit, pour les espèces fortement surexploitées, les biomasses résiduelles ne représentent plus que 10 à 20 % des biomasses initialement présentes dans la mer.

      Cette situation, où rôde le danger d’un effondrement brutal lié à des processus de surexploitation de recrutement, concernait la très grande majorité des stocks européens à la fin des années 1990. Elle reste encore fréquente en Méditerranée. Mais, sur la façade atlantique, la pression de pêche a diminué et les abondances moyennes seraient revenues à environ 20 ou 25 % des biomasses vierges.

      À moyen terme, la gestion au rendement maximum durable doit permettre de reconstituer les stocks et d’atteindre une biomasse de l’ordre de 35 à 40 %. C’est donc un progrès considérable, qui devrait voir la quantité de poissons dans la mer multipliée par deux ou trois, par rapport à ce qu’elle était il y encore quelques années. Nous retournerions ainsi à des niveaux d’abondance assez proches de ce qui existait dans les décennies d’après-guerre.

      Et pourtant, nous sommes encore très loin de la minimisation de l’impact. Une biomasse résiduelle de 35 à 40 %, cela veut dire que la gestion actuelle, au rendement maximum durable, conduit à des stocks dont l’abondance est divisée par deux et demi ou trois, comparativement à l’état vierge. Qui peut prétendre qu’un tel niveau garantit le maintien des relations entre espèces ? la diversité génétique ? le bon fonctionnement des écosystèmes ? Qui peut croire que c’est la meilleure manière de se préparer, face aux effets attendus du dérèglement climatique ?

      En appliquant la taille optimale, il est possible d’atteindre une biomasse résiduelle de 60 à 70 % du stock à l’état vierge. En moyenne, nous pourrions ainsi multiplier les abondances actuelles au moins par deux, sans doute par trois. Nous retrouverions les niveaux d’abondance qui prévalaient il y a plus d’un siècle. Et, surtout, nous serions alors dans une gamme d’impacts équivalente à celle que la plupart des grands prédateurs sauvages de la planète appliquent à leurs proies.

      Une sacrée première garantie pour le bon fonctionnement et la résilience des écosystèmes. »
      http://sirs.agrocampus-ouest.fr/didier/public_html/

      “Les enjeux d’une pêche durable” Didier Gascuel
      https://vimeo.com/767189945

      Quoi qu’il en soit, la visite du président en Afrique semble porter quelques fruits (pour la France), à l’exception de « son délire » sur les « Crédits Carbone » :
      « Emmanuel Macron considère l’Angola comme un partenaire stratégique en Afrique • FRANCE 24 »
      https://www.youtube.com/watch?v=0cs5pvADwOo
      João Lourenço : « Les Européens sont parfois paternalistes envers l’Afrique »
      https://www.youtube.com/watch?v=lC8lOhuYfAY
      « Conférence de presse du Président Emmanuel Macron et du Président de la République démocratique du Congo Félix Tshisekedi. »
      https://twitter.com/i/broadcasts/1jMJgLongEYxL
      (il semblerait que l’on arrive à se faire une place sur les métaux ! 😀 j’espère qu’on va « faire ça bien » !)

      • Félix GARCIA dit :

        PS : Et je suis content de l’entendre dire aux Congolais que l’on ne détournera pas le regard quant à ce qui leur arrive !
        « Cochon qui s’en dédit ! »
        😀

      • Félix GARCIA dit :

        PPS : Et faut faire un truc sur les DCP (Dispositifs de Concentration de Poissons) … notamment ceux qui sont laissés à la dérive jusqu’aux côtes … non pas qu’il faille les interdire, mais il faut mieux réguler leur usage.

        • Félix GARCIA dit :

          –> Réguler mieux surtout, parce-que c’est déjà en partie régulé.
          Aujourd’hui, ceux qui utilisent les DCP peuvent contourner la règlementation sur les zones protégées en faisant de « la prédation massive » à la périphérie de celles-ci …

      • ji_louis dit :

        Le problème de la surpêche en Afrique (et ailleurs) n’est pas la réglementation européenne mais la surexploitation sans vergogne ni limite par des flottes de pêche (principalement chinoises) de TOUT ce qu’elles peuvent attraper sans risque, d’où le besoin de police des pêches.

        Quand les thoniers européens pêchent trop en océan indien, l’UE, après négociation avec les pays riverains, limite leur temps de pêche et leur quantité de prises pour protéger la ressource.

        Quand les pêcheurs chinois pêchent trop dans les eaux philippines, 40 pêcheurs philippins sont chassés par 2000 pêcheurs chinois, la Chine installe une « base de soutien à la pêche » sur un ilôt pour y créer un port et des instalations en dur, et envoie un « patrouilleur des pêches » de 112,68 mètres de long, soit la taille d’une frégatede guerre.

        Remarquez, les nord-coréens ont résolu le problème en coulant quelques pêcheurs chinois. Depuis, ceux-ci ne pêchent plus « que » dans une bande de 1,5 nautiques de large le long de la ligne maritime de démarcation entre les 2 Corées. 400 navires à la queu-leu-leu dans un si petit espace, c’est impressionnant.

        • Félix GARCIA dit :

          « Le problème de la surpêche en Afrique (et ailleurs) n’est pas la réglementation européenne mais la surexploitation sans vergogne ni limite par des flottes de pêche (principalement chinoises) de TOUT ce qu’elles peuvent attraper sans risque, d’où le besoin de police des pêches. »
          Les deux.
          —> « Le Far-West de la pêche thonière en Afrique : une enquête de BLOOM »
          […]
          « La France et l’Espagne,des acteurs thoniers écrasants
          Au fil des années, l’Espagne et la France ont déployé une énorme flotte industrielle en Afrique : en 2021, 48 « thoniers senneurs », dont la longueur moyenne est de 82 mètres, y étaient actifs.
          L’Espagne et la France capturent à elles seules plus d’un quart des thons officiellement pêchés en Afrique, avec respectivement 17,5% et 8,0% des captures (1ère et 2e places du classement des plus gros pêcheurs). Ces chiffres sont très sous-évalués puisqu’il existe un problème de sous-déclaration chronique, mais aussi car le 3ème pays de pêche le plus important, les Seychelles, est en réalité un État de complaisance :
          l’intégralité de sa flotte de thoniers senneurs appartient ainsi à des intérêts français et espagnols. Une fois ce pays comptabilisé, les captures françaises et espagnoles montent à un tiers du total. »
          […]
          https://bloomassociation.org/le-far-west-de-la-peche-thoniere-en-afrique-une-enquete-de-bloom/
          (lire le PDF, notamment la partie sur les DCP)

          « Quand les pêcheurs chinois pêchent trop dans les eaux philippines, 40 pêcheurs philippins sont chassés par 2000 pêcheurs chinois »
          Et, comme le fait remarquer l’article, ils vont jusqu’en Afrique. Mais aussi, jusque sur les côtes de l’Amérique Latine, ou en bordure de nos ZEE en Polynésie (le CEMM Pierre VANDIER explique bien qu’ils restent sur les limites strictes de celles-ci, quand on a les moyens de faire savoir si celles-ci sont franchies …) … les scientifiques estiment d’ailleurs qu’il y a un réel pillage des eaux de Clipperton …

          Leur pratique de la pêche des calmars à l’aide de lumières donne littéralement l’impression de voir des villes flottantes …

        • Daniel " Lagosta " BESSON dit :

          Cit :[Remarquez, les nord-coréens ont résolu le problème en coulant quelques pêcheurs chinois ]

          J’ai toujours su que MM.Mélenchon et  » Nounousse  » étaient et restent des crypto-Staliniens néo-Jouchiens : Ils proposent à la MN de faire pareil avec les  » bateaux mères  » Brésiliens , y compris en les pourchassant dans la ZEE Brésilienne … ;0)

      • Desty dit :

        Votre article est très intéressant mais vous faites encore dans le whataboutism à cause que l’article de M.Lagneau il dit que les principaux chalutiers qui pillent les ressources halieutiques en Afrique de l’Ouest sont russo-chinois et sans doute surtout chinois.
        C’est pourtant bien connu que les Russo-Chinois ils sont gentils et proposent des partenariats gagnants-gagnants tandis que les Européens ils sont méchants et pillent les pauvres Africains !
        Et bien en l’occurrence sur ce coup là non: cet article précise même que les gentils chinois s’y entendent dorénavant tellement bien pour piller la ressource halieutique des autres que dans le Golfe de Guinée ils en sont même arrivés à faire développer un bizness d’usine de transformation en farine animal des poissons pillés dans la zone ! Vous me direz c’est vrai que c’est du gagnant-gagnant: les usines ouvertes localement doivent quand même employer quelques africains même si ils sont surement exploités – les farines animales tiennent moins de place que des poissons entiers et se conservent mieux quand ils s’agit de les remporter en Chine, en Thaïlande ou au Vietnam pour les revendre à l’industrie de l’élevage de crevette ou n’importe quel autre type d’élevage et faire un profit maximum (sans faire profiter les états africains spoliés mais tant pis). Gagnant – Gagnant !
        L’article précise bien aussi que le développement nouveau de cette pratique fait que les chalutiers pilleurs tapent beaucoup plus qu’avant dans les réserves de poisson typiquement recherchées par les pêcheurs africains locaux et consommées par les populations riveraines et que si le phénomène prend encore de l’ampleur ça finira par accroitre l’insécurité alimentaire de la zone (qui est déjà élevée). Mais vous me direz RAB de ces clodos, de toute façon il serait étonnant que les pêcheurs locaux reversent des taxes à leur état d’origine au titre de l’activité économique qu’ils mènent pour gagner leur vie et ainsi participer à leur petit niveau au développement des états africains… Arrêtons d’être hipaukrites !

        A la marge, cet article rappelle que le pillage des oléoducs qui ramènent le pétrole pompé off-shore à terre au Nigeria reste principalement le fait des populations locales elles-même et continue de polluer gravement le Delta du Niger (ubuesque situation où l’on voit des Africains s’auto-piller :)). On aurait atteint une proportion de 80% de la marchandise pillée ! Tant pis ça fera moins de CA pour Shell et moins de rentrée de devises pour l’état nigérian, il n’est plus à ça près l’état nigérian. L’augmentation du phénomène pourrait expliquer la diminution de piraterie, autant voir le bon coté des choses. Et quand le Delta du Niger sera à nouveau très très pollué, il suffira de refaire un scandale international pour forcer Shell à refaire un chèque de 2-3 milliards pour financer le nettoyage à ses frais, ça lui apprendra à piller la production pétrolière du Nigéria à hauteur de 20% de ce qui est pompé et à reverser des royalties à l’état Nigérian à cette société occidentale malhonnête.

        Pour ce qui est de l’état du Congo la France n’y est pour rien, à toutes fins utiles je vous rappel que Mitterrand est intervenu au Rwanda pour essayer de maintenir l’ordre établi et que Chirac a voulu intervenir au Congo pour sauver Mobutu. Les deux fois les anglo-saxons leur ont balancé Nelson Mandela dans les pattes pour les forcer à reculer. Vous savez toutes ces montagnes et cette hystérie médiatique qui se déclenche régulièrement sur les terribles événements rwandais, en vérité c’est surtout fait pour dissuader l’état français de retourner s’intéresser à la région des Grands Lacs.
        Pourquoi n’allez vous pas stigmatisez les Sud-Africains ? Après tout Nelson Mandela a joué un rôle majeur dans la situation actuelle de la région et l’Afrique du Sud est un état qui dispose d’une industrie d’extraction minière puissante (tout comme l’Australie, le Canada, les USA, le Brésil, la Chine, la Russie, l’Angleterre ou la Suisse) alors que ce n’est plus cas de la France.
        En tout cas retenez bien que les Africains eux-même s’auto-pillent parfois, on en avait encore un exemple édifiant dans le corps du présent article, dommage que vous ayez passé plus de temps à le commenter qu’à le lire.

        • Félix GARCIA dit :

          « vous faites encore dans le whataboutism »
          « dommage que vous ayez passé plus de temps à le commenter qu’à le lire. »
          -_-‘
          ……..
          Voyez deux commentaires plus bas … voyez l’horodatage de celui-ci …

          Il ne me semble d’ailleurs pas avoir « chômé » par le passé quant à la dénonciation du pillage des eaux, voire leur « territorialisation » impérialiste par la Chine … mais bon … on va faire comme si je n’avais jamais rien dit … notamment concernant nos ZEE … notamment concernant les propos du CEMM Pierre VANDIER … notamment … bref …

          « On aurait atteint une proportion de 80% de la marchandise pillée ! »
          Certains parlent de 20/25% :
          « Au Nigeria, les vols de pétrole peuvent concerner jusqu’à 25 % de la production »
          Spécialiste de la criminalité organisée, Bertrand Monnet analyse, dans un entretien au « Monde », les ressorts des détournements de pétrole et de la piraterie dans le delta du Niger.
          https://www.lemonde.fr/afrique/article/2023/02/19/au-nigeria-les-vols-de-petrole-peuvent-concerner-jusqu-a-25-de-la-production_6162479_3212.html
          « Énergie. L’Angola détrône le Nigeria et devient le roi du pétrole africain »
          Autrefois premier producteur de brut d’Afrique, le Nigeria a cédé ce mois-ci sa place à l’Angola, et pourrait même prochainement passer au troisième rang, derrière la Libye.
          « La production pétrolière moyenne du Nigeria est en déclin régulier depuis quelques mois. Avec une production de 1,13 million de barils, ce recul coûte au pays le plus peuplé du continent sa place de premier producteur de brut »
          […]
          « Selon Voice of Africa, le gouvernement a récemment déclaré le vol de l’équivalent de près de “200 000 barils de pétrole brut par jour”. Si la production du pays a chuté, la faute en revient à ces vols de barils siphonnés sur “les pipelines pour être ensuite revendus au marché noir’’, décrit le média nigérian Premium Times. »
          https://www.courrierinternational.com/article/energie-l-angola-detrone-le-nigeria-et-devient-le-roi-du-petrole-africain
          Mais chuis pas particulièrement au courant, vu que je ne m’y intéresse que depuis deux jours (en partant de la question du pétrole angolais).

          D’ailleurs, sur le pillage du Congo par le Rwanda (et donc, par les Israéliens, les Anglais et les Américains …), je ne crois pas avoir fait « la fine bouche » jusqu’ici …

          Quant à mes propos sur notre politique africaine, vous me faites, là encore, un faux procès …
          D’ailleurs, quand on écoute les différentes conférences de presse du président ces derniers jours, on y trouve quasiment mot pour mot nombre de mes propositions (pour ceux qui ont les archives d’OPEX360, c’est facile à vérifier) … mais bon … là encore, on va faire comme si je n’avais rien dit …

          Et quant à mon approche visant à proposer des solutions à l’échelle internationale (de l’aide à la surveillance des ZEE [notamment par le biais de constellations de satellites type Unseenlabs ou de ballons manœuvrant type HEMERIA] jusqu’à la règlementation de la pêche [sélectivité, DCP, etc …] et la promotion de l’AMI [Aquaculture Multitrophique Intégrée]) ?
          Du « whataboutism » là encore selon vous ?

          Pour tout vous dire, je vous trouve injuste …

          • Félix GARCIA dit :

            « D’ailleurs, sur le pillage du Congo par le Rwanda (et donc, par les Israéliens, les Anglais et les Américains …) »
            Ainsi que les Finlandais par exemple, notamment pour le cobalt —> Nokia

          • Félix GARCIA dit :

            Cobalt ou coltan ? Je ne sais plus …

        • précision dit :

          Parler de « whataboutism » est parfois une excuse un peu facile pour se dédouaner de ses propres fautes.
          La Chine extrait certes beaucoup de poisson des eaux ouest-africaines (et d’ailleurs encore plus dans les autres mers du monde), et sous déclare ses captures. Mais l’UE le fait aussi : moins, mais à un niveau élevé aussi.

          Un article un peu plus ancien montre qu’on est grosso modo qu’en 2015 l’UE faisait « moins mal » – je n’oserais pas dire mieux- d’un facteur 2 ou 3 que la Chine sur différents critères (part de la valeur pêchée rétrocédée, part pêchée non-déclarée).

      • Daniel " Lagosta " BESSON dit :

        Cit :[ L’application de la formule montre que la taille réglementaire devrait passer : de 35 à 70 centimètres dans le cas de la morue de mer du Nord ]

        Selon le MDL Ludovic CRUCHOT dans les Hautes-Alpes la réglementation est autre pour le goujon : C’est 11 cm .
        Si vous pêchez un goujon de 6 cm alors vous devez faire , je pose 11 et je retiens 6 ; 5 jours de cabanon …

  4. PHILIPPE dit :

    Notre vaste ZEE mérite également un minimum de considération….

  5. Félix GARCIA dit :

    Superbe article !
    Merci à vous monsieur LAGNEAU.

  6. patadouf dit :

    En contrepartie les pays du Golfe de Guinée vont aider la France dans sa lutte contre les entrées irrégulières par voies terrestres et maritimes ?? Mauvaise pioche…

  7. Christian BRU dit :

    Bon, avec le nombre de bâtiments qu’ils nous restent, je vois franchement pas ce qu’on va faire la bas…Je pense qu’il y a d’autres missions plus importantes pour nos intérêts, en Méditerranée ou dans le Pacifique…

    • ji_louis dit :

      C’est toujours une occasion de faire du renseignement.

    • JACKTRANS 84 dit :

      Entièrement d’accord avec vous – Pendant que le bâtiment de la Royale fera des ronds dans l’eau dans le golfe de Guinée, les flottilles asiatiques continueront à épuiser les ressources halieutiques au large des Kerguelen et autres iles des TAAF

    • Robert Larousse dit :

      Le nombre de bâtiments qu’il nous reste, pas « qu’ils nous restent ».

  8. Auguste dit :

    Ch’ais pas s’il est bon de confier aux locaux la protection de nos approvisionnements en Albacore.

  9. Félix GARCIA dit :

    Wassim Nasr@SimNasr
    J’ai reçu les réponses de l’émir d’#AQMI Abou Oubaïda Youssef al-Aanabi à mes 17 questions, certaines réponses sont claires et précises d’autres moins. Le contenu sera expliqué et mis en contexte bientôt.
    https://twitter.com/SimNasr/status/1631956775304937474
    Je dévoile la réponse au sujet #Dubois, car elle s’adresse aussi à la famille, Aanabi réaffirme ce qui m’a été dit «Olivier n’a pas été attiré…al-Bakay n’a rien à voir avec sa prise en otage…les services français savent…la balle est dans leur camp» donc porte ouverte aux négos
    https://twitter.com/SimNasr/status/1631961293790871552

    « Repenser la question des otages » – Le Collimateur
    Invité : Etienne Dignat, docteur en sciences politiques, chercheur associé à Sciences Po, auteur de « La rançon de la terreur. Gouverner le marché des otages »(PUF, 2023)
    4:30 Efforts de définition
    11:45 Le fonctionnement français
    16:00 L’attitude solidaire
    28:00 L’approche sacrificielle et ses justifications
    52:00 Des solutions à débattre
    https://soundcloud.com/le-collimateur/repenser-la-question-des-otages
    —> Passionnant (comme souvent [voire toujours] avec « Le Collimateur »).

  10. Trent dit :

    Pourquoi ?
    Pour emmerder la flotte chinoise.

    • lgbtqi+ dit :

      Vous ne nous faites pas le coup du « ralalalalalla les méchants occidentaux qui emmerdent les gentils pêcheurs à la ligne chinois’, non ?

  11. Félix GARCIA dit :

    HS Marine Nationale :
    Sébastien Lecornu@SebLecornu
    La France se tient aux côtés du Vanuatu touché par deux cyclones et un tremblement de terre en l’espace de trois jours.
    Les @FANC_Officiel se mobilisent et témoignent de la solidarité de la France : le D’Entrecasteaux arrivera dimanche au Vanuatu avec du fret humanitaire.
    https://twitter.com/SebLecornu/status/1631936737655025664
    Armée française – Opérations militaires@EtatMajorFR
    #FANC | Suite au passage d’un cyclone tropical au Vanuatu le 28/02 les @FANC_Officiel ont déployé un Guardian pour évaluer les dégâts. Les informations recueillies par l’aéronef permettront d’acheminer de l’aide humanitaire par le BSAOM D’Entrecasteaux et le @RIMa_NC.
    https://twitter.com/EtatMajorFR/status/1631945843099017216
    Forces Armées de la Nouvelle-Calédonie (FANC)@FANC_Officiel
    #Vanuatu, 5 mars. Après le passage du second cyclone, Le D’Entrecasteaux a appareillé afin de rejoindre Port Villa. Dans ces premiers jours, le matériel et les hommes embarqués apporteront une aide précieuse. Agir vite et bien.
    https://twitter.com/FANC_Officiel/status/1632008647449645060

  12. Franchouillard dit :

    Quand nos décideurs politiques auront-ils enfin le courage de NE PAS aider l´Afrique ?
    « Accompagner la montée en puissance » des Africains, c’est un leurre : l´on ne fait que se substituer à eux pour qu´ils puissent continuer de dormir.
    Depuis plus d´un demi-siècle que ça dure, il est temps de dire stop.
    Nous n´avons déjà pas assez de moyens pour protéger nos ZÉE et nos compatriotes qui en vivent.
    Quelles sont les motivations cachées de notre classe politique pour, encore et toujours, négliger l´intérêt des Français au profit d´intérêts étrangers ?

    • lgbtqi+ dit :

      Effectivement, nous n’avons plus à nous occuper de l’Afrique.

      poutin et xi s’en occupent de plus en plus. En toute abnégation désintéressée, bien sûr.

      Par amour des Africains. Dont ils ont des posters dans leur chambre…

  13. Xos dit :

    Je viens de tomber sur une vidéo sur la pêche illégale dans notre zone en Guyane part des pêcheurs Brésilien très agressif, et vite mis hors d état de nuire par des commandos marine. Malgré cela ils reviennent à chaque fois. J’aime assez la méthode Nord-coréenne qui ont coulés direct un navire chinois, la situation à été prise en compte et plus aucun incidents à signaler. Notre Zee devrait être traité de la sorte, quand une flottille de pêcheur hostile apparait, on en coule la moitié et on laisse les autres repartir pour transmettre le message de la nouvelle direction 😉 On ne s adresse pas à un loup en se comportant comme une brebie