Surprise au Royaume-Uni : Le développement du char Challenger 3 a pris de l’avance, sans dépasser le budget

De nos jours, rares sont les grands programmes d’armement qui tiennent les délais… et les budgets qui leur sont alloués. La British Army est d’ailleurs bien placée pour le savoir, avec les déboires du blindé Ajax, dont le développement et la production ont été confiés, en 2014, à General Dynamics Land System UK [GDLS UK] pour environ 5,5 milliards de livres sterling. À ce jour, seulement une vingtaine d’exemplaires lui ont été livrés et ce projet accuse désormais cinq ans de retard, en raison de problèmes techniques qu peinent à être surmontés.

Le cas de l’Ajax n’est pas isolé… Selon un rapport de l’Infrastructure and Projects Authority, un agence gouvernementale, 36 programmes d’armement, pour lesquels le ministère britannique de la Défense [MoD] avait déjà investi 166,6 milliards de livres sterling, n’étaient pas dans les « clous » en février 2022…

Cela étant, au moins un programme est épargné par les difficultés. En effet, la British s’est récemment félicitée du fait que le développement du Challenger 3, son futur char lourd de combat, a pris de l’avance… en ayant passé son examen critique de conception plus tôt que prévu, qui plus est en restant dans les limites budgétaires.

Les « équipes du DE&S [Defence Equipment & Support], de la British Army et de Rheinmetall BAE Systems Land [RBSL] ont fait progresser le programme Challenger 3 à un rythme soutenu, au point que nous pouvons maintenant annoncer que nous avons approuvé la revue critique de conception [CDR] en avance sur le calendrier. C’est […] l’aboutissement d’un énorme travail collaboratif », a fait savoir le MoD, la semaine passée.

Cela signifie que, dès à présent, RBSL peut commencer à construire les prototypes du Challenger 3, dont, pour le moment, 148 exemplaires ont été commandés, via un contrat de 800 millions de livres sterling, notifié en 2021.

Initialement, il était question de remettre les premiers Challenger 3 à la British Army dès 2027, avec l’objectif de prononcer leur pleine capacité opérationnelle en 2030. Mais il est désormais question d’accélérer ce calendrier, conformément au souhait du Ben Wallace, le ministre britannique de la Défense. En outre, celui-ci n’a pas exclu de revoir à la hausse le nombre de chars commandés.

« Même si nous donnons des Challenger 2 [à Kiev], je vais aussi examiner le nombre qu’il nous faudra convertir en Challenger 3 et voir, en fonction des leçons de l’Ukraine, si nous avons besoin d’une flotte de chars plus importante », a-t-il en effet récemment affirmé.

Si le programme Challenger 3 est présenté comme une « simple » modernisation du Challenger 2, il s’agit en réalité de mettre au point un nouveau char, tant les différences entre les deux modèles seront importantes.

Ainsi, le Challenger 3 sera doté d’une nouvelle tourelle intégrant un canon L55A1 à âme lisse, ce qui lui permettra d’utiliser des obus conformes au standard de l’Otan [ce qui n’est actuellement pas le cas du Challenger 2, avec son canon rayé…]. Il disposera d’un blindage modulaire, d’un système de protection active israélien Trophy, de capacités de de ciblage de jour comme de nuit, d’un système de détection et de suivi automatique des cibles et d’une architecture électronique et électrique revue. En outre, il aura un groupe motopropulseur et une suspension améliorés.

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