Le ministre allemand de la Défense se dit ouvert à un débat sur un « service obligatoire général »

Si, d’après les sondages, les Français disent regretter la suspension du service militaire, il n’est pas question pour autant de le rétablir, même dans le contexte sécuritaire actuel. En revanche, la future Loi de programmation militaire [LPM] mettra l’accent sur le renforcemement de la réserve opérationnelle de niveau 1 [RO1], l’objectif étant d’avoir un réserviste pour deux militaires d’active. Ce qui, en cas de crise, permettra aux forces armées de gagner [un peu] d’épaisseur [ou de masse].

En revanche, en Allemagne, le retour de la conscription, suspendue en 2011, interroge. Selon un récent sondage, 45% des personnes interrogées disent y être favorables tandis que 39% s’y opposent. En tout cas, le nouveau ministre de la Défense, Boris Pistorius, a relancé l’intérêt pour ce sujet en qualifant « d’erreur » la décision d’y mettre un terme pour la remplacer par un service volontaire, qui séduit en moyenne 9000 jeunes allemands chaque année.

Lors d’un entretien accordé à l’agence de presse dpa, le 15 février, M. Pistorius a même dit voir de « bons arguments » en faveur d’un service militaire obligatoire afin de renforcer la Bundeswehr [forces fédérales allemandes] mais également la protection civile.

Pour autant, le ministre allemand s’est refusé à se prononcer en faveur d’un retour de la conscription… mais s’est dit favorable à une « obligation de service général ». La « Bundeswehr pourrait alors être une option à côté d’autres activités, par exemple dans le secteur social », a expliqué la ZDF.

« Le service obligatoire général pourrait contribuer à rapprocher un peu plus les citoyens et les organisations étatiques. Cela pourrait montrer l’importance de ces institutions pour le fonctionnement de notre société », a fait valoir M. Pistorius, qui a dit vouloir ouvrir un débat sur ce sujet.

Cela étant, pour l’Association des réservistes de la Bundeswehr a pris parti pour un retour de la conscription. Dans les pages de la « Neue Osnabrücker Zeitung », son président, Patrick Sensburg, a estimé avancé que la Bundeswehr aurait besoin de 350’000 soldats et d’environ 1,2 million de réservistes pour assurer sa « tâche fondamentale » qu’est la « défense de la République fédérale ».

Or, l’Allemagne ne compte qu’un peu plus de 180’000 soldats et environ 30’000 réservistes. « À mon avis, ça ne marchera pas sans la conscription », a-t-il estimé. D’autant plus que la Bundeswehr pourrait disposer d’un « vivier » de 700’000 conscrits tous les ans.

Cependant, le chef d’état-major de la Bundeswehr, le général Eberhard Zorn, n’est pas favorable à un retour de la conscription, selon les modalités de 2011… Et il n’est pas non plus satisfait du service volontaire… du moins de la façon dont il est organisé. Aussi est-il favorable à un « nouveau type de service obligatoire », qui permettrait d’incorporer 10’000 jeunes par an, à l’image de ce qu’il se fait en Norvège et en Suède.

Quoi qu’il en soit, un retour à la conscription de masse n’a pas les faveurs des responsables de la Bundeswehr… laquelle manque désormais de casernes, d’instructeurs et… d’équipements pour accueillir des appelés en nombre.

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