La Marine nationale a testé un drone aérien logistique à bord du porte-avions Charles de Gaulle

Étant donné que 90% des livraisons effectués par des aéronefs à ses navires concernent des colis de moins de 25 kg et qu’il s’agit, le plus souvent, de pièces mécaniques et de composants électroniques indispensables pour assurer des opérations de maintenance, notamment à bord de ses porte-avions, l’US Navy envisagea de recourir à des drones pour effectuer de telles tâches. Et cela afin d’économiser le potentiel de ses hélicoptères MH-60, V-22 Osprey et autres C-2 Greyhound, ou de les affecter à d’autres missions.

D’où une expérimentation – encore en cours – lancée en 2021 par le Naval Air Warfare Center Aircraft Division [NAWCAD], avec des drones de type Blue Water qui, conçus par l’entreprise texane Skyways, ont la capacité de transporter une charge de 13 kg sur une distance d’environ 800 km.

La Royal Navy s’est également engagée sur cette voie, avec le programme « Heavy Lift Challenge », mené sous l’égide du 700X Naval Air Squadron. L’an passé, celui-ci a évalué les drones T-600 de Malloy Aeronautics et l’Ultra [à voilure fixe] de Windracers Autonomous Sysems. L’un et l’autre sont en mesure d’emporter des charges de l’ordre de 100 à 250 kg sur de longues distance [environ 1000 km].

Quant à la Marine nationale, qui ne dispose d’avion de transport embarqué, comme le C-2 Greyhound américain, pour ravitailler le porte-avions Charles de Gaulle, une telle capacité serait pertinente. Et elle le serait également pour livrer des pièces ou du matériel médical à d’autres navires, pourvu qu’ils aient la possibilité de recueillir un drone aérien à leur bord.

Aussi, le Centre d’expérimentations pratiques et de réception de l’aéronautique navale [CEPA/10S] a été chargé d’expérimenter une telle capacité, à l’occasion de la mission ANTARÈS, dans laquelle le groupe aéronaval [GAN] formé autour du Charles de Gaulle est actuellement engagé.

En effet, la Marine nationale a indiqué que le CEPA/10S avait « réalisé les premiers vols d’expérimentation d’un drone logistique avec le vecteur Hercules 20 à bord du porte-avions Charles de Gaulle ».

L’objectif était d’évaluer le comportement de cet appareil dans l’environnement opérationnel du porte-avions [insertion dans les mouvements aériens, par exemple] et de tester sa capacité à transférer du matériel entre deux unités du GAN, ce qui permettrait ainsi de « faciliter certains mouvements logistiques d’une force constituée à la mer », explique la Marine.

Selon les précisions qu’elle a données, le test final effectué par le CEPA/10S a consisté à transférer une charge entre le Charles de Gaulle et un « escorteur ». Ses résultats seront ensuite analysés afin de préparer éventuellement d’autres essais.

« Rapide et facile à déployer, le drone Hercules 20 permet de s’affranchir des moyens lourds, comme un hélicoptère, pour permettre l’emploi au plus tôt et en totale sécurité de cette capacité complémentaire de ravitaillement à la mer », a également souligné la Marine.

Selon son constructeur, DroneVolt, le Hercules 20, construit à partir d’un châssis en fibre de carbone, est « extrêmement résistant aux chocs dans différents types de conditions de vol » et peut « soulever jusqu’à 15kg de charge utile ». Dans cette configuration son autonomie est de 15 minutes, « dans tous types de conditions opérationnelles de vol »… En outre, deux télépilotes « respectivement à un point A et B peuvent se relayer le contrôle de l’appareil lors d’une mission. Cela permet de gagner en distance [10km entre point A et B] et en précision ».

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