Le centre d’excellence de l’Otan pour l’Espace a été officiellement créé à Toulouse

Si la militarisation de l’espace a débuté au lendemain de la Seconde Guerre Mondiale, avec le lancement par l’armée américaine d’un missile V-2 allemand équipé d’une caméra, la tendance qui s’affirme depuis maintenant une dizaine d’années est celle d’une « arsenalisation » de ce milieu, avec le développement d’armes anti-satellites et la multiplication d’approches « inamicales » de satellites.

Aussi, lors du sommet de Londres, en 2019, et bien qu’elle ne dispose pas de ses propres capacités spatiales [elle s’appuie sur celles de ses membres, ndlr], l’Otan a pris la mesure de ce phénomène en faisant de l’espace un milieu opérationnel à part entière. Ce qui s’est traduit par la création d’un commandement dédié sur la base de Ramstein [Allemagne], afin de partager les informations sur les menaces potentielles visant les satellites des Alliés et de mette en eouvre des « mesures défensives ».

Mais pas seulement. Outre ce commandement, l’Otan a voulu se doter d’un Centre d’excellence pour l’Espace [COE], chargé d’établir des doctrines, de produire des analyses et de valider des concepts. Deux villes – Kalkar en Allemagne et Toulouse en France – étaient alors pressenties pour accueillir cette nouvelle structure. Et finalement, forte de ses liens avec l’industrie aérospatiale, la Ville Rose fut choisie en 2021.

Par la suite, deux conférences dites « d’établissement » furent organisées. Organisée en novembre 2021, la première permit d’aboutir à un concept sur lequel devait reposait le développement de ce COE. Puis, en mars 2022, la second fut l’occasion d’entériner les documents fondateurs et de répartir la cinquantaine de postes à pouvoir entre les quatorze nations participantes.

Une autre étape a eu lieu le 18 janvier, , avec la signature du mémorandum d’entente dit « opérationnel » pour la création du « NATO Space Centre of Excellence » à Toulouse. Désormais, la prochaine phase sera « l’accréditation du COE par l’Otan et l’application du Protocole de Paris par le Conseil de l’Atlantique Nord, accordant au COE certains privilèges et exemptions », explique l’armée de l’Air & de l’Espace [AAE]

À Toulouse, le COE sera co-localisé avec le Commandement de l’Espace [CDE] de l’AAE et le Centre national d’études spatiales [CNES]. Un « bail à construction » a d’ailleurs été récemment signé à cette fin.

L’implantation à Toulouse du COE « démontre la reconnaissance de l’expertise française dans le domaine du spatial et l’engagement de la France comme nation cadre dans l’Alliance », s’est félicité le ministère des Armées, dans un communiqué diffusé le 19 janvier.

La mission de ce centre d’excellence – le 29e ouvert par l’Otan – sera de fournir des expertises en matière d’opérations militaires spatiales selon quatre axes : le développement développement conceptuel et l’expérimentation, la doctrine et la standardisation, la formation et l’entraînement, l’analyse et le retour d’expérience. Il devra avoir atteint sa pleine capacité opérationnelle en 2025.

Photo : Morgane Vallé / armée de l’Air & de l’Espace

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