Pour la première fois, un hélicoptère d’une entreprise privée s’est posé sur un navire de la Marine nationale

Fin juin, alors qu’il croisait au large d’Abidjan [Côte d’Ivoire], le porte-hélicoptères amphibie [PHA] Tonnerre a accueilli à son bord un hélicoptère Dauphin appartenant à une entreprise privée, en l’occurrence IAS [International Aircraft Services]. Selon l’État-major des armées, il s’agit d’une première pour la Marine nationale étant donné « les procédures spécifiques qu’impose le poser sur un navire militaire. »

Dans un premier temps, l’équipage de cet hélicoptère civil, habitué à opérer sur les plateformes pétrolières offshore, a effectué une série de « Touch and Go » avant de se poser sur le pont du PHA Tonnerre, validant ainsi une capacité au profit des Forces françaises en Côte d’Ivoire [FFCI] qui « renforcera », précise l’EMA, le « dispositif déjà en place ».

Par ailleurs, à l’occasion de cet exercice, l’équipage d’un hélicoptère Gazelle du détachement de l’Aviation légère de l’armée de Terre [DETALAT] d’Abidjan a pu se ré-entraîner à apponter sur un PHA.

L’entreprise IAS, implantée à Abidjan, pourrait donc être sollicitée par les FFCI pour des missions de type MEDEVAC [évacuations médicales]. D’où l’intérêt de l’exercice de l’un de ses Dauphin à bord du PHA Tonnerre.

En matière d’hélicoptères, les FFCI peuvent compter sur un Fennec de l’armée de l’Air ainsi que sur des appareils de l’Aviation légère de l’armée de Terre [ALAT].

En 2017, il avait ainsi été annoncé que le DETALAT d’Abidjan allait pouvoir mettre en oeuvre deux Gazelle et deux Puma.

« Grâce à sa nouvelle dimension le DETALAT offre dorénavant une gamme élargie de capacités qu’il peut délivrer en appui-soutien des opérations et des entraînements des armées françaises présentes dans la région », avait-il été souligné à l’époque. Seulement, les deux Puma ne sont pas restés longtemps à la disposition des FFCI puisqu’ils ont été envoyés ailleurs peu après leur arrivée en Côte d’Ivoire…

Cela étant, l’emploi d’un hélicoptère civil au profit d’une force armée est limité. En effet, en vertu de la réglementation de l’Organisation de l’aviation civile internationale [OACI], les aéronefs privés ne peuvent qu’effectuer des vols logistiques [transport de fret et/ou de passagers] et, éventuellement, des missions d’évacuation, sous réserve que la situation sécuritaire le permette.

« À l’inverse, plusieurs types d’activités doivent être confiés à des aéronefs militaires, tels que les parachutages de personnels ou de fret, les transports de personnel sous élingue, les activités de toute nature en zone hostile, ainsi que les activités sur des terrains non homologués pour la navigation aérienne civile. Parmi les activités proscrites pour les aéronefs affrétés figurent les mouvements nocturnes sur des terrains homologués pour les seules activités de jour », précise encore l’OACI.

Sur son site Internet, et outre les évacuations sanitaires pour lesquelles elle s’est spécialisée, IAS indique être en mesure de prendre en charge « de nombreuses missions à caractères ponctuels » comme les « travaux industriels et agricoles », les « héliportages industriels », le « suivi de réseaux électriques, gaziers et pétroliers », la « surveillance aérienne », les « prises de vues aériennes » et le « transport de VIP ».

Photo : EMA

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