Un drone expérimental de l’US Air Force est resté en vol pendant plus de deux jours
Pour l’amiral Raoul Castex en son temps, un avion était « impropre à toute opération demandant de la fixité dans l’espace et de la continuité dans le temps » étant donné son « caractère essentiellement transitoire et intermittent. » En clair, un chasseur-bombardier ne fait que passer… Mais, avec l’apparition des drones MALE [Moyenne Altitude Longue Endurance] et HALE [Haute Altitutde Longue Endurance], voire tactique [certains disposent d’une autonomie importante], cette affirmation n’est plus tout à fait vraie.
Désormais, avec de tels appareils, on peut parler « d’occupation aérienne » étant donné qu’ils peuvent survoler une zone définie pendant plusieurs heures. Et, visiblement, l’Air Force Research Laboratory [AFRL], entend augmenter significativement l’endurance des drones utilisés par l’aviation américaine.
En effet, selon un communiqué publié le 12 décembre, l’AFRL a indiqué avoir fait voler un drone pendant environ 60 heures, dans le cadre de son programme Ultra LEAP [Ultra Long Endurance Aircraft Platform].
À vrai dire, l’AFRL est avare de détails sur ce nouvel appareil, qui pourrait entrer en service au sein de l’US Air Force à partir de l’an prochain. On sait seulement que la campagne d’essais en vol a débuté en février dernier, à Dugway Proving Ground, dans l’Utah, qu’elle s’est terminée avec ce vol effectué du 9 au 11 décembre et que le drone en question a été développé à partir d’une cellule commerciale « à haute performance » convertie en un « système entièrement automatisé, avec des capacités de décollage et d’atterrissage autonomes ».
Le communiqué de l’AFRL précise que cet appareil, dédié à des missions de renseignement, de surveillance et de reconnaissance [ISR] utilise un système GPS protégé contre le brouillage et une liaison de données ISR à haut débit. Il est piloté à distance via une liaison satellite.
« Alors que l’US Air Force cherche à trouver un équilibre entre l’état de préparation actuel et la modernisation à long terme, l’Ultra LEAP représente une approche abordable qui répond aux besoins actuels et futurs », a fait valor le général William Cooley, le commandant de l’AFRL.
Selon les explications données par Paul Litke, l’ingénieur en chef de ce projet, ce drone utilise de « composants commerciaux disponibles sur le marché », ce qui est de nature à « changer radicalement la courbe de coût-performance ISR » pour les forces américaines.
En outre, estime l’AFRL, le « haut niveau d’automatisation » de l’Ultra LEAP devrait « réduire considérablement les exigences en matière de formation des opérateurs de l’US Air Force et des équipes de soutien plus réduites devraient entraîner une baisse des coûts d’exploitation. »