Selon le général Lecointre, on compte, par an, entre 250 et 300 militaires français blessés en opérations

Dans le rapport [.pdf] qu’elles ont récemment publié sur le suivi des militaires blessés, les députés Anissa Khedher et Laurence Trastour-Isnart ont souligné que le nombre de soldats ayant reçu une blessure lors d’une opération extérieure [OPEX] pouvait être une donnée « stratégique ». Et d’assurer dire entendre « tout à fait le message que peuvent véhiculer les chiffres recensant le nombre de blessés tant vis-à-vis des soldats dont le moral doit être préservé, que vis-à-vis de l’ennemi qui doit, autant que faire se peut, ignorer les faiblesses de son adversaire. »

Cela étant, interrogé sur le nombre de militaires blessés en OPEX sur les ondes de France Inter, ce 27 novembre, le général François Lecointre, le chef d’état-major des armées [CEMA], n’a pas hésité à donner un chiffre.

« Cela dépend si vous considérez uniquement les blessures physiques ou si vous considérez les blessures de stress post-traumatique [TSPT]. Aujourd’hui, on considère qu’on a de 250 à 300 blessés, en prenant toutes les blessures, par an. Ce qui est assez considérable sur l’ensemble des opérations », a en effet indiqué le général Lecointre.

Cependant, et comme l’ont précisé MMe Khedher et Trastour-Isnart, « la blessure de guerre elle-même ne fait l’objet d’aucune définition législative ou réglementaire et se trouve seulement précisée dans des instructions relatives à l’homologation de la blessure de guerre relevant de chacune des armées. » Et d’ajouter que « l’État-major des armées confirme qu »il n’existe pas de définition générique et partagée de ce qu’est un blessé militaire. Il est par conséquent défini par ses effets [droits acquis…]' ».

Ce qui explique, sans doute, que les chiffres donnés par la revue annuelle du Haut comité d’évaluation de la condition militaire [HCECM] sont différents que ceux avancés par le CEMA, du moins pour les années 2015 et 2017.

En effet, selon l’édition 2018 de cette revue, le « nombre de cas de troubles psychiques en relation avec un événement traumatisant au sein des forces armées et services déclarés pour la première fois » s’était élevé à 196 en 2017, à 370 en 2016 et à 391 en 2015.

Quant aux blessures par armes, la revue du HCECM avait fait état de 29 militaires blessés en 2017, contre 51 en 2016 et 41 en 2015.

Pour l’année en cours, on ignore encore le nombre de primo-déclarations relatives aux troubles de stress post-traumatiques. En revanche, selon les données du Service de santé des armées [SSA] reprises par les deux députés, au 19 mai 2019, 20 militaires ont été blessés en OPEX, contre 52 sur l’ensemble de l’année 2018.

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