Les Pays-Bas confirment leur intention d’acquérir une quinzaine d’avions de combat F-35A supplémentaires

Selon les plans en vigueur, la force aérienne néerlandaise [Koninklijke Luchtmacht – KLu] doit disposer à terme de 37 avions de combat F-35A du constructeur américain Lockheed-Martin, afin de remplacer ses F-16. Ce qui est insuffisant dans la mesure où il faut jongler avec les opérations de maintenance, les missions d’entraînement et la formation des pilotes.

Initialement, la KLu espérait acquérir 85 nouveaux appareils. Mais la hausse des coûts du programme Joint Strike Fighter [JSF, dont est issu le F-35] et les contraintes budgétaires liées aux crises de la fin des années 2000 ont conduit l’état-major néerlandais à revoir drastiquement ses ambitions à la baisse.

En septembre, la ministre néerlandaise de la Défense, Ank Bijleveld, a décidé de supprimer la limite de 4,7 milliards d’euros qui s’appliquait jusqu’alors à ce programme d’acquisition. Et cela pour deux raisons : remédier aux variations de change entre le dollar et l’euro [qui fait augmenter ou baisser les prix en fonction de la conjoncture] et, le cas échétant, se donner la possibilité d’acquérir plus de F-35A.

Or, si l’on en croit la presse néerlandaise, l’Otan estime que les Pays-Bas devraient mettre en oeuvre non pas deux mais trois escadrons de F-35A. Ce qui suppose donc l’achat de 15 unités supplémentaires.

D’où l’annonce faite par Mme Bijleveld auprès de l’agence de presse ANP, le 14 décembre, au sujet d’un « plan national » approuvé par La Haye.

« Le gouvernement néerlandais souhaite acheter une quinzaine de F-35 supplémentaires », a-t-elle en effet déclaré, avant d’ajouter qu’elle avait adressé une lettre pour en informer l’Otan.

L’achat de F-35 n’est pas la seule priorité néerlandaise. Il est aussi question de renforcer les forces spéciales, d’investir dans les capacités de cyberdéfense et d’obtenir une « puissance de feu accrue sur terre et en mer. »

« L’environnement sécuritaire est devenu plus instable. Cela appelle des investissements supplémentaires dans la défense. Le nombre de menaces auxquelles nous sommes confrontés a augmenté et est devenu de plus en plus complexe. En outre, l’Europe est tenue d’améliorer sa capacité à assurer sa propre sécurité et de réduire sa dépendance à l’égard des États-Unis à cet égard’, a justifié, plus tard, un communiqué publié par le ministère néerlandais de la Défense.

Nul doute que l’oxymore consistant à associer « achat de F-35A » à « la réduction de la dépendance à l’égard des États-Unis » en fera tiquer plus d’un…

Reste la question du financement. Dans son « plan d’investissement pour la défense« , le gouvernement neerlandais rappelle qu’il a mis fin à la baisse des dépenses militaires depuis l’engagement pris lors du sommet de l’Otan à Newport, en septembre 2014.

« Entre 2013 et 2017, des hausses ont été ajoutées par étapes successives, ce qui a entraîné une augmentation structurelle du budget de la défense de 929 millions d’euros en 2017. Les coupes prévues ont été arrêtées et plusieurs zones de déficit ont été corrigées. En 2018, de nouvelles mesures ont été prises pour augmenter encore le budget de la défense, à concurrence de 1,5 milliard d’euros par an. Grâce à ces investissements, le budget de la défense néerlandais a augmenté de plus de 25% depuis 2013 », lit-on dans le document.

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