L’italien P.1 HH est le premier drone MALE européen à être contrôlé via une liaison satellite

Quand on parle de drones MALE (Moyenne Altitude Longue Endurance), l’on songe le plus souvent aux Reaper et autres Predador américains, ou encore aux Heron TP israéliens. Voire au MALE RPAS que développent actuellement Airbus Defence & Space, le français Dassault Aviation et l’italien Leonardo.

Or, justement, depuis 2011, via Telespazio (qu’il détient à 67%; le reste étant contrôlé par Thales) et sa filiale SELEX ES, l’ex-Finmeccanica participe activement à un autre programme de drone MALE : le P.1 HammerHead de Piaggio Aerospace, un appareil développé à partir de l’avion d’affaire P-180 Avanti II.

D’une autonomie de 16 heures, le P.1 HH peut voler à une altitude de 45.000 pieds et à une vitesse de croisière de 320 noeuds, grâce à ses deux turbopropulseurs PT6A-66B de Pratt & Whitney Canada. Muni d’un système de pilotage automatique, il est en mesure d’emporter une charge utile relativement importante afin de mener des missions de reconnaissance, de renseignement et de guerre électronique. Deux points d’emport sous ses ailes lui permettent d’emporter soit des nacelles optroniques, sout de l’armement (jusqu’à 500 kg).

Seulement, le P.1 HH avait jusqu’à présent une limite : il ne pouvait pas être contrôlé par une liaison satellite, contrairement aux drones MALE américains. Mais ce n’est désormais plus le cas.

En effet, via un communiqué diffusé le 23 mai, Leonardo annoncé le « premier vol d’un drone MALE européen contrôlé par satellite », lors d’une campagne d’essais réalisée avec le P.1 HH de Piaggio Aerospace.

« La solution satellitaire innovante et exclusive de Leonardo a été utilisée pour piloter le drone P.1HH », ce qui démontre « la capacité de contrôler de plates-formes sans pilote au-delà de la porté de la couverture radio au sol [BRLOS – Beyond Radio Line Of Sight, ndlr] », a souligné le groupe italien.

Un réseau de communication par satellite, développé par Telespazio, a permis de contrôler le drone P.1 HH et de mettre en oeuvre ses capteurs et systèmes embarqués tout en recevant les données qu’il a collectées pendant ses vols.

Pour cette campagne d’essais, le satellite militaire franco-italien de télécommunications Athena-Fidus a été sollicité, ce qui renforce l’idée d’une autonomie européenne en matière de drones.

« Le succès de cette série d’essais renforce la position de Leonardo en tant qu’acteur clé dans le développement de capacités, produits et services basés sur des drone », a fait valoir le groupe de défense transalpin.

Le drone P.1 HH a déjà été commandé à 6 exemplaires par le ministère italien de la Défense. Cet appareil a également connu un premier succès à l’exportation, avec un contrat portant sur 8 unités signé par les Émirats arabes unis en mars 2016. Ce qui n’est pas surprenant étant donné que le capitale de Piaggio Aerospace est détenu par Mubadala Investment Company, un fonds d’investissement émirati.

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