Le Commandement de la logistique des forces de l’armée de Terre cherche de nouveaux moyens de transport

Il n’est pas rare de voir un bataillon logistique parcourir plus de 500.000 km pour acheminer environ 3.000 tonnes de fret et près de 2.000 mètres cubes de carburant aux différentes emprises occupées par la force Barkhane au Sahel lors d’un mandat.

Chaque convoi mobilise une soixantaine de véhicules (et 200 militaires), le tout dans un environnement hostile, avec un climat éprouvant pour la mécanique et les hommes, un terrain difficile qui exige des conducteurs une certaine dextérité et une menace permanente d’une embuscade ou d’une attaque à l’engin explosif improvisé. En outre, la progression peut être lente : il faut parfois 48 heures pour ne faire seulement qu’une centaine de kilomètres.

Pour le moment, une alternative repose sur la Livraison par air (LPA), qui permet de ravitailler plus rapidement des bases avancées difficiles d’accès, tout en s’affranchissant des menaces d’attaque. Seulement, il faut jongler avec la disponibilité des avions de transport tactique, ce qui n’est pas toujours évident.

Lors de la journée de la Logistique, qu’il a organisée cette semaine, le Commandement logisitique des forces [COM LOG] de l’armée de Terre s’est intéressé à de nouveaux moyens de transport alternatifs. « La logistique de ne s’interdit rien. […] Les dirigeables et autres navettes aériennes pourraient être une extension du transport logistique de surface et apporter des solutions dans les endroits très difficiles d’accès », a-t-il avancé sur sa page Facebook.

Trois moyens innovants ont, semble-t-il, retenu plus particulièrement son attention. Le premier est un concept de navette aérienne de transport automatique de containers (NATAC), développé par l’entreprise française Voliris.

Combinant les capacités d’un dirigeable et d’un drone, le NATAC peut transporter 30 tonnes de fret jusqu’à 500 kilomètres. Cet appareil peut être mis en oeuvre sur des pistes sommaires d’environ 800 mètres (pour le décollage comme pour l’atterrissage) et ne nécessite que d’un seul opérateur au sol. L’engin peut faire des allers-retours en mode automatique. Pour son développement, Voliris compte la Direction générale de l’armement [DGA] et l’ONERA parmi ses partenaires industriels.

Dans la même veine, le COMLOG a également évoqué le drone cargo logistique que développe GRIFF Aviation, dans le cadre d’un projet lancé par e Centre de recherche norvégien Norut. « La logistique au contact de demain pourrait passer en partie par ce type de drone pour servir de moyen d’évacuation rapide de blessé par exemple », a-t-il souligné.

Enfin, le COMLOG songe également aux convois terrestres automatisés, comme d’ailleurs l’US Army qui, à cette fin, mène le programme AMAS (Army and Marine Corps’ Autonomous Mobility Appliqué System). Une solution dans ce domaine a été présentée par Rheinmetall Man Military Vehicle, qui développe le concept « Platooning ».

Ce dernier vise à faire circuler en file indienne plusieurs camions autonomes (grâce à l’intelligence artificielle et à des capteurs de type LIDAR) et reliés entre eux par une liaison radio. Seul le véhicule de tête serait conduit par un équipage.

« Bien sûr, tout n’est pas transposable en l’état pour une application en logistique militaire. Cependant, certains concepts ou technologies doivent être suivis afin d’étudier une transposition possible sur les systèmes d’arme logistiques futurs correspondant à nos besoins », a conclu le COMLOG.

Photo : NATAC (c) Voliris

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